CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS
by Doumbia Balla Moïse, Côte d'Ivoire, mars 1998
THEME = ECONOMIE
La Sodefor affiche ses ambitions
Dix-sept journalistes ivoiriens ont visité, dernièrement, la forêt classée de Tené, dans la sous-préfecture de Oumé (centre-ouest de la Côte d'Ivoire).
Pour la circonstance, le président du conseil d'administration, Mr Gaston Ouassenan Iconé, et le directeur de la Sodefor (Société de développement de la forêt), Mr Jean-Claude Anoh, ont effectué le déplacement jusqu'à Tené, dans le centre de gestion de Gagnoa, pour donner plus d'amples informations.
Les journalistes ont ainsi appris que Tené est une forêt classée de 50.000 hectares depuis la délibération faite en 1971. On y compte des essences telles que samba, fraké, koto, iroko, aniegré, kotibe, ira, sipo, tiama, acajou blanc.
Créée en 1966, la Sodefor a pour rôle, entre autres, la préservation et la gestion du patrimoine forestier, qui est de 600.000 hectares d'essences très diversifiées, et couvre une totalité de 169 forêts classées.
Placée sous la double tutelle du ministère de l'Agriculture et des Ressources animales et du ministère de l'Economie et des Finances, la Sodefor a aussi pour rôle de créer et d'entretenir les nouveaux peuplements et de préserver le capital forestier existant. A travers elle, le gouvernement ivoirien ambitionne de faire passer le taux de couverture forestière actuel de 14 à 20% d'ici l'an 2015.
Au plan économique, le bois joue un rôle important dans la balance commerciale. Il influence en effet le produit intérieur brut (PIB) à concurrence de 200 milliards de nos francs par an, et couvre 70% des besoins énergétiques des ménages. La forêt ivoirienne emploie actuellement plus de 30.000 personnes, dont 18.000 dans les unités industrielles de transformation du bois et des biens équipés. L'exportation en Europe des produits finis représente un chiffre d'affaire d'environ 80 milliards.
Les actions de la Sodefor sont financées à 53% par des prêts, à 14% de dons et à 33% de fonds propres en provenance de la vente des produits des plantations et des quotas attribués aux forestiers.
Au cours de cette visite enrichissante, les responsables ont passé en revue la politique de la Sodefor et ont signifié la répartition par superficie des essences plantées à Tené. Le teck: 11.423 hectares, le fraké: 4.343, le cedrela: 1.828, le gmelena: 2.224, le framiré: 619, le samba: 238 et divers: 13, soit un total de 20.688 hectares d'essences plantées.
Cette division utilise 33 employés. Il est établi que tous les travaux de préparation du terrain, des plantations, de l'entretien, des pépinières, de la sylviculture en général, sont confiés en sous-traitance à des entreprises privées, à des coopératives et à des groupes de jeunes paysans de la région.
Tené a été divisé en douze secteurs pour assurer une stricte surveillance et une lutte efficace contre les feux de brousse ou incendies. Des patrouilleurs de la Sodefor, en mobylettes ou en voitures équipées de radios portatives, sillonnent tout le territoire, leur priorité étant la lutte contre les intempéries.
La visite d'une usine de transformation du bois de teck a retenu l'attention des journalistes.
L'arrêté préfectoral n§ 23/POON/cab du 9 décembre 1993, confirmant la création de la Commission paysans-forêt (CPF), a permis à la Sodefor d'aménager un domaine de 10 hectares à la périphérie de Tené. Les 20 premiers paysans qui ont quitté leurs plantations en forêt classée ont pu s'installer sur ce site. Selon le directeur général de la Sodefor, les paysans qui se sont rendus coupables de déforestation dans le passé, ne l'ont pas fait délibérément, et n'ont pas mesuré toutes les conséquences de leur action. Il a par ailleurs reconnu le manque de moyens adéquats pour assurer la généralisation du programme de sensibilisation à la gestion durable du patrimoine forestier.
C'est pourquoi le soutien financier et l'appui technique des bailleurs de fonds sont sollicités pour réussir la mission confiée à la Sodefor: ramener le taux de couverture forestière à 20% d'ici 2015, en augmentant de façon significative les superficies reboisées et aménagées.
END
CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS
PeaceLink 1998 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement