ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 367 - 01/05/1999

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Kenya

Les prisonniers vont aider les communautés


by Yvonne Sampoda, Kenya, mars 1999

THEME = VIE SOCIALE

INTRODUCTION

Les prisons du Kenya sont surpeuplées et déshumanisantes.
Le procureur général, Amos Wako, essaye d'y remédier
en activant le projet de loi de 1998
sur l'Organisation du service à la communauté

Le petit poste de police de Nyamira a une cellule de détention ne mesurant de 3 mètres sur 3. Souvent, elle contient de 30 à 50 détenus, alors qu'il n'y a de la place que pour 5. C'est monnaie courante dans la majorité des prisons kényanes. Des informations fiables indiquent que les prisons du Kenya, avec une capacité de 5.500 détenus, en contiendraient actuellement plus de 33.000, sans compter ceux qui croupissent dans les cellules de détention préventive, attendant leur parution devant le juge.

M. Amos Wako a proposé une solution à ce problème. Il a réussi à convaincre le Parlement de donner son aval au projet de loi pour l'Organisation du service à la communauté, qui permettrait, à ceux qui sont déjà emprisonnés depuis 2 à 3 ans, d'opter pour un service communautaire.

D'après ce projet, le service communautaire est un "travail public non rémunéré au service de la communauté". Cela comprend les constructions de routes ainsi que leur entretien, des travaux de conservation et d'amélioration de l'environnement, des projets pour la conservation, la gestion et la distribution de l'eau. D'autres champs d'action pourraient être envisagés: par exemple les travaux d'entretien des écoles gouvernementales, des hôpitaux et autres services sociaux publics, et tout travail dans les maisons d'accueil et orphelinats.

Précisons toutefois que les tribunaux ne pourront imposer le service communautaire sans le consentement du délinquant, et que le jugement devra être prononcé en sa présence.

Selon le professeur Anyang'Nyongo, parlementaire socio- démocrate, cette loi aurait dû être votée depuis longtemps. Les prisons kényanes ressemblent à des «chambres de la mort» où on envoie les gens pour mourir. Il n'y est pas question de réhabilitation. En plus, le système carcéral a prévu plus de cellules pour les hommes que pour les femmes; d'où un surpeuplement dans les prisons pour femmes.

M. Shariff Nassir, ministre adjoint de l'Intérieur, qui a sous son autorité le département des prisons, aurait dit: «Les prisonniers ne sont pas en vacances dans les prisons; ils ne sont pas là pour y vivre une vie confortable!».

Le nouveau projet de loi est aussi destiné à compléter un décret concernant le travail pénal à l'extérieur de la prison, pour les condamnés dont la peine ne dépasse pas six mois. Ce décret, déjà appliqué depuis quelque temps, fait travailler ce genre de prisonniers près de chez eux, sous la surveillance des directeurs de prison et de l'administration provinciale.

Tout compte fait, les autorités des prisons et les agents de probation trouvent que cette approche est un moyen de faire activer le projet de loi pour l'organisation du service communautaire et aussi pour la réhabilitation des prisonniers.

END

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