ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 369 - 01/06/1999

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Afrique du Sud

Thabo Mbeki


by Martin Stevens - Afrique du Sud, mai 1999

THEME = PERSONNALITES

INTRODUCTION

On décrit Thabo Mbeki comme affable
mais distant, cordial mais énigmatique

Déjà pendant l'exil, Mbeki a été préparé à reprendre la tête du Congrès national africain (ANC) par l'ancien président de l'ANC, Oliver Tambo, ami le plus proche de Nelson Mandela et son compagnon de combat. Mbeki est aussi le fils d'un autre personnage important de l'ANC, Govan Mbeki, ce qui lui donne des références qui pèsent lourd dans l'organisation et auprès des affiliés. La force de Mbeki, diront certains, réside dans le fait qu'il ne doit rendre compte à aucune circonscription électorale particulière de l'ANC ou de l'alliance tripartite avec le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU).

En 1995, Mbeki a déclaré à un des plus grands journaux sud-africains, The Star: "Je n'ai pas de circonscription. C'est une chance due au travail que j'accomplis depuis des années pour l'ANC et qui englobe tous les éléments du combat, du travail diplomatique et de l'élaboration des structures de l'ANC".

Image positive

Mbeki a toujours joui de la confiance du monde diplomatique. La plupart des diplomates occidentaux estiment qu'il a une excellente connaissance des problèmes. Ses voyages en Europe et aux Etats-Unis pour promouvoir l'investissement ont toujours suscité des réactions positives. "En fait, dit l'économiste Mike Elias, sans cet investissement, les perspectives de l'Afrique du Sud elle- même, sans parler de ses ambitions pour la région de l'Afrique australe, se réduisent à fort peu de choses".

Les diplomates africains s'attendent justement à ce que, sous la direction de Mbeki, la politique étrangère sur le continent soit plus active. Il y a de bonnes indications dans ce sens. L'engagement actif de l'Afrique du Sud dans la sous- région lui est largement attribué. Mbeki a fait ce qu'il fallait pour consolider sa situation dans le parti. Lui et son adjoint, Jacob Zuma, incarnent une combinaison de la tradition d'exil de l'ANC et de pensée économique pragmatique.

Les tensions pourraient s'aggraver

Avec la succession de Mbeki, il n'est guère vraisemblable que l'alliance que forme l'ANC se scinde (la Constitution empêche les parlementaires de rompre les rangs du parti). Néanmoins les tensions existantes, tant idéologiques que personnelles, risquent de s'aggraver. Selon l'analyste politique, Patrick Modise, "Mbeki, en manipulateur politique expérimenté, s'est arrangé pour consolider son pouvoir en constituant un éventail varié de partisans. Son potentiel de base comprend certains des meilleurs penseurs, hommes d'affaires, syndicalistes et militants, ainsi que des communistes, anciens et nouveaux". Et Modise ajoute: "Par un accord conclu l'an dernier, le Parti communiste sud-africain (SACP) a effectivement accepté de mettre fin à ses critiques de la politique économique; en contrepartie, il a obtenu un large contrôle sur la campagne de l'ANC en assurant à ses propres candidats, comme par le passé, des places de choix sur la liste de l'ANC". Modise pense que ce n'est guère plus qu'une trève pour la durée de la campagne électorale.

Pour Mbeki, deux facteurs sont importants. Tout d'abord, les contacts personnels, où la compatibilité avec le style personnel de Mbeki compte plus que l'amitié. Ensuite, l'équilibre: Mbeki a soigneusement construit son entourage pour y inclure des représentants de toutes les factions politiquement importantes, travail, affaires, femmes et jeunes. Les éléments indisciplinés et incontrôlables sont tenus à l'écart. Ce n'est désormais plus le SACP qui est le réservoir de la discipline et le centre de l'ANC; le petit cercle de Mbeki a repris ce rôle. Mbeki et le SACP doivent envisager la possibilité qu'une fois les élections passées, leur relation pourrait connaître une épreuve de force.

END

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