ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 376 - 15/10/1999

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Zambie

A la recherche d'un nouveau président


by George Chomba, Zambie, septembre 1999

THEME = POLITIQUE

INTRODUCTION

Quand on lui a demandé, le 12 juin, s'il briguerait un troisième mandat,
le président Chiluba a déclaré:
"Je veux donner l'exemple. J'honorerai ma promesse de me retirer".

Chiluba dit être fermement convaincu qu'il faut changer les habitudes: il ne se représentera donc pas aux présidentielles, à la fin de son mandat, en 2001. Ces assurances données à ses opposants politiques, arrivent au moment où les spéculations vont bon train, avec un comité spécial d'experts en droit constitutionnel, tant locaux qu'étrangers, créé dans le seul but de trouver le moyen de trafiquer la Constitution zambienne et celle du Mouvement pour une démocratie multipartite (MMD). Ce qui permettrait à Chiluba de briguer un troisième mandat.

Selon les analystes politiques, le fait que Chiluba avait interdit aux membres de son parti de faire campagne pour la présidence, prouvait suffisamment qu'il avait l'intention de rester au pouvoir après 2001 pour un nouveau terme de cinq ans. Sa déclaration du 12 juin a donc surpris pas mal de gens.

Si Chiluba tient parole, les Zambiens iront donc aux urnes en 2001, pour élire celui qui ne sera que le troisième président depuis l'indépendance en 1964.

Kenneth Kaunda est resté au pouvoir pendant 27 ans, jusqu'à ce que le syndicaliste Frederick Chiluba, devenu politicien, l'écarte du palais présidentiel en 1991. Depuis lors, Chiluba s'est représenté une seconde fois à la présidence, en 1996. Or, en vertu du règlement de son parti, il ne peut pas se porter candidat pour un troisième mandat. Chiluba annonce maintenant qu'il veut donner le ton en politique zambienne: les politiciens, surtout au niveau national, doivent être prêts et disposés au changement.

Frederick Chiluba pourrait ainsi figurer parmi ces quelques dirigeants africains qui, comme Julius Nyerere et Nelson Mandela, ont choisi de se retirer avec élégance.

Kaunda

Lorsque Chiluba a battu Kenneth Kaunda en 1961, celui-ci avait promis, lors d'une émission télévisée, de se retirer et de s'installer dans sa ferme de Chinsali. Il céda plus tard la présidence de son parti, le Parti uni de l'indépendance nationale (UNIP), à son ancien Premier ministre Kebby Musokotwana (décédé depuis). Pendant près de deux ans, le Dr Kaunda resta dans sa retraite jusqu'à ce que, comme il le dit lui-même, il reçut un "appel" du peuple zambien.

En 1995, Kaunda évinça de force M. Musokotwana de la présidence du parti, et fit savoir qu'il allait se porter candidat aux prochaines élections présidentielles "dans le but de sauver le peuple de Zambie". Le Dr Kaunda accusait le MMD du président Chiluba d'avoir porté atteinte à la dignité des Zambiens par sa politique capitaliste.

Depuis le retour du Dr Kaunda à la politique active, le pouvoir politique lui a échappé une fois de plus. En 1996, il n'a pas pu se maintenir comme candidat à la présidence parce que la nouvelle Constitution le disqualifiait.

La Constitution exige que les deux parents d'un candidat à la présidence soient Zambiens; or, les parents de l'ancien chef d'Etat sont nés au Malawi voisin. Ensuite, les aspirations politiques de Kaunda ont reçu un nouveau coup par une décision de la Haute Cour qui le déclarait "apatride". Il attend maintenant une décision de la Cour suprême réglant sa nationalité.

Qui, alors?

Si M. Chiluba ne se présente pas, et si le Dr Kaunda est empêché une fois de plus, alors le palais présidentiel verra un nouvel occupant. Mais qui? Dans la situation actuelle, ni l'opposition ni le parti au pouvoir ne semblent savoir qui sera leur candidat.

Dans l'opposition, certains partis politiques sont en train de fusionner dans l'intention de former ce qu'ils qualifient de "front politique fort". Jusqu'ici, six partis politiques sont engagés dans la fusion, et on ne sait pas encore quand les responsables de ce nouveau groupement politique seront élus. Les partis fusionnés sont le Congrès démocratique de Zambie (ZDC) de Dean Mungomba, le Lima party de Ben Kapita et Guy Scot, la Coalition nationale chrétienne (NCC) de Nevers Mumba, le Parti national de feu Humphrey Mulemba, l'Agenda pour la Zambie d'Akashambatwa Mbikusita-Lewanika, et un groupe de pression dirigé par l'ancienne trésorière nationale adjointe du MMD, Sylvia Masebo.

Récemment, un autre parti a fait son apparition sur la scène politique, le Parti uni pour le développement national (UPND) qui cherche encore sa place.

Dans ce contexte, personne ne sait qui sera le prochain président. On cherche!

END

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