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by Patrick Mawaya, Malawi, juin 1998
THEME = EGLISE
On ne peut plus se contenter d'être une Eglise qui doit tendre la main.
Lors de l'ouverture d'un séminaire destiné aux dirigeants laïcs, l'évêque de Lilongwe, Mgr Tarcisius Ziyaye, a déclaré que l'Eglise ne peut se contenter de devoir toujours tendre la main.
Le séminaire, suivi par les représentants laïcs des trente-trois paroisses du diocèse de Lilongwe, plus cinq représentants d'institutions diocésaines, fait partie d'une série de séminaires organisés par le département pastoral du diocèse. L'ensemble du projet "Capacity Building" reçoit de l'aide du Fonds catholique pour le développement outremer (CAFOD ), l'organisation d'aide au développement de la Conférence épiscopale d'Angleterre et du pays de Galles. Le but du séminaire était d'étudier les moyens pour utiliser au maximum de leurs capacités les ressources humaines et matérielles, l'emploi et le partage à bon escient des compétences organisatrices et directionnelles du laïcat.
Plusieurs problèmes ont été abordés: développement, confiance en soi, sens des responsabilités, de gestion et de direction, place du laïcat dans l'Eglise, place de la religion dans la société moderne, stabilité de la famille comme base de toutes les vocations...
Le P. Mathias Perekamoyo, secrétaire pastoral du diocèse, explique: "Nous avons décidé de nous engager dans ce projet parce que, en tant qu'Eglise, nous sentions que nous ne réalisons pas tout ce qu'il faudrait. Nous avons trop compté sur les dons venant de l'extérieur. Dans beaucoup de paroisses, il y a des ressources, mais il n'y a pas de responsabilité. Nous devons aussi aider les gens à devenir capables de gérer les ressources qui sont à leur disposition".
Mgr Ziyaye dit: "En tant qu'Eglise nous avons tout intérêt à la formation continue. Nous avons besoin d'un développement intégral. Nous n'avons pas une Eglise statique mais une Eglise qui va de l'avant". L'évêque reconnaît le rôle immense que le laïcat pourrait jouer dans le développement de l'Eglise. "Dans le passé, dit-il, les laïcs se contentaient d'accepter les décisions; mais aujourd'hui, nous devons penser ensemble, faire des projets ensemble et agir ensemble. Les laïcs ne doivent pas se contenter d'accepter les décisions".
"La confiance en soi va de pair avec la responsabilité et la transparence", dit encore l'évêque. "Les gens disent que l'Eglise est riche..."; mais il cite la fermeture de certains séminaires (dans les diocèses de Zomba et de Dedza) comme signe du manque d'argent pour maintenir ces séminaires.
Ce n'est pas la première fois que le diocèse de Lilongwe aborde le problème de l'autosuffisance. Déjà en janvier 1973, Mgr Patrick Kalilombe écrivait dans une lettre pastorale "L'Eglise du Christ à Lilongwe, aujourd'hui et demain": "Notre projet pastoral diocésain ne sera valable que s'il peut inventer des moyens d'atteindre un degré satisfaisant d'autosuffisance. Qu'est-ce que cela comprend? Arriver à trouver des ressources locales, fixer un niveau de vie réaliste, développer un laïcat engagé, former des dirigeants laïcs locaux, créer de petites communautés chrétiennes".
Dans les années '50 et '60, certaines paroisses se suffisaient déjà à elles-mêmes avec des projets, comme celle de Guilleme, qui avait du bétail à vendre, ou de Nambuma, qui dirigeait la production de légumes vendus au détail aux commerçants. Mais tout cela s'est arrêté. Pour le moment, c'est comme si on repartait à zéro.
Le projet "Capacity Building" est bien adapté aux besoins du diocèse. Il y a cependant des défis. Comme le dit le P. Perekamoyo: "Si vous voulez du personnel vraiment qualifié, il faut le payer". C'est une claire référence au fait que, pour ses services, l'Eglise a fait appel à une main- d'oeuvre bon marché et à du personnel de qualité médiocre. "Et pour un service de qualité, il faut avoir un personnel qualifié".
Pour atteindre une vraie autosuffisance, l'Eglise connaît d'autres obstacles : le manque de ressources, la fonction de la hiérarchie à l'intérieur de l'Eglise, un clergé pas assez conscient de son véritable rôle, le fossé s'élargissant entre prêtres et laïcs... Il y a encore des prêtres qui croient qu'ils sont la paroisse et que c'est à eux seuls que reviennent les décisions!
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