ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 355 - 01/11/1998

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Zambie

L'édition scolaire en danger


by Gideon Simwinga, Zambie, août 1998

THEME = ECONOMIE

INTRODUCTION

Les prix d'impression grimpent; les matériaux importés sont taxés;
la monnaie locale, le kwacha, se déprécie continuellement. . .
Quel avenir pour les manuels scolaires?

Les éditeurs se plaignent que le coût d'imprimerie locale est trop élevé, surtout pour les maisons d'édition qui viennent de se lancer. Ils disent que, dans un climat libéralisé, ils ne sont pas en position de rivaliser avec les éditeurs étrangers, le coût d'impression jouant contre eux. Pour le moment la situation favorise les multinationales. Leurs livres sont imprimés en dehors de la Zambie et entrent dans le pays sans taxe, comme tous les livres importés.

Multinationales

Les multinationales ont de l'argent, beaucoup plus que les éditeurs locaux. Elles peuvent donc développer les matériaux de base des manuels scolaires conformément aux syllabus locaux, et imprimer les livres à l'étranger. Les éditeurs locaux trouvent que c'est injuste. Ils disent que, si le gouvernement ne cesse pas de taxer les matériaux d'imprimerie importés, les aidant ainsi à rivaliser favorablement avec les éditeurs étrangers, leur industrie s'enrayera.

Entre 1994 et 1996, le gouvernement zambien avait suspendu les taxes sur les voitures de transport de passagers, pour que les exploitants en importent plus. Aujourd'hui la Zambie est un des rares pays africains ayant un transport de passagers vraiment efficient. Si le gouvernement faisait de même en faveur des éditeurs, la situation s'améliorerait. Les imprimeurs pourraient alors importer des nouvelles machines et des pièces de rechange, et en même temps améliorer la qualité des livres, et peut-être abaisser le coût de l'impression.

L'aide du gouvernement est nécessaire

Le président de l'Association des libraires et des éditeurs de la Zambie (BPAZ), Joseph Muyuni, affirme qu'il est urgent que le gouvernement soutienne les efforts des imprimeurs et des éditeurs locaux, assurant ainsi que les écoles aient assez de manuels. A l'occasion d'un séminaire sur la profession et les aspects légaux de la publication, tenu pour les éditeurs au Barn Motel, à Lusaka, du 17 au 21 août, il disait: "Pour le moment il n'y a pas de manuels scolaires dans les écoles à tous les niveaux. Le gouvernement ferait bien d'apporter son aide pour développer la production de livres dans le pays". Et le directeur du "Times Printpak", Edwin Kameya, appela le gouvernement à considérer sérieusement les problèmes des éditeurs. Lors d'une interview il dit: "Le gouvernement devrait arrêter de chercher des donateurs de livres, et assister plutôt les éditeurs locaux à démarrer. " Il ajouta: "Il y a pour le moment une grande pénurie de manuels scolaires dans le pays, et cela n'est pas bon". M. Kamenya se dit convaincu que les donateurs n'apporteront pas toujours leur aide à la Zambie. Par contre, si le gouvernement aide les éditeurs locaux de ses ressources, les écoles en profiteront.

Le manque de livres a créé un autre problème sérieux: les Zambiens ne lisent pas. Les gens cessent de lire dès qu'ils quittent l'école. Au lieu de s'informer par des livres ou toute autre littérature, les Zambiens dépendent de l'information de bouche à oreille.

La "Tente des lecteurs"

Le BPAZ s'efforce de retourner la situation, et cela commence à porter des fruits. Lors de la Foire du livre, il a organisé une "Semaine de lecture" pendant laquelle les gens sont invités dans une tente pour y lire. Bien que cette foire n'ait lieu qu'une fois par an, la "Tente des lecteurs" sera transportée dans chaque province, pour donner à tous la possibilité de lire et de savoir quels livres sont sur le marché. Jusqu'ici la tente s'est rendue à Solwezi, dans la province du nord- ouest, et dans la province de Lusaka.

Quand les gens commenceront à lire, les auteurs, les éditeurs et les libraires eux aussi seront encouragés. Il faut encourager les auteurs locaux à publier leurs oeuvres. Le gouvernement doit cesser de dépendre de livres donnés, d'autant plus que ces livres venant de l'étranger ne sont pas toujours appropriés aux besoins de la Zambie. Surtout, les écoles devraient faire lire des oeuvres écrites par des Zambiens, des produits de leur propre sol. La même chose vaut pour l'imprimerie. Il est important que les imprimeurs locaux soient en mesure de satisfaire aux besoins des éditeurs locaux, en leur faisant payer un prix honnête pour un produit de qualité.

END

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