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by Edward Kwame Yankson, Sierra Leone, septembre 1998
THEME = CORRUPTION
Le gouvernement du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP),
mené par le président Tejan Kabbah,
a commencé une vaste campagne anti- corruption
Cette action contre la corruption voudrait éliminer tous les éléments corrompus qui travaillent dans les ministères et les organismes parastataux et améliorer ainsi l'économie nationale. Il tend aussi à réaliser la promesse du gouvernement de promouvoir la transparence et le sens des responsabilités comme moyens de soutenir la démocratie chèrement acquise en Sierra Leone.
Le président Kabbah est considéré par la plupart des Sierra-Léonais comme assez tiède quand il s'agit de prendre des décisions contre certains fonctionnaires gouvernementaux qui ne remplissent pas correctement leurs fonctions officielles. Il a maintenant dans son équipe un technocrate, adepte de la manière forte, dont le souci majeur est de voir le pays atteindre le sommet du développement global. Le Dr James Jonah, ancien représentant permanent de Sierra Leone auprès des Nations unies, est maintenant ministre des Finances, du Développement et du Plan. Le Dr Jonah est le fer de lance de la campagne anti-corruption et sa réputation sans tache lui a gagné le soutien du pays.
Le Dr Johan a montré combien il était sérieux en licenciant 23 comptables et aides-comptables de son propre ministère qui s'étaient arrangés avec d'autres comptables des provinces du sud, de l'est et du nord du pays pour dérober quelque US $500.000 au pays. Ce vol avait été découvert par un comité de révision des comptes présidé par le comptable principal. L'équipe a découvert des reçus fictifs au registre du personnel portant les noms de travailleurs- fantômes, de fausses signatures sur les registres de quittances, etc. Une fois achevé l'audit dans la zone occidentale, les accusés passeront en justice.
La dernière décision du cabinet de destituer la direction de la Loterie de l'Etat a fait espérer que le pays appauvri pourrait peut-être connaître des temps meilleurs. Durant les cinq dernières années, cette compagnie, connue sous le nom de Lotto, a vécu dans son monde à elle, grâce à la cabale de directeurs corrompus connus comme les "intouchables". Ils réussissaient à acheter tout cabinet ministériel chargé de les superviser, mettant ainsi le gouvernement dans l'impossibilité de contrôler leurs activités. Chaque tentative du gouvernement pour démasquer la corruption du Lotto était sabotée par certains fonctionnaires qui voulaient leur part du gâteau national. Mais le Dr Johan et le ministre du Commerce, Allia Bangura sont allés personnellement aux bureaux du Lotto, rue Skaka Stevens, à Freetown, pour donner leur ordre de marche aux cinq principaux gérants. Le conseil de direction fut dissous en même temps. Les ministres des Finances et du Commerce vont temporairement gérer eux-mêmes le parastatal jusqu'à la désignation d'une nouvelle équipe de direction.
La présidente du conseil de direction du Lotto, Mme Zainab Bangura, qui était aussi coordinatrice d'une ONG du nom de "Campagne pour une bonne gouvernance", avait envoyé sa lettre de démission avant l'action du gouvernement. Il faut rappeler que Mme Bangura avait été désignée par le président Kabbah en 1996, et que c'est elle qui avait fait démarrer la campagne destinée à écarter la direction corrompue du Lotto. Cette direction avait été mise en place par le régime militaire du capitaine Strasser en 1992.
La firme d'audit britannique Panell Kerr Foster a été engagée par le gouvernement SLPP pour examiner les activités de Lotto au cours des années 1994 à 1996. Cette étude a coûté environ $50.000 au gouvernement. Les comptables britanniques ont découvert que la gestion du Lotto était déficiente, mais le sabotage et la pression politique exercée par certains fonctionnaires, liés à la "mafia" du Lotto ou payés par elle, ont tenté de supprimer le rapport d'audit de Panell Kerr Foster pour empêcher le gouvernement de prendre des mesures rigoureuses. Cependant, la pression croissante exercée par la presse indépendante a forcé le gouvernement à contrôler le Lotto ainsi que d'autres parastataux appartenant au gouvernement, comme l'Administration de l'Energie, l'Administration des Ports, l'Administration des Aéroports de Sierra Leone et la Compagnie des Télécommunications de Sierra Leone. Des commissions d'enquête parlementaires ont été créées pour contrôler ces institutions. Cette démarche est le résultat des découvertes du rapport d'audit sur le Lotto, fourni par Panell Kerr Foster.
Les employés du Lotto avaient entrepris une grève sur le tas, le 28 juillet 1998, pour exiger le renvoi de l'équipe des cinq gestionnaires. Les employés ont exposé une liste de griefs, comprenant principalement des accusations de corruption étendue, d'irrégularités financières, de représailles, de mauvaises conditions de travail, et d'absence de promotions et d'augmentations pendant plus de quatre ans.
Les Sierra-Léonais se sont montrés satisfaits de la décision de gouvernement de s'attaquer à la corruption. Selon des experts politiques, l'économie de Sierra Leone sera en équilibre à la fin de cette action anti-corruption et tous les travailleurs gagneront le minimum vital.
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