ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 377 - 01/11/1999

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Swaziland

Police: femmes exclues


by Vuyisile S. Hlatshwayo, Swaziland, juillet 1999

THEME = VIE SOCIALE

INTRODUCTION

La Police royale du Swaziland ne recrute plus de femmes dans ses rangs

L'idée de l'égalité des sexes reste floue dans une société patriarcale comme celle du Swaziland. Les efforts concertés du Centre gouvernemental pour l'égalité des sexes (CES) et des organisations féminines sont sapés par certains secteurs. Ainsi, la Police royale du Swaziland (RSP) vient d'arrêter le recrutement de femmes dans ses rangs.

Pour la première fois dans l'histoire de la RSP, les femmes, bien qu'en minorité, sont victimes de discrimination. Cette mesure a déclenché dans tout le pays des protestations de la part des avocats pour l'égalité des sexes. Leckinah Magagula, la porte-parole de la RSP explique que les femmes n'ont été exclues que pour cette année, et ce pour des raisons précises, qu'elle refuse cependant de divulguer. Elle espère bien que dans l'avenir les femmes seront à nouveau recrutées dans les services de la police. "Il n'y a rien d'étrange à ce qu'on recrute uniquement des hommes pour le moment; nous avons d'ailleurs beaucoup de femmes dans la police, et certaines ont un rang élevé. Nous sommes convaincus que les femmes sont aussi capables que les hommes, mais les congés de maternité dérangent un peu leurs services".

La police elle-même ne dit pas pourquoi les femmes ne sont plus recrutées. Mais lors de discussions entre le CES et la RSP, on finit par savoir que, entre autres, la RSP veut renforcer son organisation de support opérationnel, l'aile paramilitaire de la police.

Qu'en dit-on?

Pour beaucoup, cependant, la vraie raison est que les femmes se compromettraient avec leurs collègues masculins quand elles sont de garde la nuit. Pour d'autres, avec le taux croissant de criminalité, la RSP veut renforcer son aile paramilitaire pour combattre le crime.

Même au CES, qui dépend du ministre de l'Intérieur, on critique cette décision discriminatoire du RSP. La représentante permanente du Centre, Nonhlanhia Diamini, dit que cette mesure ne fait que contrecarrer les efforts des mouvements féminins luttant pour l'égalité des sexes. Elle déplore aussi que le pays n'ait aucun instrument légal pour imposer cette égalité au travail, et ajoute que le Centre fera pression sur le gouvernement pour un projet de loi fixant un quota de 30% de femmes dans les emplois, conformément à la déclaration de 1997 sur l'égalité des sexes de la Communauté pour le développement en Afrique australe. "Comme ceci est dans notre ligne, nous voudrions inviter tous les groupes de pression à prôner le programme à l'égalité des sexes", dit-elle.

La directrice du Women's Resource Centre, Iris Diamini, condamne la ségrégation des femmes à la RSP. Elle plaide pour que les femmes puissent faire le travail de leur choix, plutôt que d'être traitées en citoyennes de second rang.

Nonhlanhia Diamini, du Groupe d'action contre les abus, s'étonne qu'au seuil du nouveau millénaire il n'y ait pas encore d'égalité des sexes dans la police. Elle demande instamment que la police, dans le recrutement de ses effectifs, donne à chacun les mêmes chances: "Pour tous ceux qui préconisent l'égalité des sexes, ceci est un défi pour essayer de faire comprendre aux gens ce qu'est cette égalité".

Vulindlela Msibi, le président de l'Association du Swaziland pour les droits de l'homme, demande à la police de revoir son programme de recrutement: "Un tel programme qui de nos jours ne favorise que les hommes, est un camouflet à toutes les femmes du royaume du Swaziland".

END

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