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by Anicet L.Quenum, Bénin, janvier 1999
THEME = SANTE
Une nouvelle menace pour la santé des Africains
Un nouveau fléau semble compromettre les chances de développement en Afrique. On l'appelle: ulcère de buruli. Ses effets pernicieux et son extension rapide dans la sous- région ouest-africaine donnent du souci aussi bien aux spécialistes de la santé qu'aux décideurs politiques.
Dans ses signalements cliniques, l'ulcère de buruli se manifeste sous la forme d'une plaie chronique due à une bactérie appartenant à la même famille que la lèpre et la tuberculose. Dans un passé encore très récent, il prenait l'allure d'une fatalité au Bénin. Aujourd'hui, les malades sont un peu mieux lotis quant à leur prise en charge, quoique la guérison de cette plaie relève toujours à la fois de l'incertitude et de la ténacité.
En fait, ce nouveau fléau, apparu la première fois au Bénin en 1988, laisse la médecine sans défense en l'absence de médicaments efficaces. Les seules choses qui soient véritablement possibles, c'est le dépistage et un effort de traitement par la conjonction de moyens médicaux, chirurgicaux et physiothérapiques.
Les attentes des autorités sanitaires et des malades pourraient être soulagées avec le lancement officiel du Programme national de lutte contre les ulcères de buruli et l'inauguration d'un centre de dépistage et de traitement à Lalo, une localité du sud-ouest du Bénin.
C'est déjà un grand pas, nécessaire mais insuffisant. Il va falloir poursuivre les recherches pour mieux cerner le mode de transmission de cette bactérie. Pour l'instant, on en est toujours aux hypothèses. Une première pense que la transmission se ferait par voie respiratoire, comme la tuberculose. Une seconde hypothèse incrimine les voies de contact, comme la lèpre. Reste une troisième, du domaine de la superstition, qui met en cause le mauvaise sort et autres malédictions...
En tout cas, pour tous les spécialistes, il est évident que cette bactérie responsable de l'ulcère de buruli vit et sévit en zone tropicale, dans de petits foyers en rapport avec un écosystème aquatique, surtout quand il est insalubre. D'où son nom de "maladie du poisson" que lui ont donné certaines populations du Bénin. D'autres la qualifient simplement de "plaie incurable".
Au Bénin, l'ulcère de buruli est déjà passé dans la catégorie des problèmes de santé publique avec 3.000 cas déclarés à ce jour. Et en Afrique de l'Ouest, cette affection est maintenant classée troisième dans le répertoire des maladies infectieuses, après la lèpre et la tuberculose. Faut-il y voir une prochaine rivale du SIDA ou une complice? Qui sait?
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