by Alpha Jalloh, Sierra Leone, 9 octobre 1997
THEME = VIOLENCE
Le Bureau de l'enseignement catholique, avec son directeur, le P. Brima Koroma, a temporairement cessé ses activités, suite à la fermeture des écoles et collèges du pays. Mgr Joseph Henry Garida, archevêque du diocèse catholique de Freetown et Bo, a suspendu ses activités pastorales et est parti à l'étranger.
"Enfants mêlés à la guerre" (CAW), une organisation catholique s'occupant de la réintégration d'enfants combattants, subit aussi les effets négatifs de la situation actuelle. De nombreux enfants suivis par le CAW sont devenus des accros de la drogue et ont développé des tendances à la violence quand ils étaient en service à l'armée ou à la milice rebelle du Front révolutionnaire uni (RUF). CAW leur a procuré des traitements psychiatriques et les a réintégrés dans la société. Ceci, jusqu'au 25 mai de cette année, lorsque l'armée a renversé le gouvernement d'Ahmed Rejan Kabbah, remplacé par celui du major Koroma. La plupart des anciens enfants combattants ont été repris par l'armée; beaucoup d'entre eux par le RUF, (connu maintenant comme "Armée du peuple") qui gouverne la Sierra Leone conjointement avec l'Armée nationale. On voit des enfants-soldats, âgés de huit à quinze ans, traînant dans les rues en portant des armes sophistiquées.
Le West African Monitoring Group (ECOMOG ) a essayé de restaurer l'autorité du président Kabbah déchu. Mais les combats autour de Freetown et les bombardements de l'ECOMOG lui-même contre ce qu'ils appellent des "objectifs militaires" ont causé un exode en masse de la population vers les pays voisins.
Les choses en sont au point mort. Le pays est en proie à l'hyper-inflation; les bureaux et les banques commerciales sont fermés (sauf la Banque commerciale, appartenant à l'Etat). Les sanctions imposées par les NU se font durement sentir. Mais la junte semble imperturbable car elle reste accrochée au pouvoir. Les gens à l'intérieur du pays poussent un soupir de soulagement, maintenant que les rebelles du RUF ont cessé les combats. Le sud, d'autre part, est ravagé par une nouvelle guerre. La milice Kamajor, désireuse de remettre en place le gouvernement d'Ahmed Rejan Kabbah, se bat contre la junte. Un des dirigeants du RUF, le Lt Sam Bockarie, déclare: "Nous défendrons à tout prix le chef de l'Etat, le major Koroma"
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