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by Maqu Makhaye, Afrique du Sud, 19 mars 1998
THEME = VIE SOCIALE
Que se passe-t-il quand les services de la ville sont complètement à l'arrêt?
Le refus du Conseil local transitoire de Butterworth (TLC) de démissionner a eu comme résultat la fermeture de tous les commerces, des écoles, une gêne considérable pour l'hôpital. Finalement, il a fait de Butterworth une ville-fantôme. Plus aucun service essentiel ne fonctionne dans celle qui est considérée comme la seconde ville de l'ancien homeland Transkei, dans la province d'Eastern Cape. Butterworth se trouve sur la principale route nationale reliant la province d'Eastern Cape et d'autres provinces.
Les ouvriers municipaux sont partis en grève, les services de base se sont arrêtés, l'hôpital a refusé d'accepter de nouveaux malades, et a transféré ses patients dans d'autres hôpitaux à cause du manque d'eau.
Le TLC a eu des problèmes avec la communauté dès son entrée en charge, il y a plus de quatre ans. Le maire de la ville, Mr Anthony Bam, a refusé de démissionner, et cela a paralysé la ville - et ce n'est pas la première fois.
Déjà lors d'une grève antérieure, les banques, les écoles et le département de fourniture d'électricité avaient fermé boutique, causant un sérieux dommage à l'économie déjà branlante de la ville. Vers le même moment, les ouvriers en grève avaient coupé l'approvisionnement en eau et abandonné les ordures dans les rues. Il ne semble pas y avoir d'issue immédiate pour la grève actuelle. Que fallait-il donc faire?
Le Conseil exécutif d'Eastern Cape, sous la direction de Smuts Ngonyama, membre du Conseil exécutif en charge du Gouvernement local et du Logement, a fait savoir au TLC de Butterworth qu'il devait démissionner et laisser le gouvernement provincial mettre en place une équipe de réanimation administrative.
Mais le Congrès national africain (ANC) qui, avec Mr Anthony Bam, est majoritaire au TLC de Butterworth, a refusé de se retirer, comme le demandait le gouvernement provincial.
On a accusé les membres du TLC de Butterworth de corruption et de mauvaise gestion des fonds: non-paiement des impôts et des taxes par la plupart des conseillers, augmentation non autorisée des allocations des conseillers, utilisation non autorisée d'allocations financières accordées pour les plus pauvres, et utilisation de fonds publics pour des procès dans des affaires personnelles.
Mr Bam a toujours rejeté ces accusations, disant que c'était de la contre-propagande pour discréditer le conseil. Et d'ajouter que si certains conseillers avaient des fonds injustifiés, ils n'auraient plus eu la qualification nécessaire pour rester en fonction: "Tous les comptes de mes conseillers sont en ordre", dit-il. Mr Bam persiste dans son refus de démissionner, disant que son conseil prendrait les mesures qu'il faut. Tout cela afin de garder le contrôle sur la ville en pleine agitation. D'après lui, le conflit avec le gouvernement provincial est une affaire constitutionnelle et il s'est engagé à faire tout ce qu'il faut pour maîtriser la situation.
Dans le temps, Butterworth était considérée comme une ville avec des possibilités de croissance économique; mais maintenant c'est fini, à cause des événements actuels et de l'exode du secteur industriel. Beaucoup d'usines ont fermé laissant les gens sans emploi. Les commerces qui restent, (ils ne sont plus nombreux) ont menacé de s'en aller si la situation ne s'améliorait pas.
On se demande pourquoi le conseil et son président refusent de démissionner et de laisser la place au gouvernement provincial. Sont-ils réellement convaincus qu'ils servent mieux la population en restant en place, ou est-ce du pur entêtement?
Le dernier développement c'est que le gouvernement provincial a repris l'administration de la ville parce que le maire n'a pas voulu accepter l'ultimatum que lui avait imposé le gouvernement. Des administrateurs sont arrivés pour la reprise.
Dans une interview, Mr Ngonyama a dit que son gouvernement provincial tâchera d'obtenir une décision du tribunal qui fasse appliquer l'article de la Constitution (Art. 139) qui stipule: "Lorsqu'une municipalité ne peut plus remplir les obligations de sa charge aux termes de la loi, ou ne le fait pas, le Pouvoir exécutif provincial peut intervenir en faisant les démarches nécessaires pour assurer l'exécution de ces obligations".
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