by Justin Mupundu, Zambie, août 1997
THEME = CULTURE
Pour certains, les chefs traditionnels ne devraient pas faire de la politique dans un parti ou dans le gouvernement, de peur de perdre leurs anciennes coutumes et leurs titres d'honneur. Pour d'autres, cette institution tient debut parce que les chefs ne sont que des dirigeants honorifiques.
Le pouvoir de reconnaître les chefs traditionnels appartient au président. L'ancien président, Kenneth Kaunda, a reconnu plus de 287 chefs et leurs gardes du corps, et les a inscrits sur les listes de paiement du gouvernement. Il a aussi créé une Chambre des chefs de 27 membres, composée de 3 chefs choisis dans chacune des neufs provinces de Zambie. Leur fonction est d'agir comme représentants des autres chefs et de s'occuper eux-mêmes des affaires traditionnelles. Il a aussi désigné des chefs à des postes dans le parti et le gouvernement. Mais, quand Frederick Chiluba et son Mouvement pour une démocratie multipartite MMD sont arrivés au pouvoir, en novembre 1994, les chefs ont été forcés de se retirer sous prétexte qu'ils étaient au dessus de la politique!
Mais certains chefs se disent intéressés par la politique. Par exemple, le chef Malembaka, du peuple Lamba, dans la province du Copperbelt rural d'Adola, et le chef Inyambe Yeta, de la province occidentale de Lazi, qui est vice-président du Parti national unifié de l'indépendance (UNIP).
Historiquement, les chefs étaient des dirigeants actifs des clans, des tribus et des villages et, bien sûr, cette position est politique en elle-même! Pourtant, en politique moderne, le titre ne représente plus du tout cela. Que sont aujourd'hui ces dirigeants traditionnels?
Chaque fois que les élections approchent (tous les cinq ans), le problème des dirigeants traditionnels fait la une des journaux. De mi-août à décembre, le ministre du Gouvernement local et du Logement a lancé une série de meetings, conférences, séminaires et ateliers dans le but de solliciter des avis pour pouvoir proposer une politique au sujet des chefs: une politique ayant comme objectif d'étudier comment intégrer les chefs dans le cours de la politique, de discuter de leur avenir, de décentraliser le paiement de leurs traitements. Le gouvernement central, par l'intermédiaire du ministre du Gouvernement local, paie tous les mois plus de 54 millions de kwachas (environ 41.000 dollars) pour les traitements des chefs et de leurs gardes de corps. Les traitements et allocations, plus l'entretien du palais coûtent au pays près d'un milliard de kwachas par an...
Les chefs sont le symbole des traditions africaines, ils ne sont pourtant pas indispensables. Les gens disent que tout fonctionnaire peut remplir les charges d'un chef traditionnel. Il est clair qu'actuellement personne ne semble savoir quel est l'avenir des chefs!
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