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by Kenneth Dareng, Nigeria, septembre 1999
THEME = VIE SOCIALE
Le président Obasanjo veut dépolitiser l'armée
pour en faire une force moins nombreuse
mais mieux équipée
Depuis son accession à la présidence le 29 mai, Olusegun Obasanjo n'a laissé aucun doute sur le ferme engagement de son gouvernement à remodeler la face de la société nigériane dans le sens du progrès et d'un développement crédible. En particulier, il faut dépolitiser et clarifier la position des forces armées, en faisant des militaires les défenseurs, plutôt que les chefs non élus de la vie politique. Cette orientation est souligné par la rapidité avec laquelle 93 officiers, ayant exercé des fonctions politiques comme gouverneurs militaires ou administrateurs d'Etats, ont été mis à la retraite de l'armée et de la police.
La récente déclaration du ministre de la Défense, le général en retraite T. Y. Danjuma, selon laquelle les effectifs de l'armée (actuellement 80.000 hommes) seront réduits à 50.000, fait partie du processus de restructuration des services de l'armée actuellement en cours. Selon le ministre, il est essentiel pour le pays d'avoir "une armée moins nombreuse mais mieux équipée", et il envisage "une armée professionnelle, subordonnée aux autorités civiles".
Jusqu'il y a peu, lorsque l'enseignement et l'agriculture ont commencé à prendre de l'avance, le secteur de la défense bénéficiait de la plus grosse part du budget fédéral, grâce surtout à la dictature militaire toujours en place. Malheureusement, ces ressources du pays n'ont jamais été utilisées comme il le fallait pour améliorer le sort des militaires. Au contraire, est une petite coterie d'officiers a toujours détourné les fonds destinés à des projets et au personnel. Les avions, les navires, le matériel et l'équipement manquaient de pièces de rechange et n'étaient pas réparés.
Avec la récente restructuration des forces armées, les choses s'améliorent. Ceux qui doivent être mis à la retraite devront partir et leurs allocations devront leur être rapidement versées. Mais il faut veiller soigneusement à ce que le personnel ne se sente pas traité injustement. Si on laissait naître ce sentiment, rien ne pourrait empêcher une désaffection parmi les hommes et les femmes de nos forces armées. En d'autres termes, soyons discrets!
L'économie du Nigeria est en déclin depuis les dix dernières années à cause des dépenses pour la défense. Mais certains observateurs font vite remarquer que l'état précaire des forces armées nationales aujourd'hui est dû à l'actuelle réduction de son financement. La recherche d'une solution au "problème militaire" nigérian a pesé suffisamment longtemps sur les citoyens. Certains groupes comme les Afenifere et les Oha Na'Eze, deux groupes de pression ethniques, ont à diverses reprises réclamé la décentralisation du commandement des forces armées. D'autres ont réclamé une restructuration totale de l'armée. Le point principal de la controverse est l'importance des effectifs de l'armée. Quelle est la solution idéale dans la situation actuelle?
Le général Danjuma se trouve devant un casse- tête, car une démobilisation massive a toujours été le cauchemar d'un officier supérieur. Que faire du personnel licencié?
Depuis 1970, les autorités militaires ont démobilisé des soldats à trois reprises environ. Chaque fois, on leur a promis formation et réhabilitation. Mais qu'en adviendra-t-il maintenant, alors que la situation économique du Nigeria est en déclin? Où le gouvernement trouvera-t-il les moyens de pourvoir au bien-être de tous ceux qui vont se retrouver dans le civil? Les gens se demandent surtout où les militaires pourront trouver l'argent pour payer les pensions du groupe immense des militaires démobilisés? Le danger n'existe-t-il pas de créer une atmosphère propice à un coup d'Etat militaire dans un avenir proche?
END
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