ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 353 - 01/10/1998

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Côte d'Ivoire

Problèmes et espérances


INTRODUCTION

Deux courts articles nous donnent une petite information
sur des sujets dont on ne parle pas beaucoup en terre africaine:
la drogue et les zones franches.

1 - La drogue en milieu rural

by Doumbia Balla Moïse, Côte d'Ivoire, juillet 1998

THEME = <+><+>DROGUE<+><+>

La drogue, cette calamité qui frappe l'humanité depuis plusieurs décennies, n'épargne aucun pays. La Côte d'Ivoire est aussi concernée.

Jadis, seules les grandes agglomérations urbaines formaient la cible principale de ce fléau et on y déploya de grands moyens pour le combattre. Malheureusement, ces dernières années, la drogue a connu une expansion fulgurante jusque dans nos villages et campements. Une enquête dans ces zones dites de haute sensibilité, où le taux de consommation de la drogue est tristement croissant, nous a permis de constater que le mal a gagné le milieu rural. On y produit et consomme à souhait drogues et stupéfiants, et la jeunesse en est le principal artisan. Mais l'aggravation de la situation est due en partie à des adultes, qui ont pour principale activité la production et la vente de ces produits.

La drogue fait désormais partie intégrante du quotidien de la population villageoise, surtout de la jeunesse. Les départements de Duekoué et de Bangolo (dans la région de Man) sont des zones de forte appréhension et les populations en font les frais. Des jeunes, déçus de leur condition de déscolarisés et par la mésaventure de l'exode rural, s'adonnent à ce vice.

Dans certains quartiers, la culture du chanvre indien et de la cocaïne rivalise maintenant avec les grandes rizières. La drogue est vendue et achetée comme des petits pains, par les jeunes et même par des mamans. Dans cette zone, ces choses se passent comme sur un marché de gros et le commerce se fait à longueur de journée, sous le regard impuissant des forces de l'ordre. Même si parfois des fournisseurs sont démasqués.

Cette situation interpelle les autorités africaines, plus particulièrement en Côte d'Ivoire.

 


2 -  Les zones franches

by Doumbia Balla Moïse, Côte d'Ivoire, juillet 1998

THEME = ECONOMIE

L'Organisation internationale du travail (OIT) à tenu, du 11 au 15 mai 1998, à son siège d'Abidjan, un ate-lier sur la protection des droits syndicaux et des conditions de travail.

L'atelier - auquel étaient invités des responsables syndicaux de plusieurs pays africains francophones - aura permis aux participants d'échanger leurs points de vues autour du concept de la zone franche et des enjeux économiques et sociaux qu'elle présente pour nos Etats.

La zone franche en l'Ile Maurice - A l'initiative du gouvernement mauricien, une zone franche d'exportation a été créée en 1970 et débuta ses opérations en 1971. Les objectifs principaux du gouvernement étaient, dans un premier temps, d'acquérir davantage de devises étrangères, et ensuite de créer de nouveaux emplois. Selon les participants, l'expérience mauricienne s'est avérée payante. Le gouvernement, au début des années 80, a offert aux investisseurs potentiels des facilités, tournant autour de 10 à 20 ans d'exonérations fiscales sur les revenus de l'entreprise et de 5 ans sur ceux des dividendes; l'exemption des taxes à l'importation des machines, équipements et pièces détachées; le rapatriement libre des capitaux investis, etc. Autant d'avantages qui avaient effectivement attiré une quantité considérable d'investisseurs étrangers.

Le cas ivoirien - Le concept a toutefois soulevé des vagues au cours de l'atelier. Si l'expérience mauricienne a connu du succès, c'est qu'une partie importante de l'investissement était constituée de capitaux locaux, constatent les experts. Le modèle de ce pays est-il transportable dans les autres Etats de la région? Quelles précautions prendre pour que cette nouvelle formule ne soit pas appliquée mécaniquement par nos Etats?

On prit le cas de deux points francs en Côte d'Ivoire, Grand Lahou et Jacquesville, deux villes du sud du pays. Les trois principales centrales syndicales ivoiriennes, FESACI, UGTCI et DIGNITE, se demandent quelles démarches adopter pour être associées aux discussions et négociations qui engageront la vie des employés dans ces zones franches.

Les participants ont unanimement reconnu que ce principe n'est pas loin d'un esclavage sous une nouvelle forme. Au dire des séminaristes, les investisseurs se fondent sur deux raisons pour la création de points francs: premièrement, ils permettent aux Etats en développement d'acquérir des devises étrangères et, deuxièmement, ils favorisent de nouvelles opportunités d'emploi. Forts de ces deux arguments, ils contournent les règlements du travail, échappant au contrôle des pouvoirs publics, les inspections de travail. Dans les zones franches, l'employé est déshumanisé, certaines entreprises payant en dessous du SMIG. Et les produits sont exportés directement.

Il est urgent que nos Etats exigent un minimum de garanties sociales et salariales aux multinationales.

END

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