ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 358 - 15/12/1998

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS



Botswana

La Cour internationale de justice


by Prof. Malema, Botswana, novembre 1998

THEME = RELAT. INTERN.

INTRODUCTION

La Cour internationale de justice à la Haye doit entendre,
en février 1999, les plaidoiries du Botswana et de la Namibie
à propos de l'île de Sedudu que se disputent les deux pays

Molosiwa Selepeng, le secrétaire permanent pour les affaires politiques auprès du président du Botswana, a dit: "Le 15 février, on commencera à plaider devant la cour, mais on ne s'attend pas à ce que l'affaire se termine avant le 5 mars 1999. Le Botswana sera représenté par une délégation de huit experts, dont deux Britanniques et un Allemand. Ils plaideront devant un ensemble de 15 juges du tribunal international".

De quoi s'agit-il?

Sedudu est une île déserte de 3 kmý, située au long de la rivière Chobe, dans la région frontalière de Caprivi. En Namibie elle est connue sous le nom de "Kisikili". La dispute date de 1992, quand les deux pays ont commencé à envoyer leurs forces armées tout au long des frontières communes. A cause de la situation tendue, l'ex-président du Botswana, Katumile Masire, et son homologue namibien, Sam Nujoma, se rencontrèrent à Kasana, une ville du nord, sous la direction du président zimbabwéen Mugabe. A la fin de cette réunion qui dura toute la journée, un communiqué fut publié déclarant qu'une commission d'experts serait créée pour définir la frontière entre les deux pays. Cette commission devait baser ses conclusions sur le Traité anglo-allemand de 1890 et le Traité anglo- allemand-portugais de 1892, ainsi que sur les cartes de ce temps- là. Ils avaient convenu aussi de mettre fin à toute dispute ou action qui pourrait envenimer les relations entre les deux pays.

"Les activités économiques, telles que la pêche, peuvent continuer, pourvu que les filets ne soient pas tendus en travers du fleuve", stipula le communiqué final. De même, la présence militaire dans la région devait être réduite, sauf pour combattre les braconniers.

On déplace les poteaux des buts

Mais les tentatives d'un arrangement amical, en 1995, n'eurent aucun succès, les deux équipes de négociateurs ne parvenant pas à se mettre d'accord sur les frontières internationales. Les Namibiens prétendaient que l'île était bien à eux, qu'ils y faisaient paître leurs troupeaux et y pêchaient depuis longtemps, bien avant que le pays ait pris son indépendance en 1990. Ainsi, avant d'accepter de déférer l'affaire à la Cour internationale de justice, le président Masire accusa les Namibiens de "déplacer les poteaux des buts".

En février de l'année dernière, les deux parties se retrouvèrent pour une première fois à La Haye pour y présenter leurs arguments écrits, dans le but de trouver une solution à la dispute frontalière la plus controversée en Afrique australe.

Le Botswana a engagé les services du londonien Ian Brownlie, professeur de droit international. Il sera assisté par un compatriote et un expert allemand non encore nommé. M. Selepeng a dit: "L'équipe juridique du Botswana sera composée de huit haut-fonctionnaires du bureau présidentiel, du département des relevés topographiques et de cartographie, d'experts en hydrogéologie, et d'autres."

Les deux pays sont aussi impliqués dans une autre dispute frontalière à propos de l'île de Situngu, dans le fleuve Linyanti, à 270 km au nord de l'île de Sedudu. La querelle concernant cette région marécageuse de 14 km sur 7, commença en octobre de l'an dernier, quand les soldats du Botswana y trouvèrent un champ cultivé sur le côté méridional du fleuve, qu'ils prétendent leur appartenir. Les ministres de la Défense de la Namibie et du Botswana se rencontrèrent dans la ville namibienne de Katima Mulilo. A leur tour, ils décidèrent de créer une commission d'experts pour déterminer les frontières entre les deux pays.

La Namibie exigea le départ des troupes botswanéennes de cette région, mais sans succès. Le gouvernement du Botswana accepta cependant que ceux qui avaient cultivé ces champs pouvaient y rester jusqu'à la moisson.

Mais la commission d'experts ne s'est pas encore réunie. Ils attendent encore le feu vert du Parlement namibien pour participer à cette commission.

END

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 1998 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement