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by Crespo Sebunya, Ouganda, juillet 1999
THEME = ECONOMIE
Pour la pêche, les dangers ne viennent pas toujours du lac Victoria!
Le mois de mars a été mauvais pour les 70.000 pêcheurs, frappés par l'interdiction de pêche. Six personnes étaient décédées et beaucoup d'autres étaient à l'hôpital dans un état critique, après avoir mangé du poisson pêché au moyen de poison.
Cette interdiction a fait s'effondrer le secteur de la pêche, évalué à $137 millions. Beaucoup de pêcheurs ont vu disparaître leur activité. De son côté, le gouvernement a déployé tous ses efforts pour découvrir les coupables. "A partir d'aujourd'hui, aucun pêcheur n'est autorisé à aller d'un débarcadère à un autre", a annoncé Fred Mukisa, ministre de l'Agriculture, l'Industrie animalière et les Pêcheries.
Les pêcheurs pauvres arrivaient à peine à récolter 10 kg par jour. Certains fonctionnaires en étaient conscients, et il n'est pas impossible qu'ils aient été derrière l'utilisation de poison dans la pêche, pour essayer d'aider ces pêcheurs. "Comme leurs ressources diminuent, les pêcheurs doivent inventer des moyens pour améliorer leurs prises. Ils ont souvent utilisé du mauvais matériel, ce qui entraînait de pauvres résultats. Pour compenser cela, ils utilisent donc des pesticides", dit Mukisa.
Les choses n'en seraient pas arrivées là, si le gouvernement avait laissé le secteur de la pêche dans les mains des petits pêcheurs. Le secteur occupait 70.000 pêcheurs et 500.000 autres étaient indirectement employés dans l'industrie. Les faibles frais et l'équipement rudimentaire faisaient que le poisson était abordable pour la plupart des Ougandais. Le poisson est une ressource alimentaire majeure du pays. Sa consommation annuelle par habitant se situe entre 10 et 18 kg, contre 1<+>kg par an de viande rouge. Le prix relativement bas du poisson peut expliquer que la population préfère le poisson à la viande.
Mais, si le gouvernement fait de grands efforts pour sévir contre les pêcheurs fautifs, le sentiment croît qu'il devrait faire la même chose contre les usines irresponsables, qui sont aussi une cause d'empoisonnement pour des milliers de poissons.
La croissance rapide des usines (1.500 actuellement, et 600 autres en projet) a dépassé la capacité du gouvernement à contrôler les risques qu'elles posent pour l'environnement. Selon la loi, la Société nationale de l'eau et des déchets (un parastatal) est responsable du traitement des déchets industriels; mais le Rapport sur l'état de l'environnement publié par les Services nationaux de gestion de l'environnement (NEMA) posait la question "la Société restera-t-elle viable si elle doit étendre ses services pour couvrir ces petites industries?".
Les spécialistes de l'environnement sont conscients que beaucoup d'industries privées, poussées par le profit et la réduction des frais, risquent de ne pas investir dans des mesures pour diminuer les déchets. Au début, l'inspection gouvernementale des usines contrôlait un grand nombre de ces usines. Maintenant, cette inspection est quasiment morte. Néanmoins, Mukisa dit que le gouvernement est en train de revoir la loi, mais il ne cache pas que la solution environnementale est un problème multi-sectoriel. "Pour le moment, nous préparons une législation appropriée et consultons les ministres de l'Environnement, de la Santé, de l'Industrie et des Affaires étrangères pour pouvoir proposer une loi globale et la présenter au cabinet".
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