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by Gideon Thole, Zambie, décembre 1999
THEME = DETTE
Le rapport d'activités de la Commission catholique Justice et
Paix
pour la période d'octobre 1998 à juillet 1999 indique que
la qualité de vie de la majorité des Zambiens s'est gravement détériorée
On estime maintenant que 85% de la population zambienne vit avec moins de $1 par jour, et que les autres 15% ont moins de $2 par jour pour vivre, les régions rurales étant les plus mal loties.
Le rapport établit que la dernière année a été caractérisée par de rudes défis économiques et par un recul social. "La chute du prix du cuivre sur le marché mondial a entraîné une réduction de 11% de la contribution du secteur minier au Produit national brut (PNB)". Mécontents des performances de la Zambie, la plupart des donateurs bilatéraux ont refusé de payer leur contribution à la balance des paiements. C'est pourquoi, le kwacha (monnaie de la Zambie) s'est déprécié de 69% en un an. "Le résultat final de la situation économique actuelle est une misère noire et le désespoir pour beaucoup de Zambiens", conclut le rapport. Au cours de l'année, l'inflation a augmenté de 30,6%, alors que le PNB baissait de 2%, que le revenu par tête diminuait de 5% et l'emploi officiel de 2%.
Selon les analystes économiques, les problèmes de la Zambie sont aggravés par la dette extérieure du pays. La Zambie est écrasée par une dette extérieure de $6,5 milliards, et figure parmi les nations les plus endettées du globe.
La Commission Justice et Paix se dit consternée de voir qu'en 1998, la Zambie a dépensé, pour le service de la dette, trois fois plus que ce qu'elle a pu consacrer à l'enseignement primaire et aux services de santé. "Près de 600.000 enfants en âge scolaire ne peuvent aller à l'école car ils ne peuvent répondre aux exigences scolaires. Les quelques privilégiés qui ont la chance d'aller à l'école ne disposent pas du matériel scolaire élémentaire", note le rapport. De même, les réformes sanitaires dont on a tant parlé n'ont abouti qu'à écarter un grand nombre de gens des programmes de soins de santé.
Le Programme d'ajustement structurel (PAS) a frappé les pauvres plus que les autres. Il n'a apporté aucun allégement à la pauvreté et, bien qu'on l'ait suivi à la lettre pendant près de dix ans, les conditions sociales du peuple zambien continuent à se détériorer.
Le président du Groupe indépendant de contrôle de la Zambie (ZIMT), Alfred Zulu, estime que le gouvernement devrait essayer de trouver d'autres solutions aux problèmes économiques, plutôt que de continuer à se conformer au PAS qui a échoué lamentablement. Selon lui, "le PAS prône des mesures qui servent uniquement à assurer qu'un pays rembourse fidèlement sa dette. Avec son fardeau de plus de six milliards de dollars, il n'y a aucun espoir que la Zambie puisse sortir de son marasme actuel".
Les économistes de la banque centrale (la Banque de Zambie) constatent que l'activité économique est restée en dessous des attentes. L'un d'entre eux, Jacob Lushinga, précise que, pour la période couvrant le reste de l'année, les autorités doivent faire face à de nombreux défis. Parmi ceux-ci, il y la perspective d'une augmentation de l'inflation, à cause de la hausse du prix du pétrole et de l'électricité, ainsi que l'incertitude sur la privatisation des derniers actifs des Zambia Consolidated Copper Mines (ZCCM).
Suite au saccage de la raffinerie de pétrole d'Indeni, en mai dernier, l'augmentation du prix du pétrole s'est encore aggravée et, comme la raffinerie n'est toujours pas opérationnelle, la situation a empiré. D'autres gageures attendent le gouvernement: réussir son programme économique (selon le nouveau PAS) et stabiliser le système financier qui a subi l'influence défavorable de l'affaiblissement économique. A cause de cela, on continuera à appliquer une politique monétaire stricte adaptée aux circonstances.
La Zambie va connaître des jours difficiles!
END
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