ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 322 - 15/04/1997

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Mozambique

La réorganisation des Forces armées est retardée

by Joao de Brito Langa, Mozambique, novembre 1996

THEME = ARMEE

INTRODUCTION

Le gouvernement a dû retirer sa proposition de loi sur la défense nationale et les forces armées parce que le RENAMO l'a déclarée inconstitutionnelle

Le RENAMO a opposé de sévères objections au dossier présenté par le gouvernement à la dernière session 1996 du Parlement. Ce dossier concernait: 1. la défense nationale et les forces armées; 2. le service militaire; 3. un service national, incluant la participation à des projets de construction et de développement. Pour le RENAMO , le projet de loi était contraire à la Constitution et plus précisément à l'art. 135 qui stipule que la politique de défense et de sécurité nationale ne peut être définie qu'après consultation du Conseil national de défense et de sécurité. Or, au début de la 5e session parlementaire, le 28 octobre 1996, cette consultation n'avait pas encore eu lieu. Comme le gouvernement constatait qu'il n'y avait pas accord sur une affaire de cette importance, le ministre de la Défense, Aguiar Mazula retira la proposition.

Interview

A la suite du retrait de la proposition de loi, le ministre Mazula a accordé l'interview suivante au journal Noticias

Q = Noticias: Mr le Ministre, qu'est-ce qui a motivé le gouvernement dans ce retrait de la proposition de loi sur la Défense nationale et les Forces armées?
R = Mazula: Fondamentalement, nous estimons que la Constitution sous laquelle nous vivons ne peut être efficace que si chacun est d'accord à son sujet. Cela est valable aussi pour cette loi sur la Défense nationale. D'après ce que j'ai pu observer, il n'y avait pas d'accord sur cette affaire et j'ai donc retiré la loi.

Q = Mais le gouvernement ne maintient-il pas sa position, à savoir que la proposition de loi est conforme à la Constitution?
R = Exactement. Nous estimons que la seule chose que nous ayons faite c'est de présenter au Parlement une proposition de loi. Sous cet aspect, nous ne voyons rien de contraire à la Constitution.

Q = Quelles sont les conséquences immédiates pour le gouvernement de cette décision de retirer la proposition de loi?
R = En tant que ministre de la Défense, je crois que les conséquences sont sérieuses et plutôt inquiétantes. Les Forces armées s'attendaient à ce que débute le programme complet de modernisation et de réorganisation. Elles s'attendaient aussi à ce que leur rôle soit clairement défini.

Q = Et maintenant, que va-t-il se passer?
R = Nous avons des problèmes. Tout notre effort a porté sur l'unification des Forces armées. Nous voulons qu'elles soient à l'écart de la politique. Un certain mécontentement règne aussi dans les rangs. Beaucoup de soldats, surtout de simples soldats, quittent. Je désire renforcer l'armée et je ne puis le faire parce que je n'ai pas le soutien légal indispensable pour appliquer les réformes nécessaires.

Q = A ce que nous pouvons comprendre, le gouvernement a de sérieuses difficultés à maintenir une armée opérationnelle.
R = Oui, car tout le monde reconnaît l'urgence de réorganiser l'armée et la nécessité de l'autodiscipline parmi le personnel en service.

Q = Et alors, que peut faire le gouvernement?
R = Je dois reconnaître que les officiers, au niveau de l'état-major, commencent à comprendre que le gouvernement est soumis à certaines limitations et ne peut faire tout ce qu'il voudrait.

Q = Quand vous vous êtes présenté au Parlement, Mr le Ministre, vous sembliez préoccupé des énormes attentes de nos partenaires régionaux. Pourriez-vous être plus explicite?

R = Dans le contexte international, le "régionalisme" fait partie aujourd'hui de la scène africaine et le Mozambique ne fait pas exception, surtout en ce qui concerne la défense régionale. Il y a déjà eu des réunions entre les Forces armées des diverses régions dans le but d'ouvrir la voie à une coopération mais je crains, à cet égard, que le Mozambique soit en retard sur tous les autres.

Q = Le gouvernement a retiré sa proposition de loi sur la réorganisation des Forces armées. Maintenant, comment va-t-on avancer?
R = J'espère que les membres du Parlement comprendront, avec le sens de leur responsabilité, que la proposition de loi du gouvernement peut une fois de plus leur être soumise aussi vite que possible. Le gouvernement ne peut rien faire sans les avis et la décision du Parlement. J'estime que les discussions auxquelles on se livre actuellement au Parlement sont purement "politiques" -c.à.d. c'est l'opposition pour l'opposition! Il est évident qu'on n'a fait aucune tentative d'analyse des besoins réels du pays. Les temps changent et, en ce qui concerne la défense et la protection de la nation, je désire attirer l'attention des parlementaires sur la nécessité du changement.

END

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