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by Mawutodzi K.Abissath, Ghana, juin 1999
THEME = ECONOMIE
De plus en plus de pays africains se rendent compte de
l'importance du tourisme
comme faisant partie intégrante de leur économie
En 1995, une équipe de responsables du tourisme ghanéen s'était rendue aux Etats-Unis pour y mener une campagne de promotion, notamment à Chicago, New York, Washington, Philadelphie et à Vancouver, au Canada. Bien souvent, ils eurent à répondre à la question: "Mais où donc se trouve le Ghana?".
Alors, voici en quelques mots: le Ghana, avec ses quelque 18 millions d'habitants, est situé sur la côte ouest de l'Afrique. Les premiers Européens qui y mirent les pieds l'appelèrent "la Côte d'or". Pourquoi? L'on trouvait de l'or dans les rivières et, de fait, il semblait y en avoir partout. Le Ghana est devenu indépendant de la Grande-Bretagne le 6 mars 1957.
D'après les archives, le tourisme commença officiellement au Ghana au début des années 1950, avec le lancement de la Corporation des hôtels du Ghana. Cette organisation était très importante pour le Ghana qui se préparait à son indépendance. Les visiteurs et les dignitaires invités pour les célébrations de l'indépendance devaient être logés décemment. Dans ce but, le Dr.Kwame Nkrumah, premier président du Ghana, créa une compagnie d'aviation nationale, la Ghana Airways Corporation.
Aujourd'hui, le Ghana vous offre cinq sortes de tourisme: héritage culturel, héritage historique, héritage écologique, plages de soleil tropical, conférences et réunions.
Pour l'héritage culturel, le Ghana est doté d'un système de royauté à la fois majestueux et légendaire. Il possède un art ancien de confection de tissus très colorés, et l'étoffe populaire "kente" a été adoptée par beaucoup de gens d'origine africaine comme signe de leur identité. Et puis, il y a les festivals traditionnels célébrés avec pompe et apparat, où les membres de la famille royale, somptueusement habillés, sont portés sur des palanquins dorés. Ces festivals sont célébrés dans plusieurs parties du pays à des moments particuliers ou des occasions spéciales, comme celle de la moisson ou de commémorations de faits historiques.
Pour les visiteurs, il existe une foule de marchés en plein air, aux couleurs chatoyantes, où ils peuvent se procurer des souvenirs, des bibelots en bois sculpté, de la maroquinerie (venant du nord), des étoffes kente et des perles krobo.
Le Ghana a un riche héritage historique. Ici il faut mentionner l'influence européenne dans l'histoire du Ghana, en commençant par les Portugais qui construisirent le château Elmina en 1482, à environ 135 km à l'ouest d'Accra. Après les Portugais, vinrent les Hollandais, les Suédois, les Danois, les Prussiens et les Anglais, et ensuite les Français et les Allemands. Tous venaient à la recherche de l'or et de l'ivoire. Entre Bénin, une petite ville dans l'ouest du Ghana (à environ 200 km d'Accra), et Keta, dans la région de la Volta, s'étend un littoral de 500 km. On y compte 42 forteresses, châteaux et pavillons, construits il y a plusieurs siècles. A partir du 15e siècle, ces forts et châteaux servaient surtout comme centres de commerce, qui firent de la Côte-d'or une place de marché international où les commercants européens s'étaient installés pour vendre leurs produits manufacturés en échange d'or, d'ivoire, de tissus, de noix de cola et d'autres produits à valeur commerciale.
Par après, cette rivalité commerciale intense entre puissances européennes se développa en commerce d'esclaves. Aujourd'hui, certains de ces châteaux sont devenus des hauts-lieux en mémoire de la cruauté de l'homme envers son semblable. Un de ceux-ci, le château de la Côte du Cap, à environ 3 heures en voiture d'Accra, est un des mieux conservés. Il est devenu le musée officiel du marché des esclaves. Ce château fait partie de l'héritage historique du Ghana et est un des centres touristiques les plus visités du pays. L'Unesco a classé ces 42 châteaux du Ghana comme monuments de l'héritage mondial.
Le Ghana peut aussi se flatter d'avoir d'autres sites historiques: des champs de bataille commémorant les guerres entre les Anglais et le peuple ashanti, des mausolées de célèbres panafricanistes comme le Dr. Kwame Nkrumah et le Dr. W.E.B. Du Bois, et des mémoriaux à George Padmore et autres.
Le Ghana est doté aussi de denses forêts tropicales humides. Certaines parties de ces forêts ont été aménagées en parcs naturels pour les touristes intéressés par l'écologie. Parmi ceux-ci, il faut mentionner le Parc national de Kakum, où les touristes peuvent contempler la forêt du haut d'une passerelle suspendue à 50 m. du sol, la seule de toute l'Afrique et la quatrième au monde. Le long du littoral, il y a la région des marécages de la côte, où abondent les oiseaux migrateurs. Il y aussi plus de 540 km de plages immaculées, aménagées pour ceux qui aiment un tourisme de haute qualité, mais pas trop fréquenté. Le long littoral et le système des cours d'eau attirent aussi les passionnés de la pêche.
D'après le rapport du Conseil du commerce mondial et du tourisme, il y eut, en 1998, 612 millions de touristes dans le monde, qui ont dépensé 448 milliards de dollars américains. Au Ghana, on prévoit que le tourisme sera la première source de devises étrangères vers l'an 2010, bien plus que l'or et le cacao, jusqu'ici les traditionnels rapporteurs de devises.
Mais cela requiert un réel contrôle. Les Ghanéens ne veulent pas dans leur pays des aspects négatifs du tourisme.
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