ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 357 - 01/12/1998

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Mozambique

Echos de la conscription


by Alfredo Libombo, APB, Afrique du Sud, octobre 1998

THEME = ENFANTS

INTRODUCTION

Des milliers de jeunes sont enrôlés dans l'armée mozambicaine
mais tout le monde n'est pas d'accord avec cette pratique

Le gouvernement croit que son programme d'enrôlement a un grand succès. Toutefois, il doit admettre que certains parents emmènent leurs enfants au Malawi voisin pour échapper à la conscription. Cette attitude non coopérative des parents montre combien ils ne sont pas d'accord avec une politique qui oblige les jeunes en âge de conscription de s'enrôler pour le service militaire.

Une fédération d'organisations non gouvernementales, connue sous le nom d'Association pour restaurer l'espoir, fait actuellement campagne pour détourner d'un nouvel enrôlement les anciens enfants-soldats de la guerre civile.

Enfants-soldats

Fidelino Anselmo, porte-parole du ministère de la Défense, pense que tout suit son cours. D'après lui, récemment, 5.228 jeunes se sont inscrits en une semaine. Le ministère de la Défense fait de son mieux pour faire comprendre au public l'importance du service militaire: "La participation aurait pu être plus importante n'était-ce le manque de postes mobiles qui oblige les jeunes à accomplir de longues distances pour atteindre les lieux d'enrôlement. Mais pour la prochaine saison de recrutement, on enverra des unités mobiles dans les écoles, sur les marchés et ailleurs, là où il y a de fortes concentrations de jeunes en âge de conscription".

Cependant, le fait que certains enfants sont envoyés au Malawi pour échapper à la conscription est bien un indice de l'impopularité du concept de service militaire et indique clairement que les citoyens du Mozambique refusent la militarisation du pays.

La guerre civile au Mozambique s'est terminée en 1992 par la signature d'un accord général de paix, entre le gouvernement et l'ancien mouvement rebelle RENAMO. Malgré cela, il y toujours des flambées de violence, et cela a poussé le gouvernement à trouver de nouvelles recrues pour les forces armées, surtout dans la jeune génération.

La fédération des ONG, qui se consacre au bien- être des enfants, a adressé une pétition au gouvernement et au Parlement pour qu'on légifère au sujet de la conscription des anciens enfants-soldats. Il est bien de rappeler que, des deux côtés, il n'y a jamais eu une démobilisation officielle des enfants-soldats, après la signature de l'accord de paix en 1992.

L'Association pour restaurer l'espoir est décidée à empêcher l'enrôlement d'enfants dans les forces armées. Bien plus, elle veut rendre les gens conscients du fait que ces enfants sont blessés psychologiquement, socialement et moralement quand ils font l'expérience de la violence et quand on les encourage à infliger la violence à d'autres. "Ces enfants ont de sérieux problèmes psychologiques. Ils ne peuvent plus faire confiance aux adultes qui les forcent à utiliser des armes", dit le coordinateur de la campagne, Boia Efraim Jr.

"Cependant, demande l'Association, s'il n'y a pas moyen d'empêcher qu'on recrute des enfants pour les forces armées, qu'au moins on les charge d'autres fonctions que de celle de manipuler des armes".

Campagne de conscientisation

Jusqu'ici le gouvernement n'a pas encore répondu aux efforts de l'Association, mais Efraim reste optimiste. "Nous faisons campagne dans les rues et nous avons l'intention de recueillir des signatures pour soutenir nos objectifs et les présenter au Parlement". L'Association pour restaurer l'espoir continuera à lutter pour les droits des enfants, pour qu'ils ne soient plus jamais forcés de porter les armes.

END

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