ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 347 - 01/06/1998

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Zimbabwe

Révision de la Constitution


by John Gambanga, Zimbabwe, mars 1998

THEME = POLITIQUE

INTRODUCTION

Le Parlement du Zimbabwe composé de 150 membres est en train de revoir la Constitution,
rédigée après l'accord de Lancaster House et modifiée ensuite par divers amendements

En 1979, il y eut des négociations à Lancaster House, à Londres, sous la présidence de Lord Carrington. Trois protagonistes avaient participé à cet accord: la Grande-Bretagne, en tant que médiateur; les Rhodésiens, menés par Ian Smith et par l'évêque méthodiste Abel Muzorewa; les nationalistes noirs, qui avaient mené la guérilla pendant 16 ans, conduits par Robert Mugabe et Joshua Nkoma. Après trois mois de négociations, on signa l'accord qui préparait le chemin à la Constitution actuellement mise en discussionà Harare.

Vers la fin de février 1998, Dzikamayi Mavhaire, membre du Parlement (MP) pour Masvingo central, a déposé une motion demandant la révision de l'accord 1979 de Lancaster House et des amendements subséquents. Cette fois, les Britanniques, qui avaient servi d'intermédiaires pour le premier accord, ne sont pas là. La demande de révision vient après une série d'amendements à la Constitution, 14 au total, dont certains mineurs.

Les journaux locaux saluent la révision proposée, mais certains signalent que cela vient un peu tard dans le programme "en route vers la démocratie" du pays. Selon eux, il n'était pas nécessaire attendre 18 ans pour se rendre compte que la Constitution avait des défauts qu'il fallait corriger.

Le mois dernier, plusieurs parlementaires ont relevé que la Constitution ne précise pas combien d'années un président peut rester en charge. Mugabe est président depuis 1987, suite à un important amendement constitutionnel qui a transféré le pouvoir exécutif au président de la République - le rév. Canaan Banana a été président de 1980 à 1987.

L'amendement supprimait aussi le poste de Premier ministre; donc, désormais il n'y a plus un chef de l'Etat titulaire et un chef de gouvernement. Mugabe, qui a accompli deux mandats complets comme président, en est maintenant à son troisième, qui se terminera en 2002. Quand il se retirera, il aura été président pendant le temps record de 22 ans, ce que beaucoup estiment excessif pour une seule personne.

La Constitution ne prévoit rien pour que la succession se passe dans de bonnes conditions, et c'est un des sujets qui, selon les parlementaires, doit être étudié. Lazarus Nzarayebani, député pour Mutaro Sud, ancien combattant de la liberté, a déclaré franchement au Parlement: "Peu importe l'âge, peu importe la qualité du président, la durée du maintien en fonction doit être limitée par la Constitution". De nombreux députés ont appuyé ce point de vue, lors du débat sur cette motion, le mois passé..

Seconde Chambre

L'autre sujet capital à amender est la question de la seconde Chambre. L'accord de Lancaster House prévoyait deux Chambres; la Chambre haute (Sénat), de 20 membres, et la Chambre basse, de 100 membres, dont 20 représentant la minorité blanche. Cette garantie a été supprimée en 1990 pour permettre d'instaurer une seule Chambre de 150 sièges, sans aucune clause spéciale en faveur de groupes minoritaires tels les Blancs.

L'argument en faveur de la seconde Chambre est qu'elle est importante, parce qu'elle comprendra des chefs traditionnels, dont le pouvoir a été excessivement réduit par les amendements constitutionnels.

Les députés ont aussi demandé la réduction des pouvoirs du président, car ils considèrent la situation actuelle comme une incitation à la dictature. Il est intéressant de voir ce qui se passe quand il s'agit d'allouer les 150 sièges du Parlement: 120 membres sont élus, et 30 sont nommés par le président. Les députés insistent encore sur le fait que la Constitution doit apporter plus de transparence dans les nominations à des postes clés: secrétaires d'Etat, diplomates et dirigeants de parastataux.

Selon certains députés, si la Constitution elle- même ne peut être corrigée, il faut au moins revoir les 14 amendements pour qu'on puisse les abroger, en tenant compte des souhaits de la majorité.

D'autres modifications ont été apportées à la Constitution, certaines pour le bien du pays. La loi sur l'âge de majorité, en 1982, a permis aux femmes de posséder des biens et d'être traitées à l'égal de leurs homologues masculins. Cela a causé une grande joie au beau sexe.

En 1992, il y eut une modification majeure de la Constitution - The Land Amendment Act. Par cette loi, le gouvernement a pu dénombrer 1400 fermes commerciales appartenant à des Blancs, et qui sont maintenant destinées à la réinstallation de paysans sans terre.

END

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