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by Taye Babaleye, Nigeria, juin 1998
THEME = FEMMES
Une militante féminine ougandaise présente les arguments
en faveur du développement des femmes rurales africaines
"Pour s'attaquer avec succès aux problèmes du développement en Afrique, il est important que les gouvernements fassent tourner désormais les politiques de développement autour de la femme rurale africaine, car son rôle est au centre de tous les facteurs influençant le développement de l'Afrique subsaharienne".
Le Dr Joy Constance Kwesiga, doyen de la faculté des sciences sociales à l'université de Makerere (Kampala, Ouganda), a exposé cette thèse à l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA), basé au Nigeria, s'adressant à un grand nombre de responsables politiques, de diplomates, d'agronomes, de dirigeantes féminines et d'agriculteurs, à l'occasion de la série annuelle de conférences de scientifiques africains, le 19 mai.
Après sa conférence - intitulée: "Central et pourtant périphérique: la femme rurale fermière et les problèmes du développement de l'Afrique" - , le Dr Kwesiga a été admise comme administrateur de l'Institut, devenant ainsi la 7ème scientifique africaine membre de l'IITA depuis que cet institut à entamé la série de conférences en 1989.
D'après le Dr Kwesiga, l'agriculture joue un rôle majeur pour la subsistance des populations en Afrique subsaharienne. Comme ce secteur dépend surtout de petites exploitations rurales où les femmes fournissent la plus grande partie du travail, alors qu'elles sont déjà surchargées par le reste de leurs tâches, particulièrement la mise au monde et les soins des enfants, il faut privilégier l'intérêt pour le développement des femmes dont les efforts soutiennent le secteur. Le Dr Kwesiga s'est désolée de ce que "la vie des femmes de la campagne est écrasée par la tradition et les pratiques coutumières qui limitent encore leur accès et leur contrôle de ressources importantes, au détriment de leur développement et de leur progrès".
Elle a fait remarquer que, pour que l'Afrique se développe, il faut reconnaître, apprécier et estimer le travail et la contribution des femmes rurales en Afrique subsaharienne. Elle parla en faveur de leur émancipation dans les domaines politique, social, éducatif et culturel, pour que se réalise un processus de développement complet qui donnera à l'Afrique subsaharienne un nouveau visage économique.
Elle a insisté sur la "nécessité de faire quelque chose de différent. Il est aussi nécessaire d'introduire en Afrique subsaharienne un cadre qui aide les femmes rurales à ne plus être marginalisées". Elle fit remarquer que le manque d'indépendance idéologique en Afrique subsaharienne avait été un facteur de démotivation. "Quelles qu'en soient les causes, il est évident que les économies africaines doivent changer. Puisque les théories et les façons d'aborder les problèmes économiques utilisées jusqu'ici ont échoué, il faut trouver de nouvelles idées et de nouvelles façons d'aborder la question".
S'adressant précédemment à l'auditoire, le président du Conseil d'administration de l'IITA, le Dr Enrico Porceddu, Italien, a déclaré que la conférence du Dr Kwesiga faisait réfléchir. Il a qualifié la femme rurale africaine de "mère, infirmière, médecin, agricultrice, technicienne en alimentation, dévote, historienne, enseignante, commerçante, musicienne, artiste qui sculpte, peint et crée des images pour embellir son environnement". Il insista sur le fait qu'on "ne pouvait parler de développement économique de l'Afrique si on ne tenait pas compte du rôle de la femme rurale qui garantit la sécurité nutritionnelle sur le continent".
La série de conférences des scientifiques africains de l'IITA a débuté il y a une dizaine d'années en l'honneur d'un ancien directeur général de l'Institut, le Dr Bede Okigbo, pour ses immenses contributions à la recherche sur l'agriculture tropicale.
Fondé en 1967, l'IITA est un institut de recherche international pour l'agriculture, qui s'intéresse principalement aux systèmes de culture des petits exploitants dans les régions tropicales humides et subhumides d'Afrique et à l'amélioration de la productivité du manioc, du maïs, du plantain et de la banane, de la patate douce, du haricot noir et du soja.
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