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by Patrick Mawaya, Malawi, mars 1999
THEME = ECONOMIE
Le 27 février 1999, on lançait
à l'Institut de gestion du Malawi, à Lilongwe,
la ECAMA, Association économique du Malawi.
Les objectifs de l'ECAMA sont de promouvoir et d'encourager des débats ouverts et des dialogues sur la politique économique au Malawi; de participer à l'évaluation des conditions économiques et de développement; et de sauvegarder et promouvoir le statut des sciences économiques en tant que profession.
Pour atteindre ces objectifs, l'association compte préparer et publier des articles sur les travaux et les délibérations de l'association; assurer que chaque membre en particulier ait l'occasion d'exprimer ses opinions; encourager et promouvoir l'étude de la profession; organiser des conférences et des réunions pour des cours et des exposés et leur diffusion; créer une bibliothèque à l'usage de ses membres; rassembler et publier des informations utiles aux membres de la profession. L'association compte aussi prévoir une tribune où les économistes et autres parties intéressées se réuniraient et discuteraient sur des thèmes économiques pour améliorer leur statut.
Dans son discours inaugural, lors du lancement de l'association, M. Mark Katsonga Phiri, le président de la chambre du commerce et de l'industrie du Malawi, disait: "Cette association aurait dû voir le jour depuis longtemps. Les économistes que le pays a produits depuis les années 1960, n'ont pas eu le privilège de participer àla mise en forme de l'avenir économique du Malawi. Les économistes sont très importants, surtout maintenant que le pays passe par des crises économiques nombreuses. Le Programme d'ajustement structurel, que le Malawi avait commencé de mettre en oeuvre en 1981, n'a pas apporté des améliorations à l'économie. La misère sévit toujours et notre industrie est sur le point de s'écrouler. C'est une approche coordonnée qui a fait défaut, ce qui a empêché le succès de la politique économique du Malawi". Et M. Phiri de continuer: "Partout on ne parle que d'inflation et de dévaluation. Il ne faut pas être un économiste pour comprendre que des malheurs économiques menacent notre pays; mais nous ne sommes pas condamnés à être pauvres indéfinitivement. Je me demande pourquoi ce sont toujours les donateurs, tels que la Banque mondiale et le Fond monétaire international, qui doivent prescrire des solutions aux problèmes de ce pays".
A la même occasion, le Dr. Maxwell Mkwezalamba, un économiste de la Banque mondiale élu plus tard président de l'association, présenta une étude sur "les contraintes et les opportunités du secteur privé au Malawi". Il disait: "Le Malawi fait face à des contraintes financières, des contraintes d'infrastructures, un manque de savoir-faire en entreprises, un marché local restreint, un situation générale instable, une pénurie de main-d'oeuvre hautement qualifiée, des contraintes légales et régulatrices, le problème du sida et la contrainte du développement des ressources humaines".
Parlant des contraintes financières, le Dr. Mkwezalamba disait que le secteur financier n'est pas compétitif; il n'y a pas de planification financière à moyen et à long terme; les emprunts sont coûteux et les banques commerciales trop conservatrices n'ont que des moyens limités; l'électricité est souvent coupée, et les temps d'attente pour un raccordement au téléphone sont extrêmement longs.
Quant à l'instabilité de la situation générale, le Dr. Mkwezalamba soulignait que le taux d'inflation et des intérêts de 50%, fréquent au Malawi, ne favorise pas les investissements.
"Cependant, disait le Dr. Mkwezalamba, malgré les difficultés, il y a aussi des possibilités, notamment: passer du secteur agricole à l'industrie manufacturière et minière, à la floriculture et à l'horticulture".
Mais il faudra plus de dialogue pour attirer les investissements; le secteur privé doit devenir compétitif; il faut relever le revenu des gens; le rôle de l'Agence de la promotion de l'investissement du Malawi et du Bureau des standards du Malawi doit être consolidé; l'environnement financier doit être stabilisé; toute l'économie doit être diversifiée et l'infrastructure développée; il faut surtout prévoir plus de fonds pour des facilités dans les banques commerciales; les contrats commerciaux doivent être mieux employés et il faut développer des routes alternatives pour rendre les transports moins cher.
Apportant sa contribution, M. Alex Gomani, secrétaire principal au ministère du Commerce et de l'Industrie, dit que le secteur des services qui contribue de 15 à 20 % au produit intérieur brut est en hausse, alors que le secteur industriel est stagnant. Il ajouta que le secteur agricole, qui aurait dû être le principal support de l'économie du Malawi, est lui aussi stagnant. Il signalait pourtant qu'il y a beaucoup d'imprévus dans la politique du pays.
L'Association économique du Malawi est maintenant bien lancée. Il reste à voir comment elle va influencer ceux qui sont responsables d'adopter ou de changer la politique. Le défi est énorme!
END
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