by Josiane-Stella Filla, Brazzaville, Congo, janvier 1997
THEME = ECOLOGIE
Une association pour le ramassage des ordures est à l'oeuvre dans certains quartiers de la ville: elle se révèle prometteuse, quoique encore insuffisante.
Depuis plusieurs années, Brazzaville, capitale de 900.000
habitants, connaît - comme bien d'autres
mégalopoles africaines - de sérieux
problèmes de
salubrité. Faute d'un service de voirie adéquat.
Résultat: même dans les quartiers huppés du
centre-ville ou de l'OCH (*), des tas d'ordures fumantes et
malodorantes font maintenant partie du paysage.
C'est pour mettre fin à ce phénomène,
qui cause autant de préjudices sanitaires, que
l'Association pour la valorisation des ordures de Brazzaville
(AVOBRA) a vu le jour. Son objectif: collecter, trier et traiter
à 25% des ordures ménagères, et les
transformer en compost pour la fertilisation organique des
cultures
maraîchères autour de Brazzaville. Le reste,
inutilisable, sera tout simplement jeté au loin.
Initié par la jeune Chambre économique du
Congo, le projet Avobra a été financé
par l'Union européenne à hauteur de 865 millions
de f-cfa. Il est géré par l'Agence de gestion et
d'exécution des travaux d'intérêt public
(AGETIP), en partenariat avec le ministère de la
décentralisation, AgriCongo, un centre de recherche pour
l'appui au développement agricole en zone tropicale, la
municipalité de Brazzaville et le bureau de contrôle
et de prévention.
Le maire de la capitale, Bernard Kolelas, a
procédé au lancement officiel d'Avobra, le
31 octobre 1996, au terrain de football appelé
"Hugos", dans le quartier Bacongo. Là,
se situe l'emplacement de la première aire de stockage des
ordures
ménagères.
On y a remarqué la présence du ministre du
tourisme et de l'environnement, du chef de la
délégation de l'Union européenne à
Brazzaville, et des
ambassadeurs de France et d'Allemagne. De même que les
maires des sept arrondissements de la capitale. Ce qui laisse
penser que le problème de l'assainissement des villes
congolaises ne peut trouver solution que grâce aux efforts
conjugués des Congolais et de leurs partenaires
étrangers.
Avant de s'attaquer à toute la ville, le projet a
retenu deux zones expérimentales: les quartiers
Talangaï et Ouenzé, au nord de Brazzaville, et
Bacongo,
Makélékélé et Mfilou au sud. En tout,
on a pu aménager 15 aires de stockage à travers la
ville. Chaque site a une surface de 400 à 600 mư, dont une
partie couverte pour y caser 10 chariots. Dans chaque aire, un
bac en béton équipé d'un quai de
déchargement et une pelle hydraulique.
Le ramassage des ordures est financé par un
système d'abonnement mensuel, fixé à 800 f-
cfa: 200 f-cfa pour deux passages par semaine. Le fonctionnement
des
dépôts d'ordures sera confié à des
associations locales, sous le contrôle d'Avobra.
Mais la population de Brazzaville estime que ce service
n'arrivera pas à bout de ce problème des ordures.
NOTA - (*) L'Office congolais de l'habitat a construit dans certaines zones de Brazzaville des logements octroyés aux cadres supérieurs. Ces quartiers s'appellent OCH.
END