ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 329 - 01/09/1997

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE

Malawi

Transports publics

by Patrick Mawaya, Malawi, juin 1997

THEME = TRANSPORTS

INTRODUCTION

Jusqu'à la fin des années '80, le Malawi ne connaissait pas les encombrements de trafic.
Les propriétaires de minibus ont profité de cette situation
et les choses ont changé.

Les villes principales du Malawi, particulièrement Blantyre, Lilongwe, Mzuzu et Zomba regorgent de minibus. La présence de ces véhicules est cause de graves encombrements du trafic. On voit même des gens quitter les bus avant l'arrêt pour éviter le retard.

On reproche aux conseils municipaux le planning médiocre, cause des encombrements. Mais d'autres disent que l'urbanisation croissante et le nombre croissant d'exploitants de minibus sont les causes principales des encombrements.

Copiage

Les Malawiens sont experts dans l'art de copier les entreprises. Au début, quand on a introduit les premiers minibus, peu de propriétaires en avaient. Avec le temps, beaucoup de gens en ont acquis. Actuellement, il y a trop de minibus pour des clients trop peu nombreux: l'offre en minibus dépasse la demande des passagers. Le résultat de cette situation c'est que la compétition entre exploitants de minibus est devenue très dure. Pour prendre des passagers au premier arrêt de bus, les conducteurs perdent tout sens des règles de la circulation, les limites de vitesse ne sont plus respectés et on dépasse même aux croisements. Tout cela pour gagner plus d'argent, malgré la dure compétition.

Dans le passé, les voyageurs devaient se battre pour monter dans les bus. Maintenant, ils choisissent leur minibus. C'est pourquoi ceux-ci se sont lancés dans des campagnes de publicité intensive. Des gamins, connus localement comme "Anyamata oyitanira", reçoivent $0,33 quand le minibus est plein. A Lilongwe, la capitale du Malawi, bien qu'un parking leur soit réservé, beaucoup de minibus parquent le long de la route principale, aidés par les cris des gamins. Les conducteurs de ces minibus s'arrêtent n'importe où pour embarquer un passager jusqu'à ce que le bus soit plein. Tout le trafic est arrêté? On s'en fiche!

Le syndrome de l'imitation chez les Malawiens est en train de tuer lentement l'industrie des minibus. Ils ne font plus de bénéfices. Leurs propriétaires doivent parfois attendre jusqu'à deux heures avant d'avoir assez de passagers pour démarrer.

Les accidents

Les usagers des routes du Malawi sont, sans aucun doute, des candidats aux accidents! La vitesse et le réseau routier insuffisant sont en eux-mêmes des dangers. Déjà beaucoup de Malawiens ont été victimes d'accidents de la route, causés par les minibus.

Les bus actuels n'ont rien de sensationnel. Dans le passé, la plupart d'entre eux venaient du Japon et d'Afrique du Sud et étaient parfaitement équipés comme véhicules de transport de passagers. Mais les minibus des séries actuelles en provenance de Dubaï ne sont des minibus que de nom: pas de fenêtres, pas de confort, pas d'entrée convenable. A Dubaï, ils sont utilisés pour le transport de marchandises; on les convertit en véhicules pour passagers quand ils arrivent au Malawi. Il faut installer des sièges que l'on place tout près les uns des autres, pour y entasser le plus de voyageurs possible.

Les efforts du gouvernement

Le gouvernement a publié récemment une note rendant plus sévères les règles de la circulation.

L'une de ces mesures est l'interdiction d'utiliser des fourgonnettes comme véhicules pour le service public, en vertu de la loi sur le Trafic routier, chap. 69-01.

La note, publiée le 25 avril 1997, stipule encore: "Avec effet immédiat, les véhicules n'ayant pas de fenêtres permettant l'aération; ayant des portes d'entrée ou de sortie du seul côté gauche et des sièges de passagers inadaptés ne pourront plus fonctionner comme véhicules pour le service public". Et encore: "L'enregistrement comme minibus, dans le cas de véhicules importés comme camionnettes, ne sera effectué qu'après que ces véhicules auront été correctement modifiés pour répondre aux caractéristiques d'un minibus".

Et demain?

La réalité est qu'il y a de l'ordre quand les policiers sont dans le quartier; s'ils n'y sont pas, tout le monde s'en fiche. Selon certains analystes, il est difficile de contrôler l'ensemble de la situation. On ne peut écarter le soupçon de corruption quand des véhicules, qui ne sont pas en état de rouler, reçoivent le certificat: "En état de circuler".

Comment la Commission de la circulation routière va-t-elle traiter cette délicate situation? Attendons, car une chose est d'édicter des règles; c'en est une autre de les faire respecter.

END

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE

PeaceLink 1997 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement