ANB-BIA SUPPLEMENT
ISSUE/EDITION Nr 346 - 15/05/1998
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Malawi
Vision 2020
by Akwete Sande, Malawi, février 1998
THEME = ACTION SOCIALE
INTRODUCTION
Un projet visant la sécurité alimentaire
Malgré que 78% des sécheresses récentes du Malawi soient causées par El Niño, ce
n'est que maintenant que le gouvernement et quelques ONG se concertent et cherchent
une solution au problème alimentaire. "Vision 2020 projet" a longuement
étudié la question de la sécurité alimentaire et en a publié les résultats dans un
rapport titré: "Sécurité alimentaire et nutritionnelle". Le rapport
étudie d'abord quelques politiques passées du gouvernement, et des désastres imprévus
ayant contribué à l'insécurité alimentaire du Malawi. Car, pour trouver des solutions,
il faut d'abord préciser les problèmes.
Les problèmes
- 1. Le gouvernement a été trop longtemps dépendant de l'aide alimentaire, sous forme
de semences et engrais pour combler les déficits.
- 2. La situation politique du pays a empêché une récolte de données précises. Il
était trop délicat de déclarer publiquement que le Malawi souffrait de malnutrition
chronique. Pour l'étranger, le Malawi est un pays avec des récoltes records et de très
bonnes performances du point de vue économique. Une malnutrition avouée contredit ces
soi-disant performances.
- 3. La politique alimentaire a surestimé la production du maïs, négligeant d'autres
cultures importantes (comme manioc, patates douces, légumes) et l'élevage (chèvres,
lapins, poulets, cochons et poissons), qui pourraient satisfaire aux besoins nationaux et
garantir la sécurité alimentaire. Le rapport souligne que l'alimentation familiale n'est
pas assez diversifiée pour assurer une bonne nutrition: se limiter au maïs aboutit à un
régime volumineux et monotone, qui provoque une malnutrition chronique et des
déficiences alimentaires.
- 4. La mauvaise technologie appliquée aux cultures contribue à une faible
productivité. Il y a d'énormes pertes à l'occasion du transport, du stockage, du
traitement et de la conservation des produits alimentaires. Pour la saison 1995/96, les
pertes pour les cultures vivrières majeures ont été estimées à 25%.
- 5. De récentes expériences ont montré que le Malawi n'a aucune protection contre les
mauvaises conditions météorologiques ni contre l'effet des maladies. Le rapport signale
des désastres tels que la sécheresse et les inondations, sans oublier l'atteinte du
SIDA, éléments qui ont tous un impact négatif sur la production agricole.
- 6. Le taux élevé de croissance de la population est un autre élément qui contribue
à ce que l'apport en nourriture soit insuffisant, car il alourdit excessivement la
distribution de ressources déjà limitées.
Solutions possibles
- 1. Le Malawi doit se libérer de sa dépendance persistante de l'aide alimentaire
extérieure.
- 2. Il faut diversifier l'agriculture pour mieux assurer l'approvisionnement. Le maïs
n'est pas le seul aliment de base et le tabac n'est pas la seule culture d'exportation.
(Le rapport souligne qu'à cause du puissant lobby anti-tabac en Occident, il y a moins
d'acheteurs pour le tabac cultivé).
- 3. L'irrigation adéquate des champs doit être une priorité, car dépendre totalement
des pluies s'est révélé désastreux.
- 4. Il faut réparer les routes, surtout celles qui sont impraticables à la saison des
pluies. Le mauvais état du système routier entraîne un prix élevé du transport et
donc un coût élevé de la nourriture de base.
- 5. Il faut encourager l'éducation civique au sujet du planning familial car, poussés
par la surpopulation, les fermiers utilisent des terres à faible rendement et des coteaux
escarpés pour produire ce qui est nécessaire à leur consommation. Ce qui contribue à
l'érosion des sols et à la dégradation des terres.
- 6. Le rapport propose des plans d'assurance contre la sécheresse et d'autres désastres
naturels, pour aider les communautés rurales en cas de sécheresse ou d'autres
catastrophes.
- 7. Il faudrait créer un Comité technique national sur le système de prévention
précoce, sous la présidence du commissaire chargé de la prévention, de l'aide et de la
réhabilitation en cas de catastrophe. Cela permettrait aux autorités d'arriver à des
niveaux acceptables d'assistance et de prévention des désastres.
Tout compte fait, il s'agit d'un rapport qui mérite d'être étudié de près pour
qu'on passe à une action immédiate!
END
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