by Dossier préparé par ANB-BIA, Bruxelles, février 1998
THEME = DOSIIER
Du 21 au 23 mars prochain, le pape Jean-
Paul II ira en visite au Nigeria
à l'occasion de la béatification d'un prêtre nigérian, le
père Tansi.
Il se rendra notamment à Abuja, Enugu et Onitsha.
Un bref aperçu de la situation religieuse et de l'Eglise dans ce
pays.
La République fédérale du Nigeria est composée actuellement de 36 Etats (très longtemps ils furent au nombre de 30, mais 6 y furent ajoutés en 1996). D'une superficie de 923.768 km², elle a la plus grande population d'Afrique: 115 millions d'habitants (chiffre donné par "L'état du monde" 1998 - croissance démographique annuelle: 3,03%). Capitale: Abuja, au centre du pays. Villes principales: Lagos, Ibadan et Kano. (La population urbaine est estimée à 40%).
Le Nigeria est également un géant économique de l'Afrique. Le pétrole en est le pivot, fournissant les trois quarts des revenus fédéraux et 98% des recettes à l'exportation.
Le Nigeria compte plus de 400 groupes ethniques, certains tout petits. Les plus importants sont les Haussa-Fulani (au nord), les Yorouba (au sud-ouest) et les Ibo (à l'est).
L'histoire du Nigeria, depuis son indépendance en 1960, a connu une succession de coups d'Etat et une alternance de régimes militaires et de gouvernements civils. La sécession et la guerre du Biafra dura presque trois ans (1967-1970) et fut particulièrement meurtrière.
Le dernier coup d'Etat date du 17 novembre 1993, quand le général Sanni Abacha prit le pouvoir après des élections présidentielles annulées, dont les résultats provisoires étaient favorables à Moshood Abiola. Ce dernier, qui s'était proclamé président le jour anniversaire du scrutin, fut arrêté et est toujours en prison.
Le régime autoritaire d'Abacha s'est progressivement durci. La condamnation à mort, en 1995, de l'écrivain Ken Saro-Wiwa et de huit autres membres du Mouvement pour la survie du peuple Ogoni (réclamant le droit à l'autodétermination) eut un retentissement mondial. Le Nigeria fut exclu temporairement du Commonwealth, qui imposa aussi d'autres sanctions, dont un embargo total sur les ventes d'armes. Les Etats-Unis, l'Union européenne et d'autres pays ont adopté une attitude similaire, exigeant le retour à un régime démocratique.
Le général Abacha a choisi pour ce faire un processus de longue durée. Au milieu de 1996, une Commission électorale nationale établit des critères très précis de reconnaissance de partis politiques et en retint finalement cinq (sur plus d'une vingtaine qui se proposaient). En mars 1997 eurent lieu des élections pour les conseils des collectivités locales. Elles ont révélé un net avantage du Parti unifié du Congrès du Nigeria (UNCP) sur le Parti démocratique du Nigeria (DPN), alors que les trois autres partis suivaient loin derrière. Des élections pour les assemblées des Etats fédérés ont eu lieu le 6 décembre 1997, confirmant l'avantage de l'UNCP. En 1998 sont prévus: en juin, le scrutin pour l'Assemblée fédérale; en août, l'élection des gouverneurs des Etats fédérés; et le 1er octobre, l'intronisation du nouveau président.
Les deux grandes religions du Nigeria sont l'islam et le christianisme. Il ne resterait actuellement que 5 à 6 % de la population adhérant aux religions traditionnelles.
L'islam est présent, surtout au nord du Nigeria, depuis de nombreux siècles. Il y a pénétré le long des voies commerciales du Sahara, et s'est développé lentement dans le pays haoussa, alors que le pays yorouba est resté imperméable à l'islam jusqu'au 19e siècle. En 1804, Ousmane dan Fodio, un Peul du Gobir, le plus occidental des Etats haoussa (région de Sokoto), lança la guerre sainte contre les païens et le syncrétisme pagano- islamique des chefs haoussa, et fut ainsi à l'origine de l'empire peul et de l'extraordinaire flambée islamique qui pénétra les populations, d'abord dans le nord de l'actuel Nigeria, puis vers le sud dans le pays yorouba. Seules les forêts empêchèrent l'avancée de la cavallerie musulmane.
Quant au christianisme, on peut noter quelques contacts sporadiques, à partir de la fin du 15e siècle, à travers des chapelains qui accompagnaient les commerçants, et quelques tentatives manquées de missionnaires espagnols. Mais il faut attendre la moitié du 19e siècle pour voir les premières tentatives d'évangélisation. Elles se firent par d'anciens esclaves revenus d'Amérique, qui appelèrent des catéchistes anglicans et méthodistes dans le pays yorouba. En 1844, Henry Townsend fonda, avec d'anciens esclaves, la première mission anglicane au nord de Lagos. Samuel Ajayi Crowther, ancien esclave de la région d'Oyo, fut sacré évêque anglican en 1864 et établit son siège à Lagos. Après les anglicans, ce sont surtout les Eglises baptistes et méthodistes qui se sont implantées par la suite au Nigeria.
Les missionnaires catholiques arrivèrent une vingtaine d'années après leurs collègues protestants. En 1863, le P. Francesco Borghera, de la Société des missions africaines, arriva à Lagos, où il trouva des anciens esclaves catholiques revenus du Brésil. La première mission permanente y fut fondée en 1868. Les Pères du St.Esprit s'installèrent à Onitsha en 1885, et la préfecture apostolique du Nigeria du sud, en pays ibo, fut érigée en 1889. D'autres instituts missionnaires arrivèrent ensuite, jusqu'à couvrir tout le pays. Les premières ordinations de prêtres nigérians datent de 1929. En 1953 fut sacré le premier évêque nigérian, Mgr. Dominic Ekandem, qui deviendra cardinal en 1976.
Il est difficile de connaître le nombre exact de musulmans et de chrétiens au Nigeria. En absence de statistiques adéquates, les deux groupes se font parfois une guerre de chiffres. Certains musulmans prétendent représenter 80% de la population, ce qui est manifestement inexact. On estime généralement qu'un peu plus de 50% des Nigérians se disent musulmans et près de 40% chrétiens. La plus forte concentration de musulmans se trouve dans le nord (le pays haoussa), alors que le sud-est (pays ibo) est presqu'entièrement chrétien; dans les autres régions (particulièrement dans le sud-ouest, le pays yorouba) les deux groupes sont mélangés.
Les catholiques au Nigeria comptent aujourd'hui environ 11 millions de fidèles, soit près de 10% de la population totale ou près d'un quart des chrétiens nigérians.
Au cours du lent développement de cette Eglise, on peut souligner le rôle éminent qu'elle a joué dans l'éducation. Depuis le début, les missionnaires se sont investis beaucoup dans les écoles, comme un moyen d'évangélisation et de promotion humaine. Cette stratégie eut une réponse très positive de la population, de sorte que très rapidement l'Eglise catholique disposa d'un vaste réseau d'écoles primaires et secondaires. Celles-ci produisirent des diplômés qui plus tard occupèrent des postes importants dans la vie publique de la nation. Cependant, au début des années 70, après la guerre civile, les gouvernements de la plupart des Etats ont décidé de nationaliser les écoles confessionnelles. Beaucoup y ont vu l'influence des musulmans, qui auraient voulu ainsi réduire l'influence chrétienne dans le pays.
L'Eglise catholique est actuellement organisée en 9 archidiocèses, 32 diocèses, 2 vicariats et 1 préfecture apostoliques. Elle compte environ 3.000 prêtres nigérians et de très nombreux candidats dans les douze grands séminaires.
Grâce à cet épanouissement des vocations, les évêques du Nigeria ont pu répondre aux nécessités des autres pays africains en fondant en 1977 leur propre Société missionnaire de St. Paul, dont les membres, prêtres nigérians, travaillent notamment au Cameroun, au Libéria, en Sierra Leone, au Botswana et même dans des paroisses noires aux Etats-Unis.
Au Nigeria, le christianisme est marqué par la multiplicité des Eglises, dont un grand nombre peuvent être appelées "Eglises indépendantes", soit séparées des Eglises traditionnelles.
De nombreuses Eglises africaines se sont déjà séparées des Eglises baptistes, méthodistes et anglicanes, entre 1888 et 1917. Elles souhaitaient avoir leurs propres responsables africains et donner leur place aux polygames. Elles ont cependant gardé la doctrine et la forme du culte de leurs Eglises mères.
La rupture avec les Eglises institutionnelles est plus marquée dans les Eglises spirituelles, qui commencèrent à fleurir après la première guerre mondiale. En pays yorouba on les appelle Eglises Aladura (ou "Eglises en prière"). Elles ont été (et sont encore) fondées par des "prophètes", répondant à un "appel divin".
Leurs membres se veulent souvent d'authentiques chrétiens. Ils interprètent généralement la Bible d'une manière littérale et fondamentaliste, et présentent la doctrine chrétienne de manière assez simplifiée. Ils aiment mettre l'accent sur le rôle de l'Esprit, et voient en Jésus Christ le Seigneur et le Guérisseur. La raison principale d'adhésion à ces Eglises semble être en effet le besoin profond de guérison et de "résoudre les problèmes". Leurs prophètes promettent aide et soulagement rapides et souvent miraculeux. Les services y sont extrêmement vivants, avec une grande chaleur humaine, chargée d'émotions, qui aide à oublier les soucis quotidiens. De plus, la foi chrétienne y est exprimée sous des formes religieuses, expressions authentiques de la culture africaine.
Parmi les plus importantes de ces Eglises indépendantes, on peut citer notamment:
* L'Eglise apostolique du Christ, une des plus anciennes, séparée de l'Eglise anglicane. Fondée lors d'une épidémie de grippe, ses membres se basent sur l'efficacité de la prière, rejettent toute médecine et font entièrement confiance à Dieu et la sainteté de vie.
* L'Eternel ordre sacré des chérubins et des séraphins, fondé en 1925. Ses membres se considèrent comme le prolongement des phalanges célestes sur terre. Ils se distinguent par leur costume et leurs processions, et ont parfois des attitudes évangéliques plutôt agressives.
* L'Eglise céleste du Christ", fondée en 1947: un mouvement vigoureux avec des exigences strictes et des promesses de succès rapides.
* "L'Eglise de la Bible pour une vie plus profonde" (Deeper Life Bible Church). Fondée par le professeur Kurumi de l'université de Lagos, cette Eglise se développe très rapidement ces dernières années, particulièrement parmi les étudiants et les jeunes. Elle offre de longues réunions de prière, et appelle à l'honnêteté et à un genre de vie simple.
A côté d'une recherche de vraies valeurs spirituelles, il faut noter aussi parmi ces fondateurs de nouvelles Eglises un nombre de charlatans, recherchant un enrichissement facile et rapide. Les nouvelles Eglises au Nigeria se comptent par centaines; certains avancent même le chiffre de plus de 10.000...
Les tensions entre musulmans et chrétiens sont malheureusement une réalité continue au Nigeria. Il serait toutefois trop facile et simpliste de les réduire à une guerre de religions. Souvent des éléments ethniques y interviennent, soit entre le Nord et le Sud (dont la guerre du Biafra est l'exemple le plus frappant), soit aussi, dans le Nord, entre les ethnies dominantes majoritairement musulmanes et d'autres, d'abord de religion traditionnelle et ensuite devenues chrétiennes. D'autre part, la formation plus poussée des gens du Sud provoqua des ressentiments au Nord, ce qui fut à l'origine entre autres de massacres d'immigrants sudistes jugés trop influents dans le commerce.
Parmi les faits les plus notoires, rappelons les flambées de violence dans le nord du pays, entre musulmans et chrétiens, durant la dernière décennie. Ainsi en 1987, 130 églises furent détruites dans l'Etat de Kaduna, après qu'un ancien musulman converti au christianisme ait tenu des propos sur le Coran jugés insultants par des étudiants. Des faits similaires se sont reproduits à intervalles réguliers. En 1980, plus de 4.000 personnes ont été tuées, après l'appel d'un imam fondamentaliste à Kano à éradiquer tout ce qui était non conforme à l'islam. En 1984, près de 1.000 personnes furent tuées à Yola au cours de violentes bagarres d'origine religieuse. En 1992, dans les Etats de Bauchi et Kano, des émeutes firent de nombreuses victimes, des églises et des mosquées furent brûlées, des propriétés détruites. En mai 1995, toujours à Kano, trois journées d'émeutes entre chrétiens et musulmans firent de nombreux morts et des centaines de blessés.
Malgré le caractère extrêmement grave et sanglant de ces violences, celles-ci demeurent un phénomène épidermique de sentiments plus profonds: l'incompréhension, une sourde rivalité, une profonde méfiance, etc.; l'exis-tence de groupes fondamentalistes chez les musulmans; et chez les chrétiens, un sentiment d'insécurité et la crainte de voir les musulmans majoritaires imposer des mesures incompatibles avec la liberté de religion inscrite dans la Constitution.
Ainsi, l'adhésion quelque peu subreptice du Nigeria à l'Organisation de la conférence islamique (OCI) en février 1986 provoqua une grande controverse. Les chrétiens soulignèrent que le Nigeria était un Etat séculier et que cette adhésion était contraire à la Constitution. Le président Babangida essaya alors de les rassurer, en disant que le gouvernement n'avait aucune intention d'imposer une religion et que le Nigeria avait adhéré à l'OCI comme il l'avait fait aux Nations unies, à l'Organisation de l'unité africaine, le Commonwealth et l'OPEC.
Une autre controverse concerna la sharia. En 1992, en prévision d'un retour à un régime civil (qui n'eut pas lieu), on prépara un projet de nouvelle Constitution, dans laquelle les musulmans voulaient introduire la sharia. Les chrétiens s'y opposèrent au nom du caractère séculier de la Constitution. Quand les musulmans rétorquèrent que dans un Etat multi- religieux les intérêts des différents groupes religieux devaient être garantis, les chrétiens parlèrent même d'introduire le droit canon... Finalement, le gouvernement militaire approuva l'inclusion d'une version affaiblie de la sharia.
Les relations islamo-chrétiennes se sont aussi trouvées souvent compliquées par l'attitude des gouvernements, suspectés de favoriser les musulmans dans des nominations à des postes stratégiques, tant politiques que militaires. Les chrétiens sont largement convaincus que l'islam est traité, dans la pratique, comme une religion d'Etat et que le pays est sous la menace d'une islamisation parrainée officiellement.
Cependant, des personnalités éminentes de l'islam au Nigeria ont toujours condamné sévèrement les violences qui ont eu lieu et désirent des relations correctes avec les chrétiens.
En 1987, le gouvernement fédéral a institué un Conseil religieux consultatif (le Religious Advisory Council), comme un forum permanent d'interaction mutuelle entre groupes religieux, favorisant l'entente et la bonne intelligence. Ce conseil compte 24 membres, 12 musulmans et 12 chrétiens. Toutefois, les suspicions mutuelles et la crainte de manipulations de la part du gouvernement ont empêché cet organisme d'être effectif.
Pour pouvoir parler d'une seule voix, tant au gouvernement qu'aux musulmans, les chrétiens ont formé l'Association chrétienne du Nigeria (Christian Association of Nigeria - CAN), regroupant notamment le Christian Council of Nigeria, l'Eglise catholique, les Eglises pentecôtistes et les Eglises indépendantes. Mais leurs approches sont souvent divergentes, sinon contradictoires.
Conformément au Concile Vatican II, l'Eglise catholique est toute prête à entrer en dialogue avec les musulmans et àaméliorer les relations. Déjà en 1982, le pape Jean-Paul II, lors de sa visite à Kaduna, se fit l'écho du Concile et déclara: "L'Eglise a un profond respect pour les musulmans. Elle croit que le plan de salut comprend tous les hommes qui reconnaissent leur créateur. L'Eglise est prête à collaborer avec eux pour le bien de l'humanité et pour chercher ensemble les voies d'une véritable paix et justice. Le dialogue est la voie vers une telle coopération". Sans nul doute, le pape reviendra sur ce point lors de sa prochaine visite.
Depuis la prise de pouvoir du général Abacha, la Conférence épiscopale du Nigeria a, à maintes reprises, exprimé son inquiétude et même sa désapprobation devant la ligne politique adoptée.
En 1994, à l'issue de son assemblée plénière, un communiqué de la Conférence dénonçait les graves dégâts causés par l'impasse politique, et demandait aux responsables de considérer la misère du peuple et le bien de la nation, en prenant des mesures urgentes pour ramener la stabilité et la démocratie. Les évêques dénonçaient aussi la corruption et accusaient certains de piller les ressources nationales et d'exploiter la crise pour leur propre bénéfice. Ils demandaient la libération des détenus politiques et la suppression des décrets répressifs, comme un premier pas vers la réconciliation et la paix.
Au cours de leur assemblée plénière de 1995, les évêques reviennent à la charge et appellent les Nigérians à rejeter tout régime militaire, quel qu'il soit. Dans leur analyse, ils notent aussi avec préoccupation la décadence qui s'est installée dans le pays, l'érosion des valeurs morales, l'instabilité politique, le déchaînement croissant du brigandage et des assassinats sur commande.
Après l'exécution des leaders ogoni en novembre 1995, les évêques publient un communiqué où ils expriment leur profonde inquiétude. Défendant la défense de la vie, ils appellent à la recherche de voies pacifiques et constructives pour régler les différends. Ils demandent au gouvernement d'assumer sa responsabilité pour créer les conditions nécessaires pour établir la paix, et de respecter les lois et les normes reconnues par toutes les nations civilisées du monde.
Après la création par le gouvernement de la Commission nationale de réconciliation (Narecom), en 1996, la Conférence des évêques a exprimé sa satisfaction, tout en demandant d'en revoir la composition afin qu'elle "reflète les diverses nuances de l'opinion publique, y compris de ceux que l'on nomme "dissidents" et "groupes d'opposition"". Elle soulignait que la réconciliation présuppose la reconnaissance des différences légitimes, et plaidait pour une largeur d'esprit suffisante, nécessaire à toute réconciliation.
Fin septembre 1997, les évêques ont une nouvelle fois attiré l'attention sur la profonde détresse du peuple et dénoncé les maux sociaux: la violence, le chômage, la corruption... "La qualité de vie de la plupart des Nigérians a dégénéré à un niveau en-dessous de la dignité humaine", ont-ils affirmé. Tout en reconnaissant le rôle joué par le gouvernement dans la restauration de la démocratie, ils ont condamné les activités de ceux qui militent pour que l'administration militaire actuelle se succède en 1998.
Les évêques dénoncent souvent dans leurs déclarations, comme on vient de le lire, la détérioration des valeurs morales. Dans un texte qui date déjà de 1983, mais qui reste pertinent, Mgr. Onaiyekan, l'actuel archevêque d'Abuja et alors évêque auxiliaire d'Ilorin, parlait d'une "crise de crédibilité": "Un problème commun tant au christianisme qu'à l'islam, est celui de la crédibilité. Bien des gens se posent des questions sur l'impact de ces religions sur les vrais problèmes de notre pays. Ils notent que les mosquées sont pleines le vendredi et que les églises débordent le dimanche... Les Nigérians sont très religieux, et la plupart sont soit chrétiens, soit musulmans. Et pourtant, la corruption s'étale partout et les fonds publics sont détournés à large échelle. La moralité publique est consternante. Les noms de musulmans et de chrétiens, apparemment pieux et fervents, apparaissent régulièrement dans des scandales publics. Alors, des voix s'élèvent pour dire que "la religion a failli". Les responsables religieux, chrétiens et musulmans, répètent que le message religieux est solide et pertinent, mais que ce sont les Nigérians qui ont failli... Malgré cela, nous nous sentons tous mal à l'aise, et souhaitons que nous puissions être plus convaincants quand nous professons notre foi dans notre vie...".
A nous tous d'écouter le message que Jean-Paul II apportera au Nigeria et au monde.
END
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