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by Patrick L. Anundah, Kenya, juin 1998
THEME = VIE SOCIALE
Problèmes et conditions dissuasives
que rencontrent actuellement les producteurs de thé au Kenya
Transports - Le problème du transport (c.à.d. le mauvais état des routes et des véhicules) est un sérieux problème pour l'industrie du thé et ne contribue certainement pas à encourager les producteurs. Les véhicules employés dans l'industrie du thé ne sont pas régulièrement entretenus et ne conviennent pas pour ce travail. Ce qui signifie que le transport du thé subit de longs retards, de même que dans les centrales d'achat, où le thé se détériore. Les employés de la centrale obligent les producteurs à attendre de longues heures pour recharger le thé sur les véhicules après la vente. Il y a là évidemment un débouché pour les sans-emploi que le Bureau pour le développement du thé du Kenya pourrait embaucher pour charger les véhicules. A tout le moins, on devrait payer les producteurs de thé pour le travail que constitue le chargement.
La TVA - Il faut encourager les producteurs de thé à produire un thé de meilleure qualité. Si les produits liés à la production agricole (engrais, machines agricoles etc.) ne sont pas exempts de taxes, ils ne devraient pourtant pas être touchés par la TVA. Les producteurs devraient aussi bénéficier d'avantages fiscaux pour l'achat des machines agricoles importées telles que des moissonneuses combinées. Dans d'autres branches du secteur agricole, les producteurs de blé bénéficient de pareils avantages; pourquoi les producteurs de thé n'en jouiraient-ils pas aussi?
La taxe additionnelle - Comme si cela ne suffisait pas, on lève parfois une taxe additionnelle. Si un producteur a une rentrée d'argent exceptionnelle grâce à la quantité ou à la qualité de sa récolte, cette rentrée est aussi taxée. Cela signifie que les producteurs de thé risquent d'être "doublement taxés" pour leur travail. Officiellement, cette taxation au second degré est censée servir à l'entretien des routes desservant les plantations de thé et les centrales d'achat. Mais qui est, en réalité, responsable de la perception de cette seconde taxe? C'est une juridiction double, celle de l'autorité locale et celle de l'administration provinciale. Tout cela signifie qu'à long terme, c'est le producteur de thé qui sera perdant.
Les balances - Très importantes sont les balances des centrales d'achat. Beaucoup d'entre elles sont défectueuses par manque d'entretien, qui est censé être fait tous les ans, mais qui souvent ne l'est pas. Les employés des centrales d'achat règlent les ba-lances pour escroquer les producteurs. Il existe un "syndicat" comprenant les employés, les directeurs d'usines et aussi quelques producteurs de thé qui cherchent à "truquer le système" autant que possible.
Les sacs - Les sacs dans lesquels on pèse le thé ne sont pas du modèle requis. En fait, ils sont trop lourds. Cela signifie que le poids total est augmenté de 1,5 à 2kg et ce poids supplémentaire est déduit de celui du thé apporté par le cultivateur. On croit qu'il y a des irrégularités dans les procédures de fa-brication et d'acquisition de ces sacs. De toute façon, certains de ces sacs sont si vieux et si déchirés que le thé s'en échappe. Il est évident qu'il faut standar-diser le poids des sacs et veiller à ce qu'ils soient de bonne qualité.
Le paiement - On paie les producteurs par chèque pour tout montant excédent Kshs 500. Cela force les petits producteurs de thé à ouvrir des comptes en banque temporaires pour encaisser leurs chèques. Evidemment, les banques prennent leur part sur les commissions à payer pour tout encaissement de chèque. Souvent, les centrales d'achat sont situées loin des villes, les producteurs doivent donc parcourir une longue distance pour encaisser leur chèque. Alors se présentent des "intermédiaires", qui profitent de la situation en encaissant les chèques des producteurs à des taux exorbitants.
Si l'on veut que l'industrie du thé au Kenya échappe à la crise et à la stagnation, il est évident qu'il faut venir à bout de ces problèmes.
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