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by Dumisani Khumalo, Zimbabwe, juin 1999
THEME = EDUCATION
Le "Fonds à dimensions sociales" (SDF) a décidé que désormais il ne payerait plus les frais scolaires des orphelins et des enfants des familles très pauvres, parce qu'il n'y a plus d'argent. Le SDF avait été fondé en 1990 pour aider les enfants des familles ayant un revenu inférieur à 400 dollars zimbabwéens (Z$). L'intention était d'alléger ainsi les retombées négatives causées par le Programme d'ajustement structurel économique. Mais dix ans plus tard, le seuil limite de 400 Z$ n'a plus beaucoup de sens, car même les moins payés gagnent plus que cela, alors que les prix des denrées ont augmenté de plus de 300% pour la même période. En d'autres mots, la situation du marché a fait que le SDF n'est plus qu'un nom pour sauver la face.
On retourne donc au bon vieux temps: ceux qui n'ont pas les moyens de payer l'école n'ont qu'à se résigner à voir leurs enfants privés de toute formation scolaire. En plus, le gouvernement a aussi déchargé sur les parents la responsabilité de gérer leurs écoles: un fardeau de plus pour eux, qui en exclut tous ceux qui n'en ont pas les moyens.
Même si l'enfant est très doué, il n'a aucune chance d'aller à l'université, dont le coût annuel est de 45.000 Z$. C'est donc le retour à l'éducation pour les nantis et rien pour les dépourvus, une situation que le Zimbabwe avait renversée dans les années '80. Le rêve d'une éducation pour tous n'est plus qu'une chimère.
Ce n'est qu'en janvier que les parents ont été informés de la faillite du SDF. Alors, comment faire? Le SDF, lui, ne reçoit plus de subsides suffisants. Les filles en sont les premières victimes: devant le choix qui s'impose, les parents favorisent les garçons.
On a présenté une solution pour aider les parents nécessiteux à trouver les fonds nécessaires à l'école: un "Programme nourriture-travail", surtout dans les régions rurales. Au lieu de payer des ouvriers venant de l'extérieur pour travailler à l'entretien du domaine de l'école, pourquoi ne pas demander aux parents pauvres de venir travailler à l'école pendant leurs temps libres? Les élèves, assez grands pour travailler, pourraient le faire également dans leurs écoles respectives pendant leurs vacances. Des missionnaires ont fait cela depuis des dizaines d'années et plus d'un Zimbabwéen, des politiciens et même le président Mugabe ont été éduqués de cette façon. Il suffit que les parents et les étudiants s'y engagent. Mais, est-ce que les Nations unies seront d'accord avec ce travail des enfants?
Pendant les années 1990 il était légalement défendu de refuser le droit à l'éducation à un enfant zimbabwéen en âge d'école. C'était un pas en avant, car certaines sectes religieuses refusaient à leurs enfants d'aller à l'école. Depuis, l'attitude des parents avait changé et la plupart des parents faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour envoyer leurs enfants à l'école. Maintenant on les oblige pratiquement à payer pour l'éducation de leurs enfants, bien que ce ne soit pas présenté de cette façon.
N'est-ce pas contraire à la loi que de refuser à un enfant le droit d'aller à l'école?
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