ANB-BIA SUPPLEMENT - ISSUE/EDITION Nr 333 - 01/11/1997

ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 333 - 01/11/1997

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Coopération ACP-UE

Une plate-forme commune pour l'Afrique

by Pascal K. Dotchevi, Togo, 11 octobre 1997

THEME = ECONOMIE

INTRODUCTION

Pour les délégués présents à Lomé pour la réunion ministérielle africaine sur l'avenir des relations ACP-UE,
le développement du continent incombe au premier chef à ses dirigeants

Lomé, la capitale togolaise, a abrité les 7 et 8 octobre derniers les travaux de la réunion ministérielle africaine sur l'avenir des relations entre l'Afrique, les Caraïbes et le Pacifique, et l'Union européenne (ACP-UE). Lomé, qui a donné son nom aux conventions ACP-UE, sert une fois de plus de centre de convergence aux Africains.

Placée sous l'égide de l'Organisation pour l'unité africaine (OUA), cette réunion avait pour but d'harmoniser les positions africaines, qui seront soumises aux chefs d'Etat et de gouvernements qui se retrouveront les 6 et 7 novembre prochains àLibreville, au Gabon.

Plus d'une cinquantaine de délégations, constituées par les ministres des Finances et des plénipotentiaires ACP accrédités à l'UE, des organisations régionales et sous- régionales, ont réitéré la nécessité pour le continent d'adopter une position commune sur les principaux thèmes de négociation avec l'Union européenne, afin de dégager les questions prioritaires.

Le Premier ministre togolais Kwassi Klutsè, dans son discours d'ouverture, a indiqué que l'Afrique doit "entreprendre une réforme de ses structures économiques, et concevoir des stratégies adaptées de développement dans le souci de bâtir un véritable partenariat dynamique dans le cadre de la mondialisation et de la globalisation des relations économiques internationales".

Pour le secrétaire général adjoint de l'OUA, l'ambassadeur Vijak Singh Makhan, il est important pour "la nouvelle convention ACP-UE de prendre en compte les impératifs du traité d'Abuja, instituant la Communauté économique africaine, et du Programme d'action du Caire pour la relance du développement économique et social... du continent". Il a ensuite convié les délégations à inscrire dans leurs préférences la budgétisation de l'aide, la dette extérieure de l'Afrique et le dialogue politique.

C'est pour cela qu'il a préconisé la mise sur pied, sous l'égide de l'OUA, d'un Corps africain de négociateurs susceptible de renforcer la capacité de négociation des Etats africains, des communautés économiques régionales et des représentations dans les institutions financières internationales.

Un partenaire crédible et efficace

Dans leur projet de déclaration commune, les ministres africains ont une fois encore déploré la situation socio-économique précaire dans laquelle vit le continent, malgré ses nombreux efforts à jeter les bases solides pour son développement. C'est pourquoi ils ont souhaité que la vie des populations soit améliorée et que l'homme soit placé au centre du développement.

Ils se sont opposé "à l'extension de la couverture géographique des relations ACP-UE à d'autres pays en développement". Ils ont appelé les chefs d'Etat et de gouvernements à créer une Communauté économique africaine et à renforcer l'intégration régionale. Pour se faire ils invitent leurs partenaires européens à se joindre aux pays ACP pour "concevoir de nouvelles relations dynamiques et adaptées aux exigences du vingt-et- unième siècle, sur la base des principes d'égalité et de souveraineté nationale".

La réunion de Lomé a également insisté sur la nécessité pour le continent de créer des institutions démocratiques qui assurent "la décentralisation et la participation de la base au développement durable", en associant effectivement les ONG, les femmes et les autres composantes de la société civile. En matière de coopération commerciale, les ministres ont déploré qu'elle ne soit pas satisfaisante pour le groupe ACP. Cette situation se trouve aggravée par les règles de l'Organisation mondiale pour le commerce (OMC), qui ne sont pas en faveur de l'Afrique.

Dans un continent où les troubles socio-politiques prennent le pas sur le développement économique, les délégués présents à Lomé n'ont pas oublié que le développement du continent incombe au premier chef à ses dirigeants. Si les 6 et 7 novembre prochains à Libreville, les chefs d'Etat et de gouvernements arrivent à faire valoir ces points de vue, l'Afrique pourra aborder le vingt-et-unième siècle avec espoir.

END

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