by Mwana Bwalya, Zambie, avril 1997
THEME = ACTION SOCIALE
D'ici peu, un "vendeur de Mishanga" (vendeur de cigarettes) ou une jeune femme vendant des beignets au coin de la rue pourront obtenir un prêt pour développer leur affaire. Tout cela, grâce à l'Initiative de crédit du Commonwealth (CCI), lancée à Lusaka à la fin de 1996.
"Nous voulons que les jeunes qui vendent des tomates dans la rue puissent bénéficier de ce plan", dit un responsable du Programme du Commonwealth pour les jeunes (CYP). "Ces gens sont capables de faire des choses beaucoup plus productives et le plan de crédits arrive juste au bon moment".
La NSCB a déjà reçu un premier versement partiel d'environ 55 millions de K qui ont été distribués par les agences de Chawama, Chilenje et Matero qui exécutent le projet. Le Dr Mary Muchena, qui a été récemment en Zambie pour évaluer les progrès du CCI, annonce que d'autres montants seront libérés au cours de chacune des deux années que couvre encore le projet. "Si nous constatons que le projet est un succès, il pourrait être poursuivi", déclare-t-elle. "Jusqu'ici il a débuté de façon prometteuse en Zambie".
Obtenir ce crédit est simple. Selon le responsable du projet de la NSCB, Stanley Ng'andu, les bénéficiaires éventuels doivent avoir entre 15 et 29 ans. Peu importe qu'ils aient déjà une petite affaire ou non. Ils doivent s'organiser en groupes de cinq, rédiger des statuts, choisir un président et un secrétaire. Ils peuvent alors s'adresser à l'agence la plus proche de la NSCB dont les responsables chargés du projet examineront leur demande. Une fois acceptés, les membres seront formés dans diverses sections du CYP par des experts de l'Organisation internationale du travail.
"Ce n'est pas l'apprentissage d'un métier", dit Ng'andu; "on leur donne uniquement un enseignement de base sur la gestion des affaires, sur la façon dont on élabore les plans d'une affaire, le calcul des frais et la tenue des livres".
Ceux qui obtiennent un prêt se mettent d'accord avec la NSCB sur une date limite pour commencer à rembourser leur emprunt, mais tout doit être remboursé dans les six mois ou plus tôt. Pour devenir membre, il faut s'inscrire en groupes de cinq. En général, deux membres à la fois de chaque groupe reçoivent des prêts. Quand ceux-ci ont été remboursés, les deux suivants reçoivent leur prêt et, après remboursement, le cinquième peut emprunter. Ce qui signifie que si les premiers emprunteurs mettent trop de temps à rembourser l'argent, les autres ne pourront pas emprunter.
Le premier cours de formation de trois jours s'est tenu en décembre dernier dans les locaux du CYP à Lusaka. Jusqu'ici, neuf de ceux qui ont suivi la formation ont reçu des prêts s'élevant à K 7,2 millions. K 10 millions de plus seront distribués le mois prochain.
Pastor Ricky Mushipi habite Chawama et fabrique des matelas. Il a reçu un prêt de K1 million. Wellington Makangu, photographe, toujours de Chawama, a obtenu K 600.000, dont 500.000 ont servi à l'achat d'une nouvelle caméra. James Mushota, menuisier, vient du township Matero. Il a emprunté K 950.000. Il explique: "La formation était particulièrement intéressante parce qu'elle m'a fait comprendre comment tenir mes livres. Elle m'a aussi donné des notions du prix d'un projet, de la stratégie de vente et de la manière de gérer profitablement une affaire".
Mushota dit qu'il fait environ K 250.000 de bénéfices par mois et pense qu'il pourra rembourser son emprunt en six mois. Il admet que les affaires vont mal: "On reste parfois des jours sans rien vendre, pourtant je dois payer ceux qui travaillent avec moi et avoir encore assez pour entretenir ma famille".
Beaucoup d'habitants de Lusaka ont fait l'éloge du projet CCI. "Il n'est pas discriminatoire comme d'autres programmes où on demande des garanties avant d'accorder un prêt", dit un habitant. "De toute façon, comment pouvez-vous donner une garantie quand vous n'avez pas d'argent?"
Le Dr Muchena a été impressionnée par ce qu'elle a vu au cours de sa visite. Elle pensait cependant que les jeunes entrepreneurs pourraient améliorer la qualité de certains de leurs produits, la gestion de leur affaire, et les normes de sécurité sur les lieux de travail. Elle faisait observer qu'il vaudrait beaucoup mieux que ceux qui travaillent maintenant chez eux trouvent d'autres locaux pour établir leur atelier.
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