by Dumisani Khumalo, Zimbabwe, janvier 1998
THEME = EDUCATION
L'aggravation du chômage chez les jeunes est le plus grand défi
auquel doivent faire face les pays de la région
de la Communauté de développement de l'Afrique australe
On estime que le taux du chômage dans les pays de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) est de 25 à 45%. Au Zimbabwe, les jeunes de 15 à 25 ans représentent 61% des chômeurs du pays. Seule une minime fraction de ceux qui terminent leur scolarité est absorbée par le marché du travail.
Au premier stade des réformes économiques au Zimbabwe, tant le secteur public que le secteur privé ont négligé des facteurs importants. Ce stade a été caractérisé par la suppression d'emplois, les divers secteurs de l'industrie visant à rationaliser leur fonctionnement. La catégorie d'ouvriers la moins élevée a été la première touchée: la plupart des ouvriers non qualifiés se sont trouvés à la rue. En fait, le ministère du Travail, du Plan de la main- d'oeuvre et de l'Aide sociale a organisé des programmes de recyclage; mais les premiers cours de cinq jours sur "comment gérer votre propre affaire" étaient trop incomplets pour que ces jeunes puissent y acquérir les techniques de la gestion. Il est évident qu'on aurait dû renvoyer d'abord les travailleurs avec des connaissances moyennes ou supérieures en gestion, car ils avaient déjà les aptitudes nécessaires et l'expérience pour s'engager dans d'autres activités.
La meilleure solution à long terme au non-emploi des jeunes serait d'introduire dans l'ensemble d'une région un système d'enseignement qui répond aux exigences du marché de l'emploi de cette région. Dans cette optique, les pays de la SADC ont signé un protocole qui vise à standardiser le système d'enseignement dans toute la région.
Signé lors du Sommet de la SADC en septembre 1997, le protocole fournit un cadre qui "permet à la région de la SADC d'évoluer progressivement vers l'équivalence, l'harmonisation et la standardisation de l'enseignement et des systèmes de formation des Etats membres". Des zones de coopération seront formées pour traiter du développement et de la formulation de politiques d'enseignement et de formation cohérentes, de l'enseignement de base, de l'enseignement moyen; elles offriront aussi des services de publication et de bibliothèque pour soutenir la campagne qui doit mener à un système commun d'enseignement.
Le protocole esquisse aussi des améliorations possibles dans la qualité et la rentabilité des programmes pour les étudiants du troisième cycle et pour une formation plus spécialisée dans la région. Tout ce programme doit tenir compte de la possibilité pour les étudiants d'aller d'un pays à l'autre au cours de leur formation, quand il le faut.
Un tel programme bute sur une série de contraintes: le nombre limité de lieux de formation, la pénurie de professeurs, la médiocrité des infrastructures, le manque de matériel didactique (livres, matériels insuffisants, etc.), des programmes inadéquats. La situation est quelque peu meilleure en région urbaine, mais les écoles rurales sont désavantagées.
On a déjà fait démarrer un certain nombre de projets pédagogiques, ayant pour objectif d'harmoniser, de rationaliser et de renforcer les divers systèmes d'enseignement. Le secteur du développement des ressources humaines de la SADC a fourni des fonds pour une étude de faisabilité dans le domaine des compétences interrégionales, du développement et de la création d'un fonds de bourses ainsi que d'un programme de formation.
Il faut remarquer que, avant même la signature du protocole, il existait entre les pays de la SADC un certain degré de coopération dans le domaine de l'enseignement. En 1996, l'Institut régional d'études politiques d'Afrique australe, sis à Harare, Zimbabwe, avait lancé un programme universitaire pour promouvoir l'étude par un programme multidisciplinaire.
A ce programme þ une initiative de formation conjointe lancée par les universités des pays de la SADC þ sont inscrits des étudiants venant d'Afrique orientale et australe. On a aussi fait un grand effort pour faire revenir des Africains hautement qualifiés qui travaillent à l'étranger, pour qu'ils apportent une contribution positive au développement de la région. Autrefois, ces personnes n'étaient pas encouragées à rentrer, vu la maigre rétribution, les conditions de travail médiocres qui les attendaient, et l'incertitude de la situation politique, surtout dans certains pays.
Standardiser les systèmes d'enseignement et de formation en Afrique australe va dans le même sens que l'appel de la SADC à l'accroissement de la productivité, la clé d'un développement durable.
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