by Joao de Brito Filipe Langa, Mozambique, juillet 1997
THEME = ECONOMIE
L'inflation s'oriente vers des chiffres en dessous de la dizaine,
et le taux des changes, qui est normalement la mesure de la
stabilité de la monnaie, est resté stable depuis
1996. "C'est pourquoi, le metical (la monnaie du
Mozambique), devient stable" a déclaré
Adriano Maleiane, gouverneur de la Banque du Mozambique,
parlant à Beira, capitale de la province de Sofala.
C'était lors d'une conférence de presse tenue
à l'occasion du 17ème anniversaire de la
création du metical, qui remplace l'escudo portugais
utilisé comme devise officielle légale à
l'époque coloniale.
En général, tous les objectifs ont été
atteints, en particulier celui de la stabilité des
prix. En 1996, l'inflation est restée à 6,5%
jusqu'en mars, en avril elle était de 5,7%, et en mai elle
n'atteignait plus que 3,9%.
Mr Maleiane a insisté sur le fait que la tendance à
la baisse du taux d'inflation est la conséquence d'une
confiance croissante dans l'économie du Mozambique,
qui se reflète dans le haut niveau des nouveaux
investissements et dans la productivité accrue de
l'agriculture, ainsi que des politiques fiscale et monétaire
qui visent à renforcer la discipline financière.
Interrogé sur les conséquences positives que
ces mesures ont sur la vie du citoyen moyen, Mr Maleiane
répondit que Mr et Mme Tout le monde ne peuvent ignorer le
sens de l'inflation; les gens en effet doivent prendre en
considération non l'argent dont ils disposent, mais ce
qu'ils peuvent acheter avec cet argent. "Si le taux
d'inflation est bas, nous pouvons acheter un peu plus avec la
même somme þ et c'est ce qui se passe
maintenant".
Interrogé sur la récente vague de manifestations de
protestation contre le coût élevé de la vie,
soutenues par le RENAMO , le gouverneur a répondu:
"Les gens sont parfaitement libres de manifester. De toute
évidence, ils veulent que leur pouvoir d'achat croisse
encore, mais nous avons encore un long chemin à
faire".
On a également évoqué la prolifération
de boutiques faisant le commerce illégal de monnaies;
Mr Maleiane a insisté sur le fait que seuls des marchands
autorisés, des bureaux de change et la Banque commerciale
peuvent vendre des devises étrangères. C'est
pourquoi, si un bar ou la boutique du coin offre des dollars
à vendre et réussit dans ce "commerce
secondaire", c'est uniquement parce que la
société collabore à cette infraction.
Une des priorités de la Banque du Mozambique, en tant que
banque centrale, est d'accorder du crédit à des
compagnies commerciales et à de petites et moyennes
entreprises. Mais Mr Maleiane a mis en garde: "Il faut
être très prudent en accordant du crédit; on ne
devrait l'accorder que si l'on sait que les sommes avancées
seront finalement remboursées. Nous devrions aussi nous
rendre compte qu'un pays ne peut nouer les deux bouts en accordant
du crédit à tout bout de champ".
Interrogé sur les problèmes liés aux
faussaires, le gouverneur de la Banque du Mozambique a
répondu que ce n'est pas là un
phénomène purement mozambicain. "Cela ne
concerne pas le seul Mozambique, car partout au monde on essaie de
contrefaire les billets de banque. Il faut remarquer que nos
billets ont un système de sécurité qui les
rend difficiles à imiter. Mais les gens essaient. Nous
savons que certains sortent des "billets de banque"
simplement photocopiés! Ici, à la banque centrale,
nous publions les caractéristiques des systèmes de
sécurité pour que tout citoyen puisse vérifier
les billets qu'il reçoit. Nous imprimons aussi des affiches
à distribuer qui montrent comment on peut détecter
les contrefaçons".
En conclusion, le gouverneur de la Banque du Mozambique a
précisé qu'il n'était pas possible
d'émettre des billets de banque d'une valeur
supérieure. "La chose la plus importante est de
réduire l'inflation pour que les petits billets puissent
commencer à servir"".
END