ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 320 - 15/03/1997

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Sierra Leone

Les responsables religieux et le processus de paix

by Alpha R. Jalloh, Sierra Leone, janvier 1997

THEME = PAIX

INTRODUCTION

Les responsables religieux ont un rôle à jouer pour assurer l'ouverture et la responsabilité du gouvernement.

Intervenant au cours d'un panel à la télévision nationale, Mgr Joseph Henry Ganda, archevêque catholique de l'archidiocèse de Freetown et Bo, attribuait le très fort taux de corruption en Sierra Leone au manque de patriotisme. En rappelant aux députés qu'ils étaient responsables devant le peuple, il souligna aussi que le peuple devait remplir ses devoirs civiques. Pour lui, la signature récente de l'accord de paix entre le gouvernement et le Front révolutionnaire uni (RUF), après cinq ans de combats incessants, est une grande réalisation. Le président de la conférence des Eglises méthodistes en Sierra Leone, le pasteur C.V. Peacock, participant à cette discussion, ajouta que certaines personnes chargées de responsabilités cherchent seulement à s'enrichir elles-mêmes. Au cours d'une messe célébrée à la cathédrale du Sacré-Coeur à Freetown, Mgr Ganda souligna la nécessité pour les responsables religieux de prendre une part active dans le soutien de la paix et pour renforcer la réconciliation pendant cette période d'après-guerre. Il félicita le président Ahmad Tejan Kabbah, qui assistait à cette messe, pour sa réussite dans son effort d'accord de paix avec les rebelles. L'archevêque fit ensuite un tour dans le pays pour évaluer les dommages causés aux infrastructures et équipements de l'Eglise. Il visita ainsi Mokanji et Moyamb, villes du sud parmi les plus affectées par le conflit, ainsi que Serabu, son village natal, où il découvrit que sa maison avait été complètement pillée. A la communauté catholique de Bumpeh, il déclara qu'il avait été choqué par les destructions qu'il avait vues, et il encouragea les gens à prendre part au développement communautaire, les exhortant à oublier leurs divergences et à vivre en paix et en harmonie.

Reconstruire une nation

La guerre a détruit un tiers du pays, provoquant ainsi le déplacement de toute une partie de la population. L'économie a considérablement régressé, causant des souffrances et des misères indicibles. Après cinq ans de combats, où aucune partie n'a gagné, le gouvernement et les rebelles ont tous deux décidé de déposer leurs armes et de reconstruire la Sierra Leone. Le leader du RUF, le colonel Foday Seibana Sankoh, se dit prêt à apporter son concours à la reconstruction du pays. Des représentants du gouvernement et du RUF se rencontrent à Freetown pour mettre au point les modalités de désarmement et de replacement des combattants dans les camps militaires. Foday Sankoh veut faire du RUF un parti politique. Ce qui signifie qu'il a l'intention d'entrer en compétition avec Tejan Kabbah aux prochaines élections présidentielles dans cinq ans. Les rebelles ont commencé à profiter de l'amnistie accordée par le gouvernement, et ils se rendent aux troupes gouvernementales postées aux positions stratégiques. Pour la première fois depuis cinq ans, les nombreux résidents de Freetown originaires des provinces, ont pu retourner chez eux pour fêter Noël et Nouvel-An, sans être attaqués en cours de route. Gibril Koroma, journaliste au Expo Times, a été témoin de la signature des accords de paix en Côte d'Ivoire. Selon lui, Sankoh a averti Tejan Kabbah: "Si la corruption et l'oppression continuent à prévaloir, le RUF sera forcé de reprendre les armes et de combattre!"

END

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