ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 367 - 01/05/1999

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Malawi

Les ONG divisées sur le financement


by Akwete Sande, Malawi, mars 1999

THEME = ELECTIONS

INTRODUCTION

Cette année, le Malawi aura ses secondes élections multipartites.
En 1994, certaines ONG avaient joué un rôle crucial
dans l'éducation civique des électeurs.

Une organisation quasi religieuse, le Comité des affaires publiques (PAC), dont les membres venaient de tous les groupes de l'opposition et de différentes Eglises, avait été chargée de superviser l'élaboration d'une nouvelle Constitution, et d'organiser le référendum de 1993 qui mena aux élections générales l'année suivante. C'est le PAC qui négocia avec le gouvernement pour qu'il y ait des élections crédibles. Après ces élections, le PAC avait redéfini son rôle en y incluant celui de contrôler tout abus de pouvoir.

Mais ici les difficultés surgirent, le PAC ayant perdu la confiance du gouvernement et de l'opposition. Cela devint plus apparent en 1996, lorsque le PAC ne réussit pas à réconcilier le gouvernement et l'opposition, et quand celle- ci organisa le boycott du Parlement. Ce boycott fut déclenché après que le président Muluzi eut nommé dans son cabinet des membres de l'opposition, sans passer par les leaders des partis.

Le financement - A l'époque, les activités du PAC avaient été financées par divers donateurs. Mais avec l'avènement de la démocratie, d'autres ONG locales se chargèrent aussi de l'éducation civique. Les donateurs voudraient voir des élections correctes, promettant une aide financière pour cette éducation. Les élections approchant, et bien avant que les politiciens puissent commencer leurs campagnes, voilà que les ONG se disputent entre elles à propos de cette aide.

Les organisations donatrices ont promis plus d'un million de dollars, et plus de huit organisations pour les droits de l'homme ont été enregistrées ces cinq dernières années. Un ancien politicien, Shyley Kondowe, a lancé l'Institut malawien des affaires démocratiques et économiques (MIDEA). Vera Chirwa, la femme de feu Orton Chirwa, un homme politique éminent, a son organisation à elle: le "Carer". Ollen Mwalubunju, qui a passé des années en exil, a organisé le Centre pour les droits de l'homme et la réhabilitation (CHRR). L'Eglise catholique a sa Commission justice et paix. Ces quatre organisations se sont groupées en un consortium, avec un programme bien défini. Mais on leur reproche de ne pas avoir consulté les autres organisations, dont le PAC, avant l'élaboration de leur plan d'action. On les accuse d'avoir contacté les donateurs en se faisant passer pour le seul groupe légitime dans la campagne d'éducation civique. Récemment, ces donateurs avaient donné des milliers de dollars pour cette campagne et pour publier des articles dans des hebdomadaires de choix. Il va sans dire que les autres publications ont été étonnées de ne pas avoir été approchées pour la publication de ces articles.

Il y a peu, les organismes donateurs avaient organisé une rencontre avec ces ONG. Les journalistes en étaient exclus, mais une source intérieure a dévoilé aux reporters qu'il y avait eu de violents échanges entre le consortium des quatre organisations et les autres ONG. Ces dernières accusaient le consortium de n'être qu'une «couverture de partis politiques, surtout de celui au pouvoir: le Front uni démocratique», et en même temps d'être à la solde de l'opposition.

La Commission électorale, principal superviseur des élections, a annoncé qu'elle était prête à collaborer avec toutes les ONG et qu'elle s'efforcerait de faire en sorte que l'éducation civique soit bien faite, sans avantager un quelconque parti politique. Entre-temps, le Parlement a fait des amendements à certaines sections de la loi électorale en vue de garantir la liberté des élections. Il y aura une période de campagne électorale officielle pour les partis, commencée en mars cette année, pour finir trois mois plus tard. Pour empêcher la vente des certificats d'enregistrement, les électeurs recevront une carte d'identité, et il n'y aura qu'un seul bulletin de vote, avec la photo de tous les candidats aux élections présidentielles et législatives. Les élections de 1994 avaient été unanimement qualifiées de succès, mais les partielles qui suivirent avaient été gâchées par l'apathie des électeurs et la vente des cartes d'enregistrement. «Nous voulons faire en sorte que tous les électeurs viennent aux urnes. Pour y arriver, nous avons besoin de toutes les organisations d'éducation civique», dit le juge Hanjahanja, président de la Commission électorale, en ajoutant que les donateurs ont promis de financer les élections, dont le coût est estimé à 20 millions de dollars.

END

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