ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 324 - 15/05/1997

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Zimbabwe

Anciennes combattantes de la liberté

by Lewis Gaba, Zimbabwe, février 1997

THEME = FEMMES

INTRODUCTION

Les gouvernements arrivés au pouvoir après les guerres de libération, font marche arrière dans leurs idéaux d'égalité des sexes et marginalisent actuellement les femmes, combattantes de la liberté

La première Convention des anciennes combattantes de la liberté d'Afrique australe s'est tenue à Johannesbourg, Afrique du Sud, du 31 janvier au 2 février de cette année. Dans un document, les représentantes des cinq régions d'Afrique australe concernées, ont décidé de créer un comité travaillant en réseau. Le but en est de coordonner les activités régionales concernant des questions socio- économiques, surtout celles qui touchent les femmes et les enfants vivant (ou ayant vécu) une situation de guerre. La Convention a relevé que: 1) les femmes et les enfants sont toujours victimes des conflits armés; 2) les anciennes combattantes de la liberté ne sont pas impliquées au plus haut niveau de la prise de décisions; elles ont été renvoyées en grand nombre de l'armée; elles deviennent de plus en plus frustrées à cause du manque de promotion!
La Convention a marqué son accord sur le fait que toute solution qui ne tient pas compte des intérêts des femmes et des enfants touchés par le conflit, banalise les souffrances endurées par cette fraction sans défense de la communauté!
La Convention a chargé le comité du réseau d'écrire à Koffi Annan, secrétaire général des Nations unies, et à toutes les autres parties intéressées, pour leur demander une représentation officielle au sommet des Grands Lacs dont on espère qu'il va trouver une solution au conflit qui fait rage au Zaïre!
Pamela Tungamirai, ancienne combattante de la liberté, actuellement membre du Parlement du Zimbabwe, conduisait la délégation zimbabwéenne à la Convention. Elle déclara: "La majorité des réfugiés dans les camps de réfugiés du Zaïre sont des femmes ou des enfants qui n'ont rien à voir avec la lutte pour l'hégémonie politique dans la région". Elle a signalé que le comité de réseau allait demander des subventions auprès de la Communauté de développement d'Afrique australe, des Nations unies et d'organisations non gouvernementales, pour garantir que les victimes de conflits armés puissent se faire entendre et aient suffisamment de ressources pour subvenir à leurs besoins.

Influence des femmes

L'Angola, le Mozambique, le Zimbabwe, la Namibie et l'Afrique du Sud ont obtenu l'indépendance après une longue lutte de libération. Tous ces pays font partie de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). Les anciennes combattantes de la liberté qui participaient à la Convention étaient d'accord sur le fait qu'elles étaient idéalement placées pour répondre aux besoins des femmes et des enfants vivant dans une situation de conflit armé. Après tout, la plupart d'entre elles sont aussi mères et elles pourraient fort influencer les dirigeants régionaux pour qu'ils prennent des décisions ayant un impact positif sur le bien-être des femmes et des enfants!
Tungamirai ajoutait: "Nous exigeons dans les termes les plus énergiques qu'on permette aux anciennes combattantes de la liberté d'accéder à des fonctions supérieures; qu'on leur accorde aussi toute occasion de participer au maintien de la paix dans la région. Il faut aider celles qui ne sont pas à l'armée à réaliser toutes leurs possibilités et à avoir aussi leur mot à dire dans les questions locales et régionales concernant les femmes et les enfants". Dans son message capital devant la Convention, Winnie Madikizela Mandela, présidente de la Ligue des femmes du Congrès national africain, faisait remarquer que les gouvernements d'après l'indépendance n'avaient pas respecté les promesses faites pendant les diverses guerres de libération. Il faut contraindre ces gouvernements à consacrer plus d'attention et de moyens aux femmes et aux enfants vivant dans une situation de conflit armé. Sa déléguée, Thandi Modise, présidente de la Convention, a dit aux déléguées que les hommes ont toujours placé les femmes en seconde position dans la société. Les idéaux exprimés pendant les combats armés, quand hommes et femmes se battaient côte à côte, semblent oubliés!
On estime qu'il y a plus de 20.000 anciennes combattantes de la liberté dans la région de l'Afrique australe, mais moins de 10% sont encore en service actif dans les armées des cinq pays membres. Selon le major Paulino Nkunda de l'armée du Mozambique et ancien combattant du Front de libération du Mozambique (FRELIMO), il ne reste que 200 anciennes combattantes de la liberté dans l'armée mozambicaine.

END

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