by Yvonne Sampoda, Kenya, avril 1997
THEME = ACTION SOCIALE
Souvent, les femmes doivent aller chercher l'eau à des kilomètres de chez elles et, si elles arrivent à en trouver, elles doivent la tirer de la rivière au moyen d'une grande feuille de bananier. Toute l'opération peut prendre de deux à trois heures. Mais ce genre de choses pourrait appartenir au passé, si le "Programme d'alimentation en eau et d'amélioration des installations sanitaires" dans les domiciles ruraux atteint ses objectifs.
Le but de ce programme est d'aider les communautés rurales locales à avoir accès à l'eau potable grâce à la participation de la communauté au projet - une initiative du gouvernement kényan en collaboration avec le gouvernement néerlandais. Le projet est actuellement dans sa troisième phase, et doit normalement continuer à fonctionner pendant les cinq prochaines années. Surtout dans des communautés qui ont bénéficié de sources protégées et d'un meilleur accès à l'eau potable, le programme a aussi pour but d'améliorer les conditions sanitaires, en encourageant à construire de meilleures latrines.
Au cours des fêtes de la Journée de l'eau de cette année, l'ingénieur des eaux du district, Mr Bernard Oloo, a déclaré que le programme se préparait à protéger 150 sources dans les cinq années à venir.
Environ 12 millions de m3 d'eau seront réservés alors pour des projets d'irrigation dans le secteur agricole, les besoins en eau pour les ménages (environ 3 millions de m3), le bétail (621.000 m3), l'industrie (494.000 m3), la faune (environ 21.000 m3) par jour.
Les ressources potentielles en eau du sous-sol et de la surface sont estimées à 20.209 millions de m3, ce qui représente environ 9,6% des pluies que reçoivent toujours les bassins fluviaux, ou 5,6% des 360.000 millions de m3 que le Kenya reçoit par an. Les exigences en eau de tout le pays ne représentent donc que 28% du total disponible.
Le département encourage la création graduelle d'associations d'utilisateurs d'eau, dont l'objectif principal est de développer les possibilités de réaliser, d'entretenir et d'organiser l'alimentation en eau, tout en encourageant les organisations non gouvernementales, les institutions publiques et le secteur privé à contribuer à la croissance du secteur de l'eau. Mr Oloo affirme que des personnes plus nombreuses pourraient encore avoir accès à l'eau potable sans investissement financier trop lourd. Son département est prêt à:
- 1. renforcer la perception des taxes pour que l'argent obtenu puisse être réinvesti dans des projets d'amélioration de l'eau;
- 2. se prémunir contre des raccordements illégaux;
- 3. dissuader la plantation du gommier bleu (grand consommateur d'eau) près des sources.
Ces mesures assureront un fonctionnement efficace et une alimentation régulière en eau. Mr Oloo demande qu'on recoure à des pratiques saines pour l'environnement, telles que le traitement adéquat et la destruction des déchets d'usine, la culture systématisée en courbes de niveau pour les fermiers de la région afin de refréner l'érosion du sol et l'ensablement des sources.
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