ANB-BIA SUPPLEMENT
ISSUE/EDITION Nr 323 - 01/05/1997
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Mozambique
Interdire les mines anti-personne
by Joao de Brito Langa, Mozambique, mars 1997
THEME = ARMES
INTRODUCTION
De plus en plus on réclame l'interdiction des mines
anti-personne. Le Mozambique montre la voie à ce
mouvement.
Le gouvernement mozambicain a approuvé une
résolution à effet immédiat interdisant la
production, la commercialisation, l'utilisation et le transport
sans autorisation de mines anti-personne. Dans ce document, le
gouvernement mozambicain exprime son souhait de voir le monde
débarrassé des mines anti-personne et il
considère l'enlèvement et la destruction des mines
existantes comme une priorité. Le gouvernement en appelle
aussi à la communauté internationale pour qu'elle
augmente sa contribution aux opérations de
déminage. Cette résolution a été
prise au moment où se tenait à Maputo, capitale du
Mozambique, la IVe Conférence internationale des
organisations non
gouvernementales (ONG) au sujet des mines (février 1997).
La conférence avait pour thème: "Vers une
Afrique sans mines", et visait à attirer
l'attention internationale sur les effets
désastreux des mines anti-personne au Mozambique et
en Afrique australe. Elle souhaitait faire démarrer
d'autres campagnes dans la région dans le but de faire de
l'Afrique australe une zone sans mines. (On estime qu'il y a 100
millions de mines
stockées dans le monde).
L'interdiction gagne des partisans
Les gouvernements d'Afrique australe sont tous d'accord qu'il
faut en finir avec les mines. Ce point de vue a été
communiqué aux 450 délégués des 60
pays présents à la conférence. En même
temps, certains pays fabricants de mines ont montré leur
volonté de soutenir les efforts de déminage et
d'aider à la revalidation des victimes des mines.
Les Etats-Unis hésitaient à signer un
traité interdisant les mines terrestres dans le monde,
à moins que tous les autres pays n'acceptent de signer.
Le représentant des USA a critiqué certains pays,
comme la Russie et la Chine, se refusant de signer
un tel traité. Par ailleurs, presque tous les pays
nordiques étaient d'accord d'interdir les mines dans le
monde, soutenant les efforts de déminage,
particulièrement au Mozambique. La Suède,
par exemple, a
annoncé qu'elle met 30 millions de dollars à la
disposition du déminage, et le Danemark projette
une action similaire.
Les mines en Afrique australe
Le continent africain est la partie du monde la plus
minée: 50 millions de mines sont disséminées
sur son sol. Tous les pays d'Afrique australe ont des mines sur
leur territoire, sauf Maurice et le Lesotho.
Beaucoup de pays comme le Malawi, la Namibie, le
Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe ont des
problèmes de mines dans leurs régions
frontières. L'Angola a entre 8 et 20 millions de
mines dans son sol, et le Mozambique en a environ 1,5
million.
L'Angola a un des taux les plus élevés de
victimes par mines au monde: elles sont estimées a environ
100.000 pour une population de près de 10 millions
d'habitants. Huit millions d'Angolais vivent dans des
régions
infestées de mines. Au Mozambique on pense que le nombre
de personnes qui ont survécu à l'explosion d'une
mine et ont reçu un traitement médical
s'élève à environ 10.000. La grande
majorité des accidents dus aux mines se produit quand les
gens empruntent les pistes de sable ou les routes, près
des rivières ou des sources, en route vers leurs champs,
sur le chemin de l'école ou du centre de santé et
même en ramassant du combustible et des fruits.
Des animaux sauvages, y compris des éléphants,
sont aussi mutilés ou blessés par des mines
terrestres. Actuellement au Zimbabwe, les régions
minées aux frontières sont infestées de
mouches tsé-tsé, et les animaux domestiques,
dont les bovins, ont été décimés.
Nécessité de l'aide internationale
Le
Mozambique continue à avoir besoin de l'aide
internationale pour couvrir les frais de déminage,
concentré au sud du pays, où dix sections
de 45 hommes chacune ont été mises au travail. En
parallèle, un autre programme de déminage est
lancé au centre du pays; il est organisé
avec le soutien de l'Aide populaire norvégienne qui a six
unités de déminage à Manica, Tete et Sofela,
sous la direction de superviseurs masculins et féminins.
Il n'y a pas encore de projet important de déminage pour
la région située au nord, simplement parce
qu'il n'y a pas de fonds.
Le directeur national du déminage en Mozambique
déclare que son pays ne peut pas financer
l'opération tout seul, et que si l'on n'améliore
pas le niveau actuel de 11.000 mines détruites par an, il
faudra de 46 à 126 ans pour éliminer toutes les
mines terrestres du Mozambique.
Les femmes s'unissent pour aider les victimes
Des femmes africaines travaillent à lancer une
coopérative pour aider à résoudre les
problèmes des victimes des mines et leurs familles. A la
tête du groupe qui prépare cette organisation, se
trouvent des personnes de l'Angola et du Mozambique.
Selon Farida Gulamo, présidente de
l'Association des personnes handicapées, la nouvelle
organisation, dénommée AWAMA, est une association
sans but lucratif, destinée à encourager les femmes
de la campagne et des villes à acquérir plus de
compétence dans les programmes de revalidation physique
et de développement socio-professionnel des victimes.
AWAMA veut aussi développer dans la communauté la
prise de conscience des dangers que représentent
ces armes, des blessures qu'elles provoquent et des
possibilités de traitement. Le groupe de pression des
femmes est important, parce que beaucoup de victimes sont des
femmes vaquant aux travaux du ménage, surtout dans des
pays comme le Mozambique où la paix est un fait
établi.
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