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by Edward Hobbs Gama, Malawi, janvier 1999
THEME = EGLISES
Lors de son assemblée de décembre 1998
à Harare,
à la veille du nouveau millénaire,
le COE a lancé un appel en faveur de
l'aide aux pauvres
et d'un avenir meilleur pour tous
Le COE (Conseil oecuménique des Eglises) a tenu du 3 au 14 décembre 1998, à Harare, capitale du Zimbabwe, sa 8ème Assemblée sur le thème: "Tournez- vous vers Dieu - Réjouissez-vous dans l'espérance". C'était aussi l'occasion de fêter son 50ème anniversaire. Tout au long de l'Assemblée, les Eglises d'Afrique ont marqué leur présence et, à la fin, les 5.000 délégués représentant quelque 339 Eglises chrétiennes ont promis de "rester ensemble" et de "tâcher de maintenir la solidarité avec l'Afrique".
L'Assemblée du Zimbabwe a confirmé et reconnu la place de l'Afrique parmi les membres du COE. Lors de sa première Assemblée en Afrique, tenue en 1975 à Nairobi, Kenya, la majorité des membres venait d'Europe et des Etats-Unis; aujourd'hui, la plupart d'entre eux provient des régions australes du monde et de l'Afrique.
Une caractéristique de l'Assemblée de cette année a été l'utilisation du "Padare", terme shona signifiant "place de rassemblement", place du marché. Dans ce cadre, se sont tenues conférences et discussions sur des sujets tels que la paix, la réconciliation, les programmes d'ajustement structurel, la violence, les personnes déplacées, les enfants-soldats, la pauvreté, la suppression de la dette (un des problèmes cruciaux), le VIH/SIDA, les Eglises et la solidarité avec les femmes.
Le 14 décembre, Nelson Mandela, considéré comme l'homme d'Etat et le pacificateur le plus important d'Afrique, a honoré l'Assemblée de sa présence. Il a qualifié les 50 ans d'existence du COE de période de lutte pour la paix dans le monde, attribuant aux missionnaires chrétiens son ascension et son éducation. Il a fait appel à un nouvel ordre du monde pour réduire le fossé entre pauvres et riches: "Nous devons éradiquer la pauvreté. Nous devons restructurer les institutions actuelles pour que la vie prenne du sens pour tous. Les droits qu'on dit universels devraient mettre fin à la famine, aux maladies et au problème des sans-abris", a-t-il dit, en exhortant les dirigeants africains à résoudre les conflits armés dans le respect des droits de l'homme (autre sujet qui suscita une série de débats à l'Assemblée).
L'Assemblée a parlé du prochain millénaire comme d'un temps de "Jubilé". Dans l'ancienne tradition juive, la période du Jubilé était une période de maîtrise des injustices et de la pauvreté et de reprise de bonnes relations. Dans le Nouveau Testament, Jésus étend la vision du Jubilé en proclamant la bonne nouvelle aux pauvres, la délivrance aux captifs, la vue aux aveugles et la libération aux opprimés. Jésus a appris à ses disciples à prier pour que nos dettes nous soient remises comme nous les remettons à nos débiteurs. Le commandement du Jubilé reste d'actualité aujourd'hui, comme il l'était il y a des milliers d'années. L'Assemblée a déclaré que l'asservissement, par la dette, des pays les plus pauvres aux gouvernements et aux créanciers occidentaux constitue l'esclavage d'aujourd'hui.
Les Eglises participant à l'Assemblée, et d'autres groupements oecuméniques, soutiennent la "Coalition du Jubilé 2000" dans sa campagne pour l'annulation des dettes impayables des pays pauvres, vu l'échec du FMI et de la Banque mondiale dans leur initiative pour les "pays pauvres très endettés".
Le document final de l'Assemblée du COE affirme que la concentration toujours croissante de la richesse entre les mains de quelques pays, et la baisse catastrophique du niveau de vie dans les pays les plus pauvres, doivent être corrigées dans le sens du Jubilé des anciens temps. On ne peut tolérer plus longtemps l'actuelle crise de la dette. Le COE invite les nations créancières à annuler la dette des pays pauvres pour leur permettre de prendre un nouveau départ pour le nouveau millénaire.
Dans sa déclaration finale, le COE dit: "Le détournement des ressources de peuples appauvris, vivant sous le fardeau d'un lourd endettement vers de riches pays occidentaux créanciers, constitue une violation des droits de l'homme. L'impunité grâce à laquelle les créanciers peuvent imposer pareille politique est une parodie de justice. Le niveau élevé de la dette et la dégradation économique qui s'en suivent mènent inévitablement aux conflits sociaux, à la désintégration nationale et finalement à la guerre. Il faut cependant remarquer que, dans certains pays particuliers, les dictatures militaires et les régimes corrompus ont mené leur pays à un endettement inacceptable."
END
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