CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS
by Mathurin Momet, Bangui, octobre 1998
THEME = SIDA
Les premiers cas de sida en République
centrafricaine ont été identifiés en 1984.
Depuis, l'épidémie est en constante progression.
La population centrafricaine est estimée à trois millions d'habitants, dont la toute grande partie sont des jeunes. C'est aussi parmi ces derniers, dans la tranche d'âge des 20 à 45 ans, que les cas cumulés du sida sont les plus élevés. Au 31 décembre 1996, on signalait officiellement 3.219 cas parmi les jeunes de 20 à 29 ans, et 2.949 parmi ceux de 30 à 39 ans. Le taux de prévalence chez les femmes enceintes en 1996 variait de 1,8 à 14,8% pour la capitale Bangui, et de 1,6 à 20% pour les villes en province. Le facteur principal qui favorise la maladie est, de l'avis de tous, la misère.
Le combat contre cette épidémie se fait tant par le gouvernement, que par les organisations non gouvernementales et le secteur privé.
Le gouvernement. - La lutte contre le VIH/sida a été amorcée par le gouvernement en 1987. Le fléau fut déclaré problème prioritaire de la santé par un arrêté ministériel du 30 janvier 1987. Au cours de cette même année, le gouvernement créa le Programme national de lutte contre le sida et les MST, le PNLS, et lui nomma un responsable. Le bureau du PNLS est l'unité centrale de coordination pour la lutte contre ces maladies.
Mais l'organisation se répartit également à travers tout le pays. Au niveau sous-préfectural on retrouve le Groupe de réflexion et d'action contre le sida (GRAS), au niveau communal le Groupe info-sida (GIS), et enfin au niveau des villages le Commando sida (CS). Ces trois organes sont chargés de la diffusion de l'information sur le sida et les MST et fonctionnent sous le contrôle et l'impulsion du Comité préfectoral des soins de santé primaires (CPSSP), qui coordonne leurs activités.
Les organisations non gouvernementales. - Les ONG se sont également impliquées dans les actions à mener pour éradiquer ou limiter l'expansion de l'épidémie. Leurs activités sont coordonnées par le Réseau des organisations nationales de lutte contre le sida (RONALSI).
Le secteur privé. - Finalement, un Comité intersyndical de lutte contre le sida se charge d'organiser et de planifier les actions au sein des entreprises commerciales et industrielles, les assurances, les banques, etc.
Quelles sont les actions menées par toutes ces institutions?
L'instauration du PNLS en 1987 a été suivie de plans àcourt et à moyen terme.
A moyen terme, la mise en oeuvre du premier plan de lutte contre le sida a permis de:
Ces plans à court et à moyen terme (1988-1993) ont été relayés par un deuxième plan à moyen terme (1995-1999) qui, en plus du maintien et du renforcement des activités de prévention, devra développer des interventions multisectorielles pour réduire l'impact de l'épidémie sur les individus, les familles et la communauté, et sur l'économie du pays.
Les ONG se sont également engagées, à leur niveau, dans la lutte contre le sida, notamment par l'organisation de mini-sessions de formation et de campagnes de sensibilisation, par la promotion du marketing social de préservatifs et d'activités génératrices de revenus, et par des visites et des soins à domicile.
On peut noter en particulier l'implication de l'Eglise catholique, à travers l'organisation Caritas et les sociétés St. Vincent de Paul. Elles se sont engagées dans la sensibilisation des chrétiens dans les différentes paroisses et dans la mise en place de comités de lutte contre le sida dans chaque diocèse.
D'autres Eglises se sont regroupées dans la Coordination des Eglises impliquées dans la lutte contre le sida (CEILS). Il s'agit de l'Eglise du Christ Roi, l'Eglise pentecôtiste, l'Association nationale des Eglises baptistes, l'Eglise apostolique et l'Union des Eglises évangéliques des Frères. Le CEILS organise des campagnes de sensibilisation au sein de ses propres Eglises, mais aussi au sein de celles qui n'en sont pas membres.
Comme dit plus haut, le secteur privé opère à travers le comité intersyndical de lutte contre le sida. Entre autres, ils ont procédé à une sensibilisation des travailleurs sur la matière, et à l'identification des points sensibles dans les entreprises. Comme les ONG, ils n'ont négligé ni le marketing social de préservatifs ni l'aide aux travailleurs malades.
En effet, prévenir le sida est une chose; prendre en charge ses victimes en est une autre. En Centrafrique, la prise en charge des victimes du sida comprend notamment:
Notons enfin que le PNLS et les ONG qui luttent contre le sida bénéficient de tranches d'antenne à la radio nationale et à la radio Notre Dame (privée catholique) pour informer et sensibiliser le grand public.
La prévention de la transmission du VIH reste la première priorité. Pour atteindre cet objectif, de multiples activités continueront à être développées à travers tout le pays. La seconde priorité sera d'atténuer l'impact du VIH/sida sur les personnes malades, leurs familles et la communauté, en particulier par la prise en charge des orphelins.
END
CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS
PeaceLink 1999 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement