ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 371 - 01/07/1999

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Afrique

Le défi de la sécurité alimentaire


by Taye Babaleye, Nigeria, mai 1999

THEME = DEVELOPPEMENT

INTRODUCTION

Un scientifique africain parle des défis que pose la mondialisation
à la sécurité alimentaire dans les pays en développement

"Les défis que pose la mondialisation à la sécurité alimentaire dans les pays en développement seront déterminants dans les années à venir, pour faire progresser la lutte contre la faim et la malnutrition, en particulier en Afrique subsaharienne. A moins que tous ceux qui sont impliqués dans le secteur de l'agriculture (responsables politiques, hommes de science, chercheurs, fermiers, agro-industriels et ceux qui financent la recherche agricole) ne consentent à s'y qualifier et à s'y spécialiser, pour être à même d'affronter des problèmes causés par le changement rapide dans un monde nouveau, cette sécurité alimentaire risque de ne pas pouvoir être assurée". Ce sont là quelques- unes des observations du professeur Abdalla Ahmed Abdalla, ancien président de l'université de Khartoum, lors d'une série de conférences des hommes de science africains organisées par l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) à Ibadan, au Nigeria. Le sujet de son intervention était: "Défis et conséquences de la mondialisation dans l'enseignement de l'agriculture et la recherche dans les pays en développement".

Les implications de la mondialisation

Selon le professeur Abdalla, les implications de la mondialisation dans le domaine de la recherche et de la technologie sont déjà visibles dans les stratégies du développement agricole de ces pays. Il note entre autres la forte concurrence à la suite de la libéralisation du marché mondial, la protection des droits sur la propriété intellectuelle, le manque d'experts en sciences de base dans les pays en développement, l'impact soudain des progrès rapides dans le secteur de la technologie de l'information, le peu d'intérêt qu'ont les secteurs publics ou privés pour la recherche agricole et les priorités mal placées des gouvernements dans leur politique de développement agricole.

Pour le professeur Abdalla, ancien ministre de l'Agriculture au Soudan, les solutions aux problèmes de la sécurité alimentaire dépendent d'une planification bien ordonnée de l'enseignement supérieur et des programmes de recherche. Celle-ci pourra créer l'environnement nécessaire pour permettre au développement des technologies agricoles de réussir et de survivre, nonobstant les défis que pose le siècle prochain.

Développement d'une agriculture viable

D'après le professeur Abdalla, le développement d'une agriculture viable dépend de plusieurs facteurs, dont la disponibilité de ressources agricoles naturelles, les infrastructures de base, les ressources financières et humaines, une technologie appropriée et une politique macro- économique.

Le développement agricole ne pourra pas se réaliser sans un enseignement supérieur de qualité, qui donne priorité à la recherche. "Les gouvernements des pays en développement devraient tenir leurs promesses: assurer un enseignement agricole supérieur et lui procurer une structure adéquate pour affronter les défis du 21e siècle", dit-il tout en ajoutant que cela requiert de déterminer le niveau de l'enseignement agricole supérieur et le niveau technique moyen lié à un programme de stages.

Devant les membres de l'IITA, il demanda une révision du programme d'enseignement agricole dans les pays en développement, pour être à même de faire face aux problèmes quand ils se présenteront. Cela permettra de resserrer les liens institutionnels et de coopération, et d'encourager un échange de professeurs, la création d'un réseau de communications entre les organisations régionales et internationales et le renforcement des liens institutionnels entre l'enseignement agricole et le secteur privé.

Le professeur Abdalla décrit les technologies produites par la recherche comme des éléments vitaux pour augmenter la productivité et en même temps pour protéger les ressources naturelles de toute dégradation. Pour cela les pays en développement doivent octroyer des fonds pour soutenir la recherche agricole, car sans elle les défis deviendront trop grands pour pouvoir se concentrer sur le développement effectif.

Ces conférences annuelles des hommes de science africains de l'IITA ont été inaugurées il y a dix ans en l'honneur d'un ancien directeur général adjoint de l'Institut, le professeur Bede N. Okigbo, en mémoire de son immense contribution à l'agriculture tropicale. Elles sont généralement faites par des scientifiques africains qui se sont distingués dans le secteur de l'agriculture, de l'environnement et d'autres sciences de développement.

END

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