by Chris Baxter, Africa Press Bureau, Johannesburg, 16 octobre 1997.
THEME = ELECTIONS
Lors des premières élections démocratiques
en 1993, dans ce royaume montagneux africain (population
évaluée à près de 2 millions),
près de 70% des 800.000 électeurs sont allés
voter. Le Parti du Congrès du Basutoland (BCP) emporta
d'un seul coup les 65 sièges parlementaires en jeu.
Sehoai Santho, chercheur à l'université nationale du Lesotho, annonce que les élections de 1998 seront caractérisées par: une abstention massive des électeurs; la désillusion et la confusion parce que les votants ont perdu confiance dans leurs hommes politiques qu'ils considèrent comme des menteurs.
Les électeurs ont aussi perdu confiance dans leurs principaux partis: le Parti national du Basotho (BNP) qui a été au gouvernement pendant 23 ans, et le BCP en fonction depuis 1993 jusqu'en juin de cette année, quand le Congrès du Lesotho pour la démocratie (LCD) a repris les rênes du pouvoir. (Il y a eu une scission dans le BCP au pouvoir qui a amené le Premier ministre Ntsu Mokhehle à former son nouveau LCD et à placer tous les pouvoirs de l'administration du gouvernement entre les mains du LCD). Les électeurs se rendent compte que les principaux partis n'ont rien fait pour alléger le poids de la pauvreté qui a atteint un niveau intolérable. Il y a aussi le chômage qui monte en flèche et l'augmentation de la criminalité. De même, les partis n'ont rien fait pour mettre l'enseignement à la portée de chacun et n'ont fait que peu de choses pour améliorer l'économie. Il n'y a pas d'accès à la propriété de la terre ou de l'eau et le délabrement social est général. Les électeurs sont toujours en faveur de la démocratie et du processus électoral, mais ils sont désillusionnés par leurs hommes politiques et leurs partis. Le Lesotho compte 15 partis enregistrés mais cette multiplicité de partis jette la confusion dans l'esprit des Basotho de sorte qu'ils ne savent plus pour quel parti voter!
"Il y a du ressentiment contre les politiciens, non contre les élections", dit Santho. "Le moral des électeurs est bas et ils ont perdu leurs illusions parce que beaucoup croient que les politiciens ne tiennent pas leurs promesses électorales et ne se conforment pas à leurs manifestes électoraux. Voilà la plus grande menace pour la participation aux élections".
Selon Santho, une grande majorité des électeurs a perdu tout espoir d'un avenir meilleur pour le Lesotho, disant que les choses n'iront pas mieux en 1998. Dès la formation du LCD en juin, Santho et d'autres spécialistes sociaux ont fait le tour du pays pour tester la température électorale de la population. L'attitude générale semble être: "Que je vote ou non, cela ne fait aucune différence, car personne ne nous aide. C'est pourquoi les élections n'ont aucune valeur. On a fait des promesses et ont ne les a pas tenues, alors pourquoi se donner le mal d'aller voter?".
END