CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS
by Médard Libani, Congo-Brazza, février 1999
THEME = CULTURE
Brazzaville abritera, du 1er au 8 août 1999,
la deuxième édition du
Festival panafricain de musique (FESPAM)
dans un pays qui se relève à peine de la violence
Les attaques meurtrières entre ex-ninjas et cocoyes et les forces gouvernementales appuyées par les militaires angolais et les ex-cobras, sont devenues monnaie courante. Plus d'un an après la fin de la guerre civile qui a ravagé le pays (de juin à octobre 1997) et le retour à la tête de l'Etat du président Denis Sassou Nguesso, le Congo s'est encore enfoncé dans la violence. Le nombre de personnes déplacées est estimé à plus de 200.000. Malgré cela, les organisateurs du Fespam ont décidé d'aller de l'avant et de tenir le Festival panafricain de musique aux dates prévues, du 1er au 8 août prochain. Mais...
L'initiative suscite de l'engouement auprès des partenaires, mais le comité d'organisation se dit dépourvu des moyens de ses ambitions. Selon le ministre de la Culture et des Arts, chargée du tourisme et présidente du comité de direction du Fespam, Mme Aimée Mambou Gnali, le manque de financement entrave considérablement la réalisation des activités promotionnelles préparatoires du Fespam, ainsi que le respect de l'agenda du commissariat général. Ainsi, l'Etat congolais n'a pas encore pourvu le festival de la dotation initiale attendue.
Cependant, la présidente du comité de direction souhaite que ce grand rendez-vous culturel africain ait un écho en Afrique, conforme aux idéaux de paix et d'unité selon l'esprit de l'OUA, instigateur du festival. "Si le Fespam arrivait à donner une autre image de l'Afrique, nous aurions atteint notre but", fait remarquer un membre du comité. Cet événement panafricain s'inscrit dans le cadre de la renaissance du Congo. "Loin de nous décourager, nous attendons les moyens pour faire la ronde des pays invités à prendre part au festival, pour leur déposer les invitations", affirme un cadre du ministère de la Culture.
Pour éviter de tomber dans les erreurs de la première édition du festival, organisée en 1996 à Brazzaville et qui a été quasiment un fiasco pour cause de mauvaise organisation, le nouveau gouvernement, investi à la suite des incidents meurtriers des dernières semaines, s'attelle à réussir la deuxième.
La capitale doit renaître de ses cendres. Cette entreprise concerne tout le monde, y compris le président de la République. C'est pourquoi, tous les vendredi matin à Brazzaville, toutes les activités (administrations, marchés, établissements publics et privés) sont arrêtées au profit de l'assainissement de la ville. Pour le monde scolaire, cette tâche est accomplie le samedi. Les établissements publics et privés sont tenus de mettre sur le fronton de leurs édifices des enseignes lumineuses. Et le renouvellement de la peinture devra contribuer à rendre Brazzaville plus accueillante et hospitalière.
Appelée jadis Brazza la verte, la capitale est devenue aujourd'hui Brazza la poubelle. Bien des rues, avenues et autres artères ont perdu leur beauté d'antan. Elles sont pour la plupart victimes d'érosion et servent, sous le regard indifférent des autorités, de dépôt de tas d'immondices. "Nombre de places publiques comme les hôpitaux, les écoles et les marchés, inspirent la nausée. Les souris et les mouches s'y disputent l'espace avec les crapauds et les moustiques. Dans ces conditions, on risque facilement d'être contaminé par toutes sortes de maladies", s'indigne un Brazzavillois.
Face à cette Brazzaville sans visage, l'Union européenne avait accordé au Congo, en septembre 1998, une aide non remboursable d'un montant de 400 millions de francs cfa. Ces fonds, qui rentrent dans le cadre de la reconstruction après la guerre de 1997, servent au financement des travaux de réhabilitation du réseau d'évacuation des eaux pluviales de Brazzaville. Selon les responsables de l'Agence française de développement, qui opère en qualité de maître d'oeuvre, ce projet, qui compte 600 personnes, consiste dans le curage et l'entretien des caniveaux, des abords des fossés et des cours d'eau, au stockage et à l'évacuation des ordures ménagères, et à l'identification des sites pour la mise en dépôt des produits de curage. Les principaux caniveaux traités représentent 11,5 kilomètres. Les travaux, dont la durée d'exécution est de cinq mois, sont localisés sur les secteurs de Moungali, Poto-Poto, Ouenzé et Mpila, victimes d'inondations récurrentes.
Pour le comité d'organisation du Fespam, beaucoup de choses restent à faire pour la tenue et la réussite de cet événement culturel. Bon nombre d'hôtels devant servir à l'hébergement et la restauration des invités ont été détruits durant la guerre. Pour contourner cette difficulté, les autorités ont trouvé des palliatifs: héberger les invités dans les internats des écoles publiques, les campus universitaires et au Congo- Kinshasa, d'où leur transport sera assuré chaque matin et à la fin de la soirée.
END
SOMMAIRE | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS
PeaceLink 1999 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement