ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 355 - 01/11/1998

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Nigeria

Le Nigeria, frère aîné de l'Afrique occidentale


by Alpha R. Jalloh, Sierra Leone, août 1998

THEME = POLITIQUE

INTRODUCTION

Le Nigeria veut jouer pour le moment,
le premier rôle au sein de l'ECOMOG.
Mais, plus tard?

Depuis que les guerres au Libéria et en Sierra Leone ont commencé, en 1990 et 1991, le Nigeria a joué un rôle dominant dans les campagnes pour le maintien de la paix, menées par le corps de surveillance pour le maintien de la paix, ECOMOG, au sein de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique occidentale). Son rôle a cependant soulevé des débats violents en Sierra Leone. L'adjoint du Haut-Commissaire du Nigeria en Sierra Leone, M. Joe Keshei, a été interviewé le 3 août sur quelques problèmes courants.

Q = Quel sera l'engagement du Nigeria dans les opérations du maintien de la paix en Afrique occidentale, quand il n'aura plus la présidence de la CEDEAO ?
R = L'engagement du Nigeria dans les opérations du maintien de la paix n'a rien à voir avec la présidence de la CEDEAO, spéficiquement en relation avec l'ECOMOG. Quand ce dernier fut fondé, le Nigeria n'avait pas la présidence de la CEDEAO. Depuis lors, la présidence a été assurée à tour de rôle par l'ex-président Dauda Jawara, de la Gambie, puis par Gnassingbe Eyadèma, du Togo, ensuite par l'ex-président Nicéphore Soglo, du Bénin, et, enfin, juste avant nous, par Jerry Rawlings, du Ghana. Notre engagement dans les opérations pour sauvegarder la paix est resté le même. Ce que nous désirons c'est assurer une paix et une sécurité durable dans le sous-continent.

Q = Le Nigeria s'est-il fixé un temps limite à son engagement dans les efforts d'ECOMOG pour mettre fin à la guerre de la Sierra Leone, ou bien s'est-il engagé jusqu'à la fin de cette guerre?
R = Nous espérons que la situation en Sierra Leone ne traînera pas trop longtemps, et que l'ECOMOG pourra finir son mandat qui inclut la création d'une nouvelle armée en Sierra Leone.

Q = Le Nigeria a supporté la plus grosse partie des dépenses de l'ECOMOG; y a-t-il des chances qu'il soit aidé, ou bien a-t-il déjà été aidé par des organisations internationales, en particulier par des agences de l'ONU?
R = En ce qui concerne l'ECOMOG, le Nigeria supporte encore le poids de ces opérations. Récemment il y a eu une aide de pays donateurs et d'organisations. Je m'inquiète surtout de la qualité de cette assistance, et quelle partie de cette assistance parvient directement à l'ECOMOG.

Q = Certains, surtout dans le monde occidental, considèrent le Nigeria comme une puissance impériale dans l'Afrique occidentale. A-t-elle des ambitions territoriales?
R = Je ne crois pas avoir déjà entendu décrire le Nigeria comme étant une puissance impériale. Mais, quoi qu'il en soit, nous n'avons aucune ambition territoriale. Les dirigeants nigérians qui se sont succédé l'ont dit bien clairement. Nous croyons fermement que l'Afrique, laissée à elle-même, est capable de résoudre ses problèmes. Il est connu que l'aide que le Nigeria a donné aux pays de l'Afrique occidentale en particulier, et aux autres pays de l'Afrique en général, est sans pareil sur le continent. Nous n'avons jamais affiché le montant de notre assistance. Dans les années 70, au plus fort de la crise tchadienne, le Nigeria a dépensé plus de 80 millions de dollars américains, dans des opérations de maintien de la paix. Pour autant que je m'en souvienne, nous n'avons pas colonisé le Tchad.

Q = Il y a eu plusieurs articles, dans la presse locale, dénonçant des violations des droits de l'homme par des soldats nigérians, au cours de ces opérations de l'ECOMOG. Ne pensez-vous pas que cela puisse créer une hostilité virulente entre les Nigérians et les Sierra-Leonais?
R = Je ne dirais pas qu'il y a eu "plusieurs" articles. Certes, il y a eu "quelques" articles; mais, plus que des violations des droits de l'homme, ils concernaient plutôt un excès de zèle de quelques soldats. Les autorités de l'ECOMOG ont toujours dû faire face à ces problèmes.

Q = Il y a eu des tentatives de promouvoir un commerce bilatéral entre le Nigeria et la Sierra Leone. Mais maintenant que les rebelles du RUF ont repris les hostilités, il y a peu de chance d'y arriver. Reste-t-il encore des alternatives d'investissement pour les investisseurs nigérians?
R = Il y a encore des possibilités pour une coopération bilatérale entre le Nigeria et la Sierra Leone. Finalement, les gens commenceront à voir ce que la coopération pourrait leur apporter. Nous voulons améliorer et augmenter le volume du commerce.

Q = Croyez-vous que le gouvernement du général Abdulsalam Abubakar puisse mettre en route une stratégie pour consigner les militaires nigérians dans leurs cantonnements, évitant que leur présence sur la scène politique ne soit imitée par d'autres militaires de l'Afrique occidentale?
R = Je ne crois pas qu'un chef militaire puisse faire en sorte qu'un coup d'Etat soit impossible. Il y a eu plusieurs coups, même contre des régimes militaires. En fin de compte, tous ensemble nous pouvons mettre fin à ces coups en Afrique, en nous assurant que les gouvernements soient plus sensibles aux besoins du peuple.

END

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