ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 362 - 15/02/1999

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Mali

Forum politique


by Alexis Kalambry, Mali, janvier 1999

THEME = POLITIQUE

INTRODUCTION

Explorer les vertus du dialogue

Depuis deux ans, le Mali a vécu une crise politique qui a donné une image fort négative du pays et a entraîné des troubles sociaux à n'en plus finir.

Les élections de 1997

Cette crise était née des dernières élections des mois de mars à mai 1997. Il fallait à ce moment renouveler les mandats des élus municipaux, de l'Assemblée nationale et du président de la République.

Le Mali compte à ce jour 72 partis politiques. Pour les élections, les partis avaient exprimé leur manque de confiance en l'administration, ce qui a entraîné en février 1997 la création d'un organisme autonome, chargé de superviser et d'organiser les élections: la Ceni, la commission électorale nationale indépendante.

Mais, très vite, avec les premières élections communales que la Ceni encadra en mars 1997 et dont la Cour suprême annula les résultats, cet organisme se vit decrié et boycotté par un grand nombre de partis de l'opposition. Et comme conditions à leur participation à la poursuite des élections, ces partis demandaient la dissolution de l'Assemblée nationale, la démission du président de la République et l'institution d'un comité transitoire; toutes choses que le pouvoir en place refusera. C'est ainsi que beaucoup de partis de l'opposition ne participeront plus au reste du processus électoral et ne reconnaîtront pas pendant longtemps les institutions nées de ces élections.

Forum

Assez vite, on s'est rendu compte que le problème venait du silence des textes fondamentaux de la République sur bien des aspects de la crise. Il y avait donc nécessité de relire ces textes. C'est le président de la République lui-même qui en lança l'idée en disant que "les textes qui nous dirigent sont ceux que nous avons voulus. S'ils ne font plus notre affaire, il n'y a aucune raison pour ne pas les changer. Rien ne vaut des textes consensuels".

C'est ainsi que, du 9 au 13 décembre 1998, des "concertations" furent organisées dans toutes les régions du Mali pour relire la Constitution, la charte des partis, le statut de l'opposition, le code électoral et la loi sur la presse. Après les régions, des délégués mandatés se sont retrouvés à Bamako pendant dix jours, du 21 au 29 janvier 1999, pour tirer une conclusion définitive. Et pour une fois, la majorité de la classe politique et de la société civile a pris part au forum qui a sorti des conclusions importantes, rassemblées dans un document de 200 pages intitulé "Synthèse du forum politique national".

Notons par exemple qu'il est mentionné désormais dans la Constitution, selon la récommandation expresse du président de la République Alpha Oumar Konaré, que "nul ne peut, en aucun cas, exercer plus de deux mandats présidentiels". L'Etat s'engage aussi, selon des critères que les participants ont défini, à financer les partis politiques qui ont un rôle de formation civique à jouer. Et pour la presse, il est stipulé qu'un journaliste ne fera plus de détention préventive pour un délit de presse.

Pour le Premier ministre, Ibrabim Boubacar Kéita, qui a clos le forum, c'est là "une bonne occasion pour sceller l'encrage du Mali dans la mouvance démocratique mondiale".

END

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