ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 352 - 15/09/1998

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Zambie

Eau et hygiène publique


by Matte Sepo, Zambie, juillet 1998

THEME = VIE SOCIALE

INTRODUCTION

Le gouvernement zambien invite les privés
à investir dans le secteur de l'eau et de l'hygiène publique,
en cours de réforme, après de nombreuses années de négligence

L'apport privé est fort important. Sous le régime de l'ancien président Kenneth Kaunda, les services de fourniture d'eau ont beaucoup perdu en qualité et en efficacité. Leurs déficiences, ainsi que celles du système sanitaire, constituent un gros problème qui diminue la qualité de vie de beaucoup de gens et crée de sérieux dangers. La haute morbidité et la mortalité par maladies diarrhéiques et par infections parasitaires sont particulièrement critiques dans les quartiers fortement peuplés occupés par les squatters.

Beaucoup de gens n'ont pas accès à l'approvisionnement en eau potable: 4,27 millions de consommateurs (soit 43% de la population) sont reliés à l'eau courante dans les régions rurales et urbaines. Et seulement 3,12 millions de personnes (35%) ont accès à un système sanitaire.

Comme pendant plus de 20 ans on a fort peu investi pour le fonctionnement et la maintenance, la plupart des systèmes d'eau et d'égouts sont en mauvais état. Selon les conclusions d'un inventaire national et d'une étude de réhabilitation, il faudrait un minimum de 100 millions de dollars pour remettre en état ce secteur dans tout le pays. En conséquence, la participation du secteur privé est capitale pour la réhabilitation des fournitures d'eau et du système sanitaire dans ce pays d'Afrique australe qui compte près de 9 millions d'habitants.

En dehors du réinvestissement, l'étude a aussi constaté que les municipalités manquaient de main d'oeuvre qualifiée et expérimentée du point de vue technique, comptable et gestionnaire. Elles subissent aussi des pertes, à cause de fuites dues à un matériel mécanique et électrique qui fonctionne mal. On cite encore la basse tarification et l'inefficacité de la perception du prix de l'eau.

Réformes

Devant la nécessité d'une restructuration institutionnelle, la Zambie a lancé en mars 1993 des réformes en vue de commercialiser les réseaux de l'eau et des égouts. Ainsi, le gouvernement zambien s'est attaché à développer une politique économique pour encourager la croissance, créer un environnement favorable à un haut degré d'investissement et promouvoir la compétition, la productivité et l'efficacité.

Les réformes, supportées ensemble par le gouvernement zambien et des organismes étrangers comme l'organisation allemande GTZ et celle norvégienne NORAD, prévoient que le gouvernement cesse de s'occuper de 46 projets principalement de districts ruraux et de ceux de 22 conseils municipaux.

Actuellement, le fonctionnement et la gestion des systèmes d'approvisionnement en eau dans les districts ruraux sont organisés par le ministère du Développement de l'énergie et de l'eau, tandis que ceux des municipalités sont à la charge du ministère du Gouvernement local et du Logement. Jusqu'en 1993, tous les revenus perçus pour l'eau allaient au ministère des Finances. Deux sociétés seulement, la Chipata Water and Sewerage Company, dans la province orientale, et la Lusaka Water and Sewerage Company, de Lusaka, en vertu du Companies Act, ont travaillé de façon commerciale bien avant le début des réformes.

Le PCU

Depuis mars 1993, le gouvernement du président Frederick Chiluba, favorable à l'ouverture des marchés, a établi une "Unité coordonnée de programme" (PCU) pour en superviser la réalisation. Le secrétariat, le Groupe de développement du secteur de l'eau, (WSDG), a commencé à travailler en février 1994. On estime que, pour la fin de cette année, l'installation de services de distribution d'eau commercialement viables sera à un stade avancé.

Le cadre institutionnel adopté par le gouvernement zambien prévoit la transformation du PCU en un organisme statutaire nommé "Conseil national de l'eau et de l'hygiène publique", qui exécuterait les fonctions réglementaires. De son côté, le ministère du Gouvernement local et du Logement créerait un département des "Services d'infrastructure et d'appui" pour contrôler et coordonner l'investissement dans le secteur.

Bien que la Zambie ait invité les privés à investir dans le secteur, les fournitures d'eau et les installations sanitaires appartiendront au public. Il ne s'agit pas de privatiser le secteur mais de le commercialiser.

"Une autorité locale peut entrer en société avec le secteur privé par le partage d'actions ordinaires. Mais, dans ce type d'arrangement, l'autorité locale gardera une participation majoritaire", affirme Dennis Mwanza, chef du WSDG, basé à Lusaka.

Les autorités locales ont été autorisées à vendre au secteur privé jusqu'à 49% des actions. La Lusaka Water and Sewerage Company exploite déjà l'initiative du secteur privé pour développer la fourniture d'eau en gros.

Avec cette réforme, les autorités zambiennes s'attendent à voir les nouvelles compagnies du secteur de l'eau et de l'hygiène publique devenir financièrement viables dans les cinq à dix ans après leur formation.

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