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by Mathurin Momet, Bangui, octobre 1998
THEME = ELECTIONS
Les élections législatives s'annoncent sur fond de fraudes
Alors que le mandat de l'Assemblée nationale tire à sa fin, le régime de Patassé met tout en oeuvre pour retarder les élections afin de pouvoir organiser des fraudes, attendant le départ de la Mission des Nations unies en RCA (MINURCA) dont le mandat se termine dans quelques mois.
Dans l'ouest du pays, où il s'est rendu pour la pré- campagne, le chef de l'Etat a été accueilli par des huées.
Parmi les manoeuvres du parti au pouvoir pour frauder les élections ou retarder leur tenue, on peut noter:
Devant cette dérive de Patassé, le Groupe des 11 partis d'opposition (G11 ), l'Union syndicale des travailleurs de Centrafrique (USTC) et l'Union des forces acquises à la paix et au développement (UFAP) ont dénoncé ces tentatives de fraude par des déclarations et des manifestations, les 7 et 14 septembre.
Au conseil des ministres du 9 septembre, les ministres appartenant à l'opposition ont attiré l'attention du chef de l'Etat sur le danger qu'il courait en faisant voter cette loi par l'Assemblée nationale. Le Premier ministre lui- même, Michel Gbezera-Bria, n'a pas manqué de dire au président Patassé que c'était une question d'opportunité.
Après le retrait de ces projets de loi, le président Patassé, prétextant encourager des débats démocratiques, a sollicité la prorogation du mandat de l'Assemblée nationale et y a fait glisser des dispositions concernant la prorogation de son propre mandat. Le 9 septembre, les élus du peuple ont exigé et obtenu le retrait des dispositions concernant le mandat présidentiel.
La Commission électorale mixte et indépendante (CEMI) vient de rendre public le calendrier des prochaines consultations populaires. Il prévoit le déroulement des campagnes électorales du 7 au 21 novembre, le premier tour des élections au 22 novembre et le second tour au 13 décembre 1998.
Malgré la publication de ce calendrier, la CEMI reste confrontée à des difficultés financières, dues au non versement par l'Etat des 50 millions de fcfa inscrits dans le budget 98 pour les préparatifs du scrutin. La France, qui s'était engagée aux côtés du Japon pour payer les per- diem des membres de la coordination de la CEMI, a décidé de les réviser à la baisse.
Bien que les sondages soient favorables à l'opposition, les partis qui la composent doivent transcender leurs querelles de leadership et leurs calculs politiciens pour garantir leur succès aux élections.
A l'approche de la fin du mandat de la MINURCA, le 31 décembre 1998, et après les multiples accords militaires signés par Patassé avec le Nigeria, la R. D. du Congo, l'Ethiopie, le Sénégal, le Tchad, le Soudan, l'Egypte et la Libye, le peuple centrafricain ne cesse de se demander si ces scrutins auront bien lieu et ce que lui réserve l'après-élection, si Patassé n'obtient pas la majorité parlementaire.
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