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by Stan Dongo, Zimbabwe, juin 1998
THEME = SIDA
Les pères rédemptoristes du Zimbabwe
se sont joints à la bataille contre la propagation et les effets du sida,
mais à cause de problèmes économiques,
leurs efforts ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan.
Depuis la détection de la maladie en 1985, on estime qu'à peu près un million et demi de Zimbabwéens ont été infectés par le virus HIV. Le groupe d'âge des 20-40 ans est le plus atteint, ce qui cause pas mal de problèmes sociaux et économiques. Dans une récente interview, le Père Ronald Mcainsh, un rédemptoriste qui dirige une paroisse de plus de 3.000 familles pauvres dans une banlieue surpeuplée de Harare, laissait percer son mécontentement au sujet du programme économique du gouvernement, qui rend ridicule tout essai d'améliorer la vie des orphelins des victimes du sida.
Dans la paroisse de Tafara-Mabvuku, les pères rédemptoristes ont été chargés de prendre soin de plus de 600 orphelins des victimes du sida. La plupart de ces orphelins sont des enfants d'immigrants du Malawi, du Mozambique et de la Zambie. Ces orphelins sont toujours envoyés chez les pères par les soeurs de la Petite Compagnie de Marie, chargées d'une salle d'hôpital pour les victimes du sida.
Ces soeurs, aidées par quelques assistants médicaux de l'endroit et par des pères rédemptoristes, visitent les gens pour évaluer leurs besoins; mais comme le coût de la vie monte en flèche, dit le Père Mcainsh, son bureau ne peut faire plus que de donner des bons de repas, grâce à l'aide de bienfaiteurs européens.
A cause de la dévaluation du dollar zimbabwéen, chaque famille orpheline reçoit par semaine en moyenne un chèque alimentaire d'environ 10 $US. En plus d'avoir perdu leurs parents, beaucoup de ces orphelins ne peuvent plus aller à l'école, n'ayant personne pour payer leurs frais de scolarité. Il y a aussi un gros problème pour fournir à ces enfants des cartes d'identité, difficiles à obtenir à cause de la bureaucratie du gouvernement.
Le Père Mcainsh ne compte plus le nombre de fois qu'il a envoyé des familles au département de l'assistance publique, pour demander de l'aide, mais à la fin de la journée les enfants sont renvoyés de l'école parce qu'ils ne peuvent pas payer certains frais, ou des droits d'inscriptions, qui ne sont pas couverts par les subsides du gouvernement. La pauvreté étant très répandue, seulement 5% des enfants atteignent le certificat d'études du niveau ordinaire.
Malgré les moyens financiers restreints, les pères ont commencé quelques projets, mais ils n'ont pu réaliser grand-chose par manque de fonds. Le Père Mcainsh souligne: "Nous avons quelques groupes d'entraide, et un plan pour l'alphabétisation des adultes, surtout pour les femmes; mais nous sommes dans l'impossibilité de changer la situation économique de tout le pays. Il n'y a aucun espoir d'amélioration en vue, aussi longtemps que le gouvernement dépense plus pour la défense que pour la santé et l'éducation. Les deux budgets ensemble, celui de la santé et celui de l'éducation, n'atteignent même pas un dixième de celui de la défense. Pour réduire les dépenses, le gouvernement a suspendu, sans cérémonie, une des promesses faites avant l'indépendance, d'assurer la santé à tous avant l'an 2000".
Il faut noter ici que la menace du sida ne fait que s'accroître. Le taux le plus élevé de la mortalité est enregistré dans les régions urbaines. Le coût journalier pour soigner un malade du sida dans les hôpitaux ruraux est de 10 $US, mais dans les hôpitaux urbains il est de $50, selon l'estimation de la Banque mondiale. Ce qui signifie que beaucoup de familles vivant dans les villes et cités sont incapables d'accéder à des soins médicaux quand elles sont atteintes du sida.
L'Eglise catholique est une des organisations chrétiennes qui s'efforcent de venir en aide aux victimes du sida et à leurs familles, parce que les autorités des hôpitaux gouvernementaux ont la réputation de congédier les patients qui sont encore très malades.
A cause du désir des femmes d'avoir une famille nombreuse, 30% des femmes enceintes sont séropositives, et 50% des enfants nés de mère HIV meurent entre la deuxième et la troisième année. Il en résulte qu'à cause de leurs coutumes ancestrales de planification des naissances, au moins 60.000 enfants sont devenus orphelins par le sida.
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