ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 329 - 01/09/1997

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE

Kenya

Le problème de l'eau

by Yvonne Sampoda, Kenya, avril 1997

THEME = ACTION SOCIALE

INTRODUCTION

Le Programme d'alimentation en eau et l'amélioration des installations sanitaires

Souvent, les femmes doivent aller chercher l'eau à des kilomètres de chez elles et, si elles arrivent à en trouver, elles doivent la tirer de la rivière au moyen d'une grande feuille de bananier. Toute l'opération peut prendre de deux à trois heures. Mais ce genre de choses pourrait appartenir au passé, si le "Programme d'alimentation en eau et d'amélioration des installations sanitaires" dans les domiciles ruraux atteint ses objectifs.

Le but de ce programme est d'aider les communautés rurales locales à avoir accès à l'eau potable grâce à la participation de la communauté au projet - une initiative du gouvernement kényan en collaboration avec le gouvernement néerlandais. Le projet est actuellement dans sa troisième phase, et doit normalement continuer à fonctionner pendant les cinq prochaines années. Surtout dans des communautés qui ont bénéficié de sources protégées et d'un meilleur accès à l'eau potable, le programme a aussi pour but d'améliorer les conditions sanitaires, en encourageant à construire de meilleures latrines.

Au cours des fêtes de la Journée de l'eau de cette année, l'ingénieur des eaux du district, Mr Bernard Oloo, a déclaré que le programme se préparait à protéger 150 sources dans les cinq années à venir.

Y a-t-il suffisamment d'eau?

Une étude d'évaluation de l'eau réalisée par le ministère du Défrichement des terres, du développement régional et du développement de l'eau en vue de la stratégie d'ensemble nationale de l'eau, estime que la demande totale d'eau pour le Kenya augmentera de 5,7 millions de m3 à 16,2 millions de m3 par jour en l'an 2010.

Environ 12 millions de m3 d'eau seront réservés alors pour des projets d'irrigation dans le secteur agricole, les besoins en eau pour les ménages (environ 3 millions de m3), le bétail (621.000 m3), l'industrie (494.000 m3), la faune (environ 21.000 m3) par jour.

Les ressources potentielles en eau du sous-sol et de la surface sont estimées à 20.209 millions de m3, ce qui représente environ 9,6% des pluies que reçoivent toujours les bassins fluviaux, ou 5,6% des 360.000 millions de m3 que le Kenya reçoit par an. Les exigences en eau de tout le pays ne représentent donc que 28% du total disponible.

Destruction de l'environnement

Malgré les statistiques encourageantes citées ci- dessus, l'apport en eau fraîche disponible diminue continuellement. C'est ce qu'a souligné le ministre du Défrichement des terres, Mr Siméon Nyachae, au cours des fêtes de la Journée de l'eau. Cela est en grande partie dû, dit-il, à l'interférence de la végétation dans les zones de captage d'eau. Il maintient que la destruction gratuite de l'environnement, l'utilisation de l'eau de façon irréfléchie, l'exploitation d'une ferme dans les zones de captage ont entraîné une augmentation de l'écoulement rapide des eaux de pluie diminuant ainsi leur infiltration dans des réservoirs du sous-sol et, par conséquent, la création de réserves d'eaux profondes.

Projets pour l'eau

A Nyamira, le département des Eaux a adopté des projets basés sur la gravitation pour fournir de l'eau potable. Cela a été reconnu comme un moyen idéal au bénéfice des communautés locales. Les projets à l'essai de Nyakome et de Nyamaiya desservent actuellement respectivement 1.200 et 2.000 familles à un prix établi par les communautés.

Le département encourage la création graduelle d'associations d'utilisateurs d'eau, dont l'objectif principal est de développer les possibilités de réaliser, d'entretenir et d'organiser l'alimentation en eau, tout en encourageant les organisations non gouvernementales, les institutions publiques et le secteur privé à contribuer à la croissance du secteur de l'eau. Mr Oloo affirme que des personnes plus nombreuses pourraient encore avoir accès à l'eau potable sans investissement financier trop lourd. Son département est prêt à:

- 1. renforcer la perception des taxes pour que l'argent obtenu puisse être réinvesti dans des projets d'amélioration de l'eau;

- 2. se prémunir contre des raccordements illégaux;

- 3. dissuader la plantation du gommier bleu (grand consommateur d'eau) près des sources.

Ces mesures assureront un fonctionnement efficace et une alimentation régulière en eau. Mr Oloo demande qu'on recoure à des pratiques saines pour l'environnement, telles que le traitement adéquat et la destruction des déchets d'usine, la culture systématisée en courbes de niveau pour les fermiers de la région afin de refréner l'érosion du sol et l'ensablement des sources.

END

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE

PeaceLink 1997 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement