by Dumisani Kumalo, Zimbabwe, septembre 1997
THEME = OUA
Les 28 présidents et trois Premiers ministres assistant au sommet ont réélu Salim Ahmed Salim comme secrétaire général de l'OUA, et le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, comme président, à la place de Paul Biya du Cameroun.
Ils se sont engagés à défendre les droits de l'homme et à réétablir les perspectives d'un développement durable. Ils ont condamné à l'unanimité le coup d'Etat en Sierra Leone et les sanctions contre la Libye. Les conflits en cours dans la région des Grands Lacs, en Somalie et au Soudan, l'actuelle instabilité en Angola et, dans un domaine plus positif, les tentatives faites par le Libéria pour introduire la démocratie dans ce pays déchiré par la guerre: tous ces sujets ont été discutés par le sommet. Les dirigeants africains se sont aussi mis d'accord sur une plate-forme commune pour l'établissement d'un Tribunal africain des droits de l'homme et ils ont élu trois commissaires pour s'en occuper: un Tunisien, un Sud-Africain et un Egyptien.
On a abordé la question des sanctions contre certains pays. Les sanctions des NU contre la Libye sont toujours en vigueur et les participants au sommet ont suggéré de recourir à une juridiction neutre pour juger ceux qui sont accusés dans l'affaire de Lockerbie.
Le sommet a reconnu que, au Burundi, ce sont les simples citoyens qui souffrent des sanctions économiques prises contre ce pays. Il est certain qu'à longue échéance cela ne peut pas favoriser le processus de paix! Il a pointé du doigt les domaines où pourraient se produire des conflits sur le continent. Les problèmes alimentaires viennent en tête; suivent les conflits au sujet des terres, au sujet des frontières qui coupent des pays traditionnellement tribaux, et au sujet de l'allégeance tribale, par qui les intérêts de la tribu passent avant l'intérêt national.
Le sommet a exprimé son inquiétude sur le fait que la population rurale pauvre, qui constitue 70% de la population africaine, n'a pas encore compris ce qu'est la démocratie. Dans toute société démocratique, l'individu a certains droits inaliénables. Cette part majoritaire de la population africaine est manipulée par un groupe minoritaire de privilégiés et encore dépourvue des conditions de vie élémentaires tels que l'enseignement, l'accès aux soins et à la nourriture.
Un réel effort devra être fait pour
réaliser effectivement le projet d'une Communauté
économique africaine (CEA).
On a attaché une grande importance à la recherche d'une solution à la crise des réfugiés. Mais on ne peut pas trouver de réponse immédiate, semble-t-il, des réfugiés cherchant à se réintégrer dans une société qui n'est ni préparée et ni capable de les recevoir, et largement dépendante de l'aide extérieure pour pouvoir subsister.
END