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by Moses Chitendwe, Zambie, octobre 1999
THEME = POLITIQUE
Depuis que le multipartisme a remplacé le monopartisme de
K.Kaunda,
le Mouvement pour la démocratie multipartite (MDM)
tente d'arriver à une bonne gouvernance
La Constitution de la Zambie a été révisée en 1996 et depuis lors elle est un sujet de controverse parmi les politiciens et la société civile. On reproche au gouvernement MDM du président Frederick Chiluba son manque d'écoute et son intransigeance dans l'approche des points litigieux et ambigus de la Constitution.
A ce sujet, des discussions superficielles ont eu lieu entre les partis, sans aucun résultat. Voilà trois ans que ça dure. Mais rien ne change dans le paysage politique, dominé par le MDM au pouvoir. Les bavardages continuent, mais plus personne ne croit qu'on aboutira à un résultat.
Le parti de l'Union nationale pour l'indépendance (PUNI), du Dr. Kaunda avait ses raisons à lui pour boycotter les élections présidentielles et législatives, ternies par les contestations de citoyenneté et les conditions requises pour être candidat présidentiel - tentative évidente de barrer la route à Kaunda dont les parents sont Malawites.
L'incompétence du gouvernement et la corruption dans les hautes sphères n'ont pas échappé à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds, peu enclins à investir encore plus d'argent pour que la Zambie puisse équilibrer sa balance de payement. Ce qui a rendu bien difficile l'exécution des budgets annuels.
Le MDM a compris le message et exige maintenant lui-même une bonne gouvernance. Le gouvernement a accepté, du moins en principe, de tenir des consultations sur le "Programme national pour la bonne gouvernance en Zambie" (NCBPGG ).
En juillet et août 1999, des réunions de travail ont été organisées dans les provinces du Sud, de l'Est, du Copperbelt et de Lusaka. Les discussions se sont concentrées sur les paramètres d'une bonne gouvernance, en particulier le système constitutionnel, les droits de l'homme, le processus électoral, la responsabilité et la transparence.
Du 24 au 25 août, une conférence eut lieu à Lusaka à l'hôtel Inter-Continental, mais elle ne reçut pas l'appui de certains partis d'opposition, ni des organisations non gouvernementales, pour qui les stratégies du gouvernement, formulées dans le document de base, ne sont que superficielles, un tour de passe-passe pour obtenir l'aide indispensable des donateurs.
Le Comité coordinateur des ONG (NGOCC ) et ses affiliés ont boycotté cette conférence. Selon eux, le MDM refuse à la population le droit de prendre part aux processus de prise de décisions concernant le développement national. Dans sa déclaration sur le NCBPGG , le président du NGOCC , Inonge Wina, a dit qu'il flairait quelque chose de louche dans toute l'affaire: "La plupart des institutions mentionnées dans ce document sur la bonne gouvernance ont des problèmes opérationnels, les rendant presque totalement inopérants. Bien que les stratégies pour réanimer ces institutions soient à première vue excellentes, la volonté politique de les mettre en pratique fait défaut, les fonds nécessaires à ces institutions clés étant trop chiches. Les Zambiens en ont marre de ces conférences consultatives qui n'aboutissent à rien. Plusieurs rapports des commissions, auxquels le petit peuple a contribué, reposent sur les étagères poussiéreuses de soi-disant responsables".
Le NGOCC ne croit pas que ses contributions au NCBPGG seront prises au sérieux par le gouvernement MDM . Et Wina ajoute: "C'est pour cela que le NGOCC et ses affiliés ont décidé de boycotter ce processus consultatif. Le pays a assez discuté; il est temps de se mettre au travail. Le document pour une bonne gouvernance n'offre aucune nouvelle idée. Tous les thèmes mentionnés dans ce document ont déjà été débattus indéfiniment, sans aucune action concrète de la part du gouvernement".
Commentant le document du NCBPGG, la Fondation pour le processus démocratique (FODEP), une ONG locale pour les droits civiques et humains, suggère dans ses propositions que le gouvernement fasse un effort pour prendre au sérieux les recommandations des réunions de travail et qu'il commence à les mettre en pratique. "Nous croyons qu'une bonne gouvernance est essentielle pour assurer la stabilité et la prospérité de la nation. Malgré les expériences décevantes du manque de bonne foi de la part du gouvernement pour répondre aux inquiétudes et aux recommandations pour une bonne gouvernance, le FODEP ose espérer que la consultation en cours sera, cette fois-ci, la bonne. Comme beaucoup de Zambiens, nous espérons voir la fin de toutes ces consultations dont les conclusions et les recommandations ne sont jamais traduites en une politique tangible ou sous formes légales".
Personne n'a intérêt, même pas le parti au pouvoir, de continuer à ignorer la demande générale de réformes démocratiques, tant d'années après l'adoption d'une démocratie multipartite, estime le FODEP. "Des vraies réformes démocratiques sont nécessaires en ce qui concerne l'exercice de l'autorité, la démocratisation et la libéralisation des institutions. Des réformes légales et administratives, en accord avec l'esprit des directives de la démocratie multipartite et de la société pluraliste, devraient voir le jour avant le nouveau millénaire".
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